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Par Mohamed Lotfi

20 janvier 2017


Je viens de passer une semaine en Haïti. J’en reviens avec beaucoup d’images et une question:

« Pour qui brille, la perle des Antilles ? ».

Il y a 15 ans, j’ai posé la même question à des haïtiens d’Haïti, dans un documentaire radiophonique que j’avais réalisé pour Radio Canada.

Cette fois, je me suis promis de ne pas déroger à mon statut de simple touriste jusqu’au moment où j’entendis le guide affirmer haut et fort « En Haïti, Perle des Antilles, 5% de la population possèdent 95% des richesses du pays ».

La petite balade se transforma, le temps d’une question, à une conférence de presse « Mais pour qui elle brille la Perle ? Pour les 5% qui ont tout ou pour les 95% qui n’ont rien ? ».

Le guide réagit d’abord avec un éclat de rire et quelques mètres plus loin, au milieu des terres verdoyantes de Montrouis, il s’arrêta devant un portail avant de me lancer, le plus sérieusement du monde « Mon cher, poser la question c’est y répondre ». Derrière le portail se cache un petit palais.

Aussitôt, le guide se tourna vers un arbre, reprenant son récit sur les vertus médicinales des plantes haïtiennes.

En longeant le haut mur qui fait figure de frontière entre riches et pauvres, je revins à mon guide pour lui faire observer que le chemin qui mène vers le portail n’a rien de riche « Le propriétaire du domaine empreinte des voies célestes pour entrer chez-lui ? ».

Mon guide éclata de nouveau avant de me servir un long discours que je résume ainsi: Pour beaucoup de riches, ne pas asphalter la route qui mène chez-eux, c’est une façon de dire aux pauvres: Nous sommes peut-être de la même couleur, mais pas de la même race... Parce qu’en Haïti, la race, c’est une question de classe. Peu importe la couleur de leur peau, les maîtres ont été remplacés par d’autres maîtres.

« Ceci dit, mon cher, j’aimerais te présenter une plante que tu ne trouveras nulle part au Canada ».

J’avais beau apprécier les vertus des plantes, la saveur des fruits, la grandeur des arbres, la terre luxuriante et fertile, le temps doux et clément.  J’avais beau m’incliner devant ce cocktail de merveilleux qui met en scène les couleurs des montagnes, la splendeur de la mer et suivre des yeux ces nuages qui saluent les vagues avant d’aller arroser les Champs de cressons…

J’avais beau m’émouvoir devant toutes ces merveilles qui font d’Haïti, la Perle des Antilles, je n’arrivais pas à dissimuler mon profond malaise devant ces hauts murs qui excluent 95% des haïtiens de leurs propres richesses.

« Ce n’est pas ce matin qu’on va faire la révolution.. ». 

Je sais. Je ne suis que le touriste d’une semaine. Loin de moi l’intention de faire la leçon à un pays qui a fait l’histoire.  Je ne veux pas résumer Haïti à un mur. Encore moins à une question.  N’empêche que ce mur est là! Plus haut que celui de Berlin, cruel.  Faut être aveugle pour ne pas le voir.  Le noter, c’est la moindre des choses pour le touriste d’une semaine que je suis. Juste le noter.

« Tu vois la montagne là-bas ? Juste derrière, il y a une autre montagne qui, à son tour, cache d’autres montagnes! C’est ça Haïti ». 

Oui, je connais le proverbe. En Haïti, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles ont l’air.  L’esprit vaudou suggère au réel plusieurs dimensions. Ainsi le pauvre ne serait pas si pauvre et le riche est moins riche qu’il en a l’air. Partout sur la planète et depuis toujours, les pauvres réinventent le réel pour le rendre moins cruel.

N’empêche qu’une semaine après avoir quitté Haïti, ce mur me hante encore.

« N’empêche que c’est le temps d’aller faire une petite pause au bord des Caraïbes ». 

J'ai suivi mon guide jusqu’à la plage où accostaient trois voiliers.  Après avoir jeté les soldats de Napoléon à la mer, les pêcheurs de Saint Domingue prirent leurs places. Je m’approchai de l’un d’eux. Il m’offrit une mangue avant de me confier qu’avant 1804, qui marque la naissance de la première République noire de l’histoire, les voiliers français transportaient les richesses haïtiennes en France et cela représentait 60% de l’économie française.

Plus tard, le guide du musée de Montrouis prendra la relève du pêcheur pour résumer l’histoire de l’esclavage en Haïti dans un français qui fait honneur à la langue de Molière. Les esclaves de Saint Domingue l’arrachèrent à leurs maîtres pour en faire aussi une langue de combat et de rappel « Jusqu’en 1803, sur 600 bateaux provenant de la France, 363 étaient à destination d’Haïti ».

À partir de 1804, les richesses d’Haïti devaient revenir à tous les haïtiens. Plus de deux siècles plus tard, certains signes indiquent que c’est loin d’être le cas!

« Une autre mangue ? ». J’en pris plusieurs! Je me lavai les mains et la bouche dans l’eau des Caraïbes. Je savourai l’agréable mélange du sucré-salé en regardant ces enfants nus jouer aux pirates. Ils étaient à quelques mètres d’un domaine dont les jardins privés donnaient directement sur la mer. Domaine du petit palais!

En me retournant vers le guide, j’aperçois un autre enfant. Il devrait avoir à peine 4 ans. Il voulait sa part de mangues. Sans demander la permission à personne, il se servit.  Plus qu’une fois.  Les femmes touristes accoururent.  Toutes tombèrent sous son charme.

En quittant la plage, l’enfant se laissa perdre entre elles en prenant la main de l’une avant de passer à l’autre. Et puis, il s’arrêta, un instant, le temps de s’essuyer les mains du jus de la mangue.  En levant sa petite camisole blanche pour s’essuyer la bouche, l’enfant dévoila ses bijoux de famille. Alors, une femme touriste s’écria « Ah, un petit garçon ».

En voyant son fils entre les mains de ces femmes touristes, elle cria son nom. Elle sourit de fierté avant de s’inquiéter. Mais où va t-il ? « Damassien, reviens ». Damassien ne voulut pas revenir.  Son regard témoignait d’une ferme intention: Suivre ces femmes jusqu’au bout du monde.

Avec ses 22 ans, la mère de Damassien pratique le métier de casseur de pierres. Elle passe la journée assise sur un tas de roches.  Avec son gros marteau, elle en fait un gravier qui finira dans le jardin du domaine qui se trouve juste derrière le haut mur qui se dresse devant elle.   De l’autre côté, on lui jettera des miettes pour nourrir son fils.

« Damassien, viens manger ». Elle se leva pour l’attraper.  Damassien ne voulut rien entendre. Occupé par d’autres projets, il se mit à courir de toutes ses forces.

Je regardai Damassien courir dans les champs, loin de sa mère, loin des femmes touristes et loin du mur.

À travers les bananiers, cet enfant faisait briller toutes les Perles.

—————

Sur le chemin du retour à l’aéroport de Port-au-Prince, après 7 journées passées à Montrouis, la très gentille et charmante hôtesse du Royal Decameron, conclut son dernier mot aux visiteurs de son pays: « Soyez les meilleurs ambassadeurs de notre destination ».  

C’était mon deuxième voyage en Haïti, ce n’est pas le dernier.


Nota : L'article a été publié initialement sur le site Voir.ca


    Londres le 8 Décembre 1910 

    Son Excellence Le Général Antoine Simon

    Président d'Haïti 

    Palais National 

    Port-au-Prince

    Président,

Le Gouvernement ayant décidé, sans prendre mon avis, de me transporter de la Légation de la Havane à celle de Londres, je me suis conformé à sa décision, afin de ne laisser aucun doute sur ma disposition à tout faire pour lui faciliter la tâche.

Arrivé à Londres le 15 août dernier, j'éprouvai mille difficultés pour entrer en possession des archives de la Légation que je trouvai installée dans une petite pièce où ne peuvent se réunir à l'aise même quatre personnes. J'ai dû en louer une autre plus convenable et naturellement plus coûteuse.

M. Janvier, Chargé d'Affaires, ad interim, me communiqua une lettre de Mrs. J.P. Simmonds et Co. de Paris, lui annonçant un chèque pour ses indemnités de juillet et m'assura que les Légations de Londres, de Paris, de Berlin étaient régulièrement payées par le même canal. Sur son Conseil, je résolus d'aller à Paris, pour demander à la maison Simmonds de me payer également. Il me fut répondu que la maison payait tous les agents diplomatiques du gouvernement en Europe, mais c'est la maison J. P. Simmonds de Port-au-Prince qui reçoit et lui transmet d'ordinaire des ordres en conséquence.

Je m'empressais, le dix Septembre, d'adresser au Département des Relations Extérieures la dépêche télégraphique suivante: 

"Prière autoriser Simmonds me payer Juin, Juillet, Août".

                                 Firmin

Au lieu de répondre à mon télégramme, le Département m'adressa un autre du 11 Septembre ainsi conçu :

"Pour affaire urgente, faites savoir sans retard si votre Lettre de ctéance a été remise".

                                Pierre André

Dans les lettres que m'adressa le Département des Relations Extérieures, il ne m'a jamais expliqué la portée ou le but de ce télégramme du 11 Septembre qui reste pour moi' un mystère jusqu'au moment où j'écris à Votre Excellence. Quant à la question de mes indemnités, sans faire mention de mon télégramme du 10 Septembre, le Département m'annonça, le 6 octobre, que son Payeur n'avait pas manqué de faire le nécessaire pour leur paiement; dans une lettre subséquente, il m'annonça que je recevrais incessamment mes indemnités de Juin, Juillet, Août, Septembre...

Cependant pas un centime ne m'a pas été envoyé. Je fus obligé, pour me maintenir, de recourir à des expédients indignes de mon caractère de Ministre étranger en émettant des billets à ordre que je fus forcé de renouveler. C'est ainsi que je dois L 345 à Londres et 6.500 francs à Paris.  

Mais à ma grande confusion, je remarque que ceux qui ont eu confiance en moi et m'ont fait crédit, Commencent à me regarder de travers: ils ne peuvent pas comprendre qu'un gouvernement constitué reste plus de six mois sans payer ses agents diplomatiques à l'étranger. 

Pour comble d'ennuis, je souffre depuis longtemps d'une dyspepsie catarrhale compliquée d'une laryngite chronique dont les incommodités me rendent parfois l'existence fort pénible. Ayant consulté un médecin de Paris, spécialiste des maladies du nez et de la gorge, il m'examina et trouva que j'avais un polype dans la narine droite qui obstruait et rejetait dans ma gorge les mucosités des fosses nasales. Il m'opéra et me fit subir un traitement de quinze jours sans obtenir le résultat espéré. Quand je lui annonçai mon intention de retourner à Londres, il se récria, en me faisant observer que le climat de Paris, quoique moins humide que celui de Londres était par la saison d'hiver, absolument contraire à ma santé et que mon état s'empirerait sûrement en cette dernière ville.

En effet, depuis que je suis revenu ici, je souffre d'une inflammation de toutes les muqueuses du nez, de la gorge et de la bouche. Je ne respire qu'avec peine et je ne puis presque pas manger.  

Ayant écrit à mon médecin pour lui exposer mon cas, il m'a répondu qu'il me faut quand même regagner les pays chauds et y passer l'hiver.

Comme je l'ai dit plus haut à Votre Excellence, j'ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour lui donner la preuve de ma bonne volonté à lui faciliter la tâche dans toutes les mesures qu'elle croit favorables à sa politique. Durant ma mission à Londres, et malgré mes embarras, un cas ennuyeux s'est présenté pour le gouvernement haïtien vis-à-vis du gouvernement britannique, j'ai remis en jeu toute mon activité et toutes mes ressources intellectuelles pour en faire sortir un résultat satisfaisant. Je suis encore prêt, à tout faire, pour donner à Votre Excellence et au pays des témoignages inéquivoques de mon patriotique dévouement, mais il y a des limites aux efforts les plus sincères et les plus persévérants. Sans argent, avec une santé profondément détériorée par le froid et l'humidité du climat européen, je me vois forcé de rentrer en Haïti par le paquebot transatlantique qui partira de Bordeaux le 18 du présent mois de Décembre et pour échapper à une maladie pouvant mettre ma vie en péril et surtout pour me tirer des embarras pécuniaires qui portent atteinte à la dignité même de la nation que, je représente ici en des conditions si humiliantes. J'ai assuré à mes créanciers que, dès mon arrivée à Port-au-Prince, le gouvernement me mettra en mesure de m'acquitter envers eux. Ma résolution de partir leur offre une meilleure attitude que les promesses que je leur faisais chaque semaine sans pouvoir tenir ma parole.

Le Secrétaire de la Légation restera comme Chargé d'Affaires ad interim durant mon absence et jusqu'à nouvel ordre du gouvernement.

Daignez agréer, Président, les assurances de mon profond respect et de mon entier dévouement. 

                   A. Firmin.

           Londres le 8 Décembre 1910

 


Lettre d'Anténor Firmin à son ami Therméus Pierre Fils racontant sa difficile situation en exil à l'île de Saint-Thomas

______________________


Saint Thomas 9 février 1903 

Monsieur Therméus Pierre Fils 

Kingston 

Mon cher concitoyen,

    Je suis en possession de votre lettre du 8 janvier que j'ai lue avec le plus vif intérêt. Déjà j'avais lu sur les journaux d'Haïti votre embarquement sur le "Paloma" et votre exil à Kingston. Mon cœur a été navré ; car je sais que la majeure partie de ceux qui ont été embarqués avec vous sont absolument dénués de ressources pour vivre à l'étranger. Votre lettre est venue augmenter mes pénibles préoccupations. J'en souffre d'autant plus que je me trouve dans l'impuissance de vous venir en aide.

    En effet, je vis d'une façon très réduite et je me demande si je pourrai continuer à vivre ainsi dans quelques mois. C'est qu'en pillant ma maison, les magasins de Madame Firmin, en emportant nos bijoux et tout ce que nous possédions, mes ennemis m'ont complètement ruiné. Si dans les diverses fois que j'ai passé au pouvoir, j'avais volé l'argent du peuple comme tant d'autres j'aurais sans doute de grandes ressources, mises en réserves. Mais je n'ai jamais été bien riche.

    Je vous prie de croire que c'est la mort dans l'âme que je me vois incapable de répondre à votre appel comme à celui de plusieurs autres amis qui n'ont pas été plus heureux, car connaissant tout votre dévouement pour moi et pour la cause que nous défendons, c'est avec un vrai bonheur que je me serais empressé de vous être agréable.

    Veuillez agréer, mon cher concitoyen, l'expression de ma sincère sympathie.

                          A. Firmin




ARRÊTÉ qui réduit à cinq pour cent le droit d’Importation sur les Marchandises de Manufacture Anglaise, le 15 Octobre 1814.

________________________

ALEXANDRE PÉTION, Président d’Haïti : – Considérant que le commerce de la Grande Bretagne a été très avantageux à la République, et même l’a aidée dans les circonstances les plus critiques où elle s’est trouvée, et désirant l’encourager de plus en plus, a arrêté, et arrête, ce qui suit.

    Article 1. – À compter du 1er Janvier 1815, les marchandises manufacturées dans les pays sous la domination de S.M. Britannique, ne seront assujetties qu’à un droit de cinq pour cent sur le tarif du [partie manquante], à leur entrée dans le pays. 

    Article 2. – Toutes les marchandises, autres que celles-ci-dessus, continueront, comme par le passé, à payer le droit d’importation, à raison de 10 pour cent sur le même tarif sus-dit.

    Le présent arrêté sera imprimé, publié, et expédié aux administrateurs et directeurs des douanes, enregistré par-tout où besoin sera, et exécuté à la diligence de l’administrateur-général des finances.

        Donné au Port-au-Prince, le 15 Octobre 1814, an 11 de l’Indépendance.

                        (Signé)         PÉTION.

            Par le président : –  Le chef d’Escadron et Secrétaire

                        (Signé)          B. INGINAC.


La République d’Haïti fête ce 1er janvier 2024 une nouvelle année d’existence. La Liberté fête donc ses 220 ans sur le Globe ! 2023 disparaît. Fort heureusement, d’ailleurs ! Car, c’était encore une fois une année difficile pour le peuple haïtien. Sans doute, l’une des plus difficiles qu’aura connue notre peuple jusque-là. En effet, elle était marquée notamment par la poursuite de la disparition progressive, mais rapide de l’État haïtien, les activités terroristes des gangs armés contre les citoyens de la capitale et de nos régions, le départ de plusieurs centaines de milliers d’Haïtiens vers d’autres cieux plus cléments, les luttes politiques fratricides, la corruption généralisée. En somme, la descente aux enfers de notre Patrie, sa chute continue vers les profondeurs de l’abîme.

Face à ce bilan tragique, nous ne pouvons que souhaiter une nouvelle année radicalement différente de 2023, tout en sachant que cette différence n’est qu’un vœu pieux, si ceux qui prétendent mener la barque de la Patrie de Jean-Jacques Dessalines continue à se satisfaire de ce statu quo morbide, et plus globalement, si « l’élite » anti-nationale ne se rectifie pas et continue à se comporter en « touriste » sur le territoire national et si chaque fils et fille de ce bout d’île ne sort pas de sa torpeur.

Haïtiens, nous n’avons pas de pays de rechange. Nous n’avons qu’Haïti. En terre étrangère, nous serons toujours étrangers ou perçus comme tel en dépit de nos accomplissements et des honneurs que nous pourrons glaner. La seule Gloire qui vaille, c’est la Gloire de notre Patrie ! Le déshonneur de notre Patrie, c’est notre déshonneur ! Sa salissure, c’est la nôtre également ! Travaillons à la hisser à la hauteur des rêves de grandeur du Héroe Máximo de notre Indépendance, à la hauteur de l'Empire dessalinien ! Travaillons au salut de la République, héritière de son Empire africain des Caraïbes !

Nous vous souhaitons à tous une bonne année 2024 et surtout une année de combat pour extirper notre Quisqueya de la géhenne !

 

Louinel Estimable


 

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I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
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Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
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Popular Posts

L'île de La Navase : trésor haïtien confisqué par les États-Unis d'Amérique

Une île haïtienne intacte, appelée La Navase, a été revendiquée par les États-Unis et rebaptisée Navassa Island, bien qu'elle se trouve à seulement 25 miles (40 km) au Sud-ouest de la ville de Jérémie et à 37 miles (60 km) de la péninsule la plus occidentale d'Haïti. La Navase est inhabitée, mais les Haïtiens pêchent sur ses côtes depuis plus de deux siècles, et toutes les îles adjacentes à Haïti, quelle que soit leur population, sont considérées comme faisant partie intégrante du pays depuis la première Constitution de Toussaint Louverture en 1801. De plus, l'article 2 de la Constitution haïtienne de 1874 mentionne expressément que les possessions insulaires d'Haïti comprennent La Navaze. L'île de 1300 acres (5,26 km²) en forme de déchirure pose un défi à l'habitation humaine parce qu'elle ne contient pas d'eau douce et les falaises abruptes le long de sa côte rendent presque impossible le débarquement d'un bateau ; cependant, elle a accueilli telle...
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Les présidents dominicains d'origine haïtienne

Beaucoup de gens ignorent que la République dominicaine a eu quatre présidents d'origine haïtienne. C'est un sujet peu traité et même caché par les historiens traditionnels. General Gregorio Luperon Gregorio Luperon Le premier président dominicain d'origine haïtienne fut Gregorio Luperon qui fut président provisoire de la République du 18 décembre 1879 au 1er septembre 1880. Concernant ses origines haïtiennes, l'historien Emilio Cordero Michel déclare : "Bien que du côté de sa mère, Luperon était d'origine haïtienne, à certains moments de sa vie, il a manifesté des préjugés contre Haïti qui ont refait surface au sein du peuple dominicain en raison du processus historique qu'il a vécu de 1844 à 1861" (Emilio Cordero Michel. Article Luperon et Haïti. Clio Magazine №152. 1995. Académie dominicaine d'histoire). Un autre historien qui fait référence à l'ascendance haïtienne de Luperon est le Dr Tirso Mejia Ricart qui établit ...
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Lettre de remerciement du général dominicain Gregorio Luperón au président Nissage Saget

Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
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Lettre de refus d'Anténor Firmin à la demande des États-Unis d'affermer le Môle Saint-Nicolas

Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
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Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
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La prière de Boukman Dutty

Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
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Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
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Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
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I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

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