Le Général Étienne Gérin appelle Henry Christophe à prendre ses responsabilités face à la gouvernance de l'Empereur Jacques Ier à la tête du pays



À l’Anse-à-Veau, le 12 octobre 1806.

Le Général de division, ministre de la guerre et de la marine,

Au Général en chef de l’armée d’Haïti.
Mon cher général,

Tous les militaires et le peuple vous regardent depuis longtemps, comme le successeur au gouvernement d’Haïti. La tyrannie qu’exerce sur l’armée et le peuple d’Haïti le génie destructeur de l’empereur actuel, a fait rompre le frein au peuple de la partie des Cayes… Le général Moreau a été arrêté par le peuple, et les troupes ont demandé leur paye… leur état fait pitié ; je vous ai vu gémir sur leur sort. Comme ministre de la guerre, par la constitution, je dois faire payer les troupes ; mais S. M. ne m’a jamais témoigné le moindre désir de les faire solder. Alors, honorable général, ne serait-il pas de votre dignité de prendre à cœur la cause des troupes et du peuple, et de me donner vos ordres ? Car, si les chefs ne montrent pas de l’énergie, le pays sera bouleversé de fond en comble par les suites des démarches inconsidérées du chef du gouvernement… Mais la liberté, grand Dieu ! est un vain nom dans ce pays, qu’on n’ose plus prononcer ouvertement, quoiqu’il soit placé à la tête des actes ; mais elle n’existe que là. On a usurpé les vœux des généraux pour une constitution dont ils ignoraient le premier mot, et qui ne leur a été connue que lorsqu’elle fut publiée, quand on l’a reçue, et qu’il foule aux pieds chaque jour…


Source : Études sur l'histoire d'Haïti (Beaubrun Ardouin)

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