01/01/2024
Communiqué de presse
Le 1er janvier, la République d'Haïti célèbre le 220e anniversaire de l'indépendance du pays.
En 1804, Haïti est devenu le premier État de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes à se libérer de l’oppression coloniale et à entamer sa voie souveraine de développement (1804). Elle s'est avérée difficile et associée à une longue histoire d'ingérence extérieure destructrice dans les affaires intérieures de ce pays, allant jusqu'à des interventions directes. De 1915 à 1934, Haïti était sous occupation militaire américaine. Malheureusement, bon nombre des problèmes auxquels le pays est confronté aujourd’hui, notamment la situation criminelle difficile, sont alimentés de l’extérieur. La Russie condamne fermement le recours aux pratiques néocoloniales, dont Haïti est devenu à plusieurs reprises la cible.
Les relations russo-haïtiennes étaient toujours construites sur les traditions d'amitié et de solidarité, sur la base de l'égalité et de la prise en compte des intérêts mutuels. Nous partageons notre attachement aux principes du droit international inscrits dans la Charte des Nations unies, notamment le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures. Nous sommes prêts à approfondir davantage le dialogue politique et à nouer des liens dans les domaines commercial, économique, scientifique, technique, sociale et autres. Les étudiants haïtiens font leurs études dans les universités russes aux frais du budget fédéral et nous sommes certains qu'ils apporteront une contribution importante au développement de leur pays.
Nous félicitons sincèrement le peuple haïtien à l'occasion de son anniversaire, nous lui souhaitons paix, prospérité et succès pour surmonter les difficultés internes.
Cliquez sur le lien pour ouvrir ou télécharger le Communiqué de 1962 du gouvernement de François Duvalier dénonçant notamment l'armement de Cuba par l'Union soviétique.
Le 18 novembre 1803, Jean Jacques Dessalines mène la plus grande révolution ethnico-raciale et sociale de l'histoire du monde : une révolution antiraciste, anti-discrimination et anti-ségrégation. Ce grand stratège militaire haïtien a incendié sa propre maison et a ordonné aux autres généraux de faire de même. Ce fait est entré dans les annales de l’histoire militaire et de la guerre et a été appelé « stratégie de la terre brûlée ». Elle consiste à attirer l’ennemi sur son territoire, à le priver de ressources et finalement à l’encercler. Cette stratégie réussit à faire capituler la plus grande armée d’Europe et donna naissance à la première République noire, créée de toute pièce par des personnes racisées, en janvier 1804.
Le propre gendre de Napoléon, le général Leclerc, décédé sur l'Île lors de sa dernière tentative de reconquête de l'Île contrôlée par Dessalines, lui écrivit une lettre disant : « Nous, les soldats français, étions devant eux comme des écoliers. »
Lors de l'événement, les spécialistes de la révolution haïtienne ont également souligné l'intelligence diplomatique de Jean Jacques Dessalines. L'histoire rappelle que Napoléon envoya une légion de Polonais à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti) pour vaincre les insurgés noirs. Certains historiens soutiennent que Napoléon aurait pactisé avec les dirigeants polonais dans le cadre de leurs luttes communes contre la Russie des tsars. En récompense de sa participation à la guerre, le monarque dut réhabiliter la nation polonaise affaiblie. En juin 1802, quelque 2 270 soldats polonais arrivèrent au Cap-Français (aujourd'hui Cap-Haïtien), alors capitale coloniale de Saint-Domingue, tandis qu'en septembre de la même année, 2 500 autres arrivèrent à Port-Républicain (aujourd'hui Port-au-Prince). Des Allemands et des Suisses se sont également retrouvés dans cette dernière. Paradoxalement, Dessalines a tous convaincu de lutter contre la France sur l'île. Dans une lettre déclassifiée du général polonais Ludwik Mateusz Dembowski, promu commandant par Rochambeau, général des armées françaises, il écrit : « J'ai eu l'occasion de rencontrer le chef des insurgés [Dessalines], étant retenu en otage depuis 24 heures. Malgré la grande sauvagerie qu'ils exprimaient généralement, ils m'ont accueilli, et malgré la grande ignorance qu'on suppose en eux, ils raisonnent à leur manière et avec justice ».
Luiz Mott, très célèbre historien, a publié une historiographie décrivant l'appréciation et l'admiration exprimées à travers divers types de manifestations en l’honneur de l'empereur haïtien Jean Jacques Dessalines dans les rues et les Quilombos (lieux de résistance des afro-descendants), surtout à Rio de Janeiro. Certains historiens affirment que « des esclaves de Rio furent arrêtés en 1805 pour avoir porté des médailles à l'effigie de Dessalines », d’autres contre-affirment qu'il s'agissait de « chèvres et milices créoles et non d'esclaves ».
Dessalines a inspiré Francisco Miranda en 1806, ainsi que d'autres dirigeants latino-américains et esclaves. Le chercheur Gabriel Di Meglo a relaté un événement très intéressant sur l'influence de la stratégie de libération de Jean Jacques Dessalines en Argentine également. Il raconte qu'en 1812, dans la province de Cuyo, des insurgés esclaves organisèrent une rébellion afin d'obtenir le dénommé “document de la liberté. Bernardo - réduit en esclavage par Francisco Aragón - était l'un des dirigeants qui co-dirigeaient le réseau des révoltés avec le Noir libre, Joaquín Fretes. Bernardo a déclaré, selon plusieurs témoins « qu'il fallait faire dans cette ville ce que [Jean Jacques Dessalines et] les Noirs des îles Saint-Domingue ont fait, tuer les blancs pour devenir libres ». Ils avaient développé d'importantes activités clandestines pour gagner des adeptes. Un ami de Bernardo déclara : "ils allaient incendier tous les riches colons, prendre leur argent et leurs chevaux".
En 1812, il inspira également le révolutionnaire cubain José Antonio Aponte. La même année, lors de la campagne de Russie mettant aux prises les Armées impériales de l'Empire russe et celles de Napoléon Bonaparte, Mikhaïl Koutouzov, général en chef de l’Armée tsariste de l’Empire russe, adopta également la « stratégie de la Terre brûlée ». Évitant jusqu'au bout l'affrontement, Koutouzov parvient à faire approcher 200 000 hommes de la Grande Armée de la ville de Moscou. Il incendia, ensuite, la ville sur ordre du gouverneur Rostopchine, privant d'abri les 200 000 hommes de la Grande Armée française pendant l'hiver. Le 18 octobre, en plein hiver russe, Napoléon était contraint de capituler.
Certains divulgateurs historiques racontent que l’Union soviétique (URSS) aurait même vaincu les nazis avec le même piège dessalinien au cours de l’hiver 1842 : la stratégie de la « Terre brûlée » avec évidemment quelques modernisations de la technique. Même un général vietnamien, Võ Nguyên Giáp, raconte en 1970 qu'il s'était inspiré de la stratégie militaire de Dessalines et que, grâce à cette dernière, ils avaient vaincu à la fois les États-Unis et la France.
"L'une des plus grandes folies que j'ai faites a été d'envoyer cette armée à Saint-Domingue (Haïti)", a regretté Bonaparte, selon son propre médecin britannique, Barry Edward O'Meara, dans son livre "Une voix de Sainte-Hélène".
Malgré le fait que Dessalines ait mis son intelligence et sa
stratégie au service de l'humanité toute entière, que ses tactiques militaires
font l'objet d'études dans de nombreux espaces académiques et militaires, il continue néanmoins de faire face à des considérations ignominieuses, aux mensonges, aux diffamations et
aux attaques du système éducatif et journalistique colonial, après la révolution, notamment par des ex-colons comme Mazères - qui défendait publiquement
l’infériorité des Noirs - pendant que Dubocra (Jean Louis) - qui décrivait et
caricaturait le libérateur des Noirs avec la tête d’une femme blanche afin
d’inciter la haine et le dégoût à l'égard des Haïtiens. Le plan de ces derniers,
entre autres, jusqu'à aujourd'hui, continue à être faire son petit chemin en raison de
l'infiltration du racisme au sein du système et des structures de notre société
traumatisée et néo-colonisée.
Par : Jackson JEAN, journaliste
Depuis le début de la guerre en Ukraine, une autre guerre fait rage entre la Fédération de Russie et l’Occident, emmené par les États-Unis, une guerre économique et financière par le biais des sanctions unilatérales. En réalité, cette guerre commençait bien avant l’invasion de la République d'Ukraine par les Forces armées de la Fédération de Russie. Et surtout, ce conflit n’est pas qu’économique et financière comme il semble l’être aux premiers abords. C’est une confrontation civilisationnelle qui fera, à coup sûr, basculer le monde dans une autre configuration géopolitique.Les pays occidentaux, depuis au moins la « découverte » du Nouveau-Monde, dominent nettement le monde. Ils ont prospéré grâce notamment à la colonisation de l’Amérique, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie et la pratique de l’esclavage qui leur a procuré une main-d’œuvre et des matières premières gratuites durant au moins trois siècles. L’Espagne, la France, le Portugal, les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Allemagne et les États-Unis ont bénéficié de ce système pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Les États-Unis, grand vainqueur avec l’Union soviétique, de la deuxième guerre mondiale, ont une domination totale sur le monde après les évènements du début des années 90 qui ont vu l’immense URSS chuter comme un château de carte. Cependant, depuis vingt ans, on voit l’apparition d’une contestation de cette hégémonie étatsunienne sur le monde. Des pays qui représentent une part importante de notre humanité ne veut plus un monde unipolaire où les États-Unis et leurs alliés – que certains appellent des vassaux ou des satellites – dirigent d’une main de fer le monde, agissant comme le gendarme du monde. C’est ce que dénonçait un leader du Sud comme Hugo Chavez pendant tout son règne présidentiel à Caracas, en parlant de la direction étatsunienne du monde comme étant une « dictature impériale » ou comme d’une « tyrannie », faisant notamment référence aux agissements néfastes de Washington en Amérique latine et dans les Caraïbes – Cuba, Haïti, Grenade, Chili, Nicaragua, El Salvador, etc. – mais aussi au Proche et au Moyen-Orient avec les guerres d’agression en Libye, en Irak ou en Afghanistan. Le Venezuela, Cuba, l’Iran ou la Corée du Nord n'ayant pas un poids suffisamment important, on pouvait considérer alors de telles contestations comme folkloriques, la tergiversation de dictatures et que sais-je encore, mais lorsque des États comme la Russie ou la Chine, des poids lourds, se mettent à critiquer le système actuel, la situation n’est plus la même. Les États-Unis le comprennent d’ailleurs.
Cette guerre se déroulant à l’Est de l’Europe, sur le territoire ukrainien, est pour moi la prolongation de cette contestation du pouvoir impérial américain par des moyens militaires. Avant, il y avait des mots, il y avait également la formation d’un bloc politique et économique comme les BRICS – rassemblant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Il y avait la création de l’initiative de la route de la Soie par la Chine. Il y avait l’implantation voire l’enracinement économique de la Chine en Afrique et en Asie du Sud et du Sud-est. Il y avait le retour de Moscou en Afrique notamment par le biais de coopérations militaires avec le Mali ou la Centrafrique. On pourrait citer d’autres initiatives visant à s’émanciper de l’Occident ou à contester son impérium sur la planète. Néanmoins, ce conflit entre Moscou et Kiev nous plonge dans une autre étape de la confrontation Est-Ouest que l’on croyait terminer à la fin de la guerre froide. Les Ukrainiens sont victimes d’un conflit qui les dépasse et qui déterminera inéluctablement la marche de notre antre, la Terre. Quelle que soit l’issue de ce conflit, le monde ne sera plus le même, certains diront à raison qu’il ne l’est plus depuis le 24 février 2022.
Le Kremlin à Moscou Les sanctions appliquées à la Russie par les pays occidentaux produiront certes des effets négatifs pour la population russe mais elles peuvent comme en 2014, renforcer l’économie et la puissance russes. On l’a vu, la Russie est beaucoup plus forte en 2022 qu’en 2014. Ces sanctions vont produire le renforcement de l’axe Pékin-Moscou qui malgré des divergences sur certains sujets sont totalement convergents sur la condamnation de la mainmise occidentale sur notre monde. Ce qui est une erreur fatale de l’Occident. La Russie était plutôt demandeuse de bonnes relations avec Washington et avec les capitales européennes au début des années 2000. Le rêve d’un Occident politique s’étendant d’Anchorage en Alaska, passant par Reykjavik, Londres, Rome, Paris, Bruxelles, Vienne, Berlin, Oslo, Moscou, Belgorod, à Vladivostok en Russie orientale était un projet réaliste jusqu’à peut-être 2008, l’année de la guerre éclair entre la Géorgie et la Fédération de Russie. On pouvait même dépasser le rêve gaullien d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural. Cependant, l’hubris des pays vainqueurs de la guerre froide, les États-Unis en tête, fait qu’ils sont restés dans une logique de confrontation avec le pays des Tsars, avec des actions erratiques comme l’élargissement de l’OTAN à l’Est, aux frontières de la Russie. La conséquence aujourd’hui est que la Russie redécouvre qu’elle était un grand Empire, un pays qui comptait dans l’histoire du monde et, par conséquent, veut se faire respecter comme tout Empire qui se respecte.
Cette guerre à laquelle on assiste en Ukraine, qui n’est que la face visible de l’iceberg, qu’elle se termine par une victoire ou une défaite militaire de Moscou, reconfigurera le monde. L’Occident est de moins en moins fiable aux yeux des peuples du monde non-occidental. Les votes sur la condamnation de l’intervention russe en Ukraine en sont le révélateur. Si une majorité de pays condamnent cette action militaire – dont certains sous pression des capitales occidentales – un certain nombre de nations qui comptent sur la scène internationale ne condamnent pas ou s’abstiennent. C’est le cas de la Chine, de l’Inde, du Pakistan, du Brésil, des principaux pays arabes et un nombre important de pays africains qui, comme on le sait, se comportaient carrément comme des colonies américaines, françaises ou britanniques tant ils étaient soumis aux diktats de ces États. La confiscation des actifs en euros et en dollars de la banque centrale de Russie à l’étranger n’arrange en rien la défiance vis-à-vis de l’Occident. Maintenant, tous les États du monde savent que s’ils déplaisent à Bruxelles et/ou à Washington, leurs actifs sont susceptibles d’être confisqués illégalement et arbitrairement, du jour au lendemain, dans les pays du bloc atlantique comme c’est le cas actuellement de la Russie, de l’Afghanistan, du Venezuela ou de l’Iran. Ce qui fera réfléchir mille fois les dirigeants des États non-occidentaux avant de placer des actifs en Europe et aux États-Unis ou d’y déposer leurs réserves. C’est également moins de confiance en l’euro et le dollar américain. Ce qui favorisera d’autres monnaies comme le yuan chinois, le rand sud-africain, le rouble russe ou la roupie indienne qui deviendront peut-être des monnaies de réserve au détriment du dollar et de l’euro. La guerre est, en réalité, très loin de se terminer.
Joseph Desrivières François
L'évolution de l'OTAN entre 1990 et 2022 |
Vladimir Poutine - Président de la Fédération de Russie |
Drapeau de la République d'Abkhasie Le 18 novembre 2021, les autorités haïtiennes ont commémoré le 218ième anniversaire de la bataille de Vertières, rappelant ainsi une date clef de notre histoire de peuple. Hors de nos frontières, à Caracas, capitale du Venezuela, les autorités vénézuéliennes et l'ambassade d'Haïti dans le pays sud-américain ont également commémoré la bataille de Vertières. Une cérémonie d'offrande florale a été organisée au Panthéon national qui héberge notamment le Musée du Libérateur Simon Bolivar.
A pris part à cette activité, entre autres personnalités, l'ambassadeur plénipotentiaire de la République d'Abkhasie au Venezuela et au Nicaragua, M. Zaur Gvadzhava. L'Abkhasie est un pays du Caucase, grande comme Porto-Rico, indépendant depuis 1992, après avoir fait sécession de la Géorgie. La population est d'environ 250 000 habitants. Elle n'est pas reconnue par les Nations-Unies. Seuls des pays comme la Russie, le Venezuela, le Nicaragua, Nauru, la Syrie et des pays non-reconnus par la communauté internationale comme l'Ossétie du Sud qui a également fait sécession de la Géorgie, la reconnaissent. L'économie et la sécurité de l'Abkhasie dépendent en grande partie Moscou.
Le site de l'ambassade abkhase a publié un article sur la participation de M. Gvadzhava à commémoration de la bataille de Vertières. Faut-il y voir un rapprochement entre la République haïtienne et la petite République du Caucase ?
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