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LE CHANT NATIONAL

HYMNE NATIONAL D'HAITI ENTRE 1893 ET 1904 & ACTUEL HYMNE PRESIDENTIEL DE LA REPUBLIQUE

 

 Quand nos Aïeux brisèrent leurs entraves 
Ce n’était pas pour se croiser les bras
Pour travailler en maîtres les esclaves
Ont embrassé corps à corps le trépas.
Leur sang à flots engraissa nos collines,
A notre tour, jaunes et noirs, allons !
Creusons le sol légué par Dessalines:
Notre fortune est là dans nos vallons.

Refrain:
L'indépendance est éphémère
Sans le droit à l'égalité!
Pour fouler, heureux, cette terre
Il nous faut la devise austère :
Dieu! Le Travail! La Liberté!

Quoi de plus beau que ces fils de l’Afrique
Qui, trois cent ans dans tous les maux plongés,
Tournent leurs fers, leur carcan et leur trique
Contre la force et les vieux préjugés!
En bas voyez! c’est la noble bannière
Cernant les noirs qui vont mourir là-haut
Non! leur torrent avec Lamartinière
Descend fougueux à la Crête-à-Pierrot.

Refrain:
Tout cela serait éphémère
Sans le droit à l’égalité!
Pour fouler, heureux, cette terre
Il nous faut la devise austère:
Dieu! Le Travail! La Liberté!

De Rochambeau les cohortes altières,
Quelques instants, suspendirent leur feu,
Pour saluer le héros de Vertières,
Capois-La-Mort, grand comme un demi-dieu
Vers le progrès, crions comme ce brave:
“Noirs! En avant! En avant!” Et bêchons
Le sol trempé des sueurs de l’esclave!
Nous avons là ce qu’ailleurs nous cherchons!

Refrain:
Sans quoi, tout devient éphémère;
Pas d’ordre et pas d’égalité!
Pour fouler, heureux, cette terre,
Il nous faut la devise austère:
“Dieu! Le travail! La liberté!”

Sang des martyrs dont la pourpre écumante
A secoué nos chaînes et nos jougs!
Chavanne, Ogé, sur la route infamante,
Toi, vieux Toussaint, dans ton cachot de Joux
Ô précurseurs, dont les dernières fibres
Ont dû frémir, - vous les porte-flambeaux -
En nous voyant maintenant fiers et libres,
Conseillez-nous du fond de vos tombeaux!

Refrain:
Votre bonheur est éphémère;
Ayez droit à l’égalité!
Pour fouler, heureux, cette terre,
Il vous faut la devise austère:
“Dieu! Le travail! La liberté!”

À l’œuvre donc, descendants de l’Afrique,
Jaunes et noirs, fils du même berceau!
L’antique Europe et la jeune Amérique
Nous voient de loin tenter le rude assaut.
Bêchons le sol qu’en l’an mil huit cent quatre,
Nous ont conquis nos aïeux au bras fort.
C’est notre tour à présent de combattre
Avec ce cri: “Le progrès ou la mort!”

Refrain:
À l’œuvre! Ou tout est éphémère!
Ayons droit à l’égalité!
Nous foulerons, plus fiers, la terre,
Avec cette devise austère:
“Dieu! Le travail! La liberté!”

Oswald Durand




Déclaration de principe sur le Bicentenaire

Pétition rendue publique le 30 septembre par des intellectuels-elles, artistes et éducateurs-trices haitiens-ennes autour de la célébration des 200 ans d’indépendance d’Haiti

L’année 2004 est proche et ramène le 200ème anniversaire de l’indépendance de la République d’Haïti. Nous, artistes, écrivains(nes), intellectuels-elles, éducateurs-trices, signataires de la présente déclaration, conscients de la portée de cet événement tant sur le plan national que sur le plan universel, tenons à exprimer notre vision et notre position par rapport aux manifestations qui auront lieu en la circonstance.

L’indépendance d’Haïti réalisée en 1804 est le résultat d’un ensemble de luttes entreprises à Saint-Domingue contre l’esclavage. Cet événement a entraîné toute la chaîne des abolitions au cours du XIXe siècle dans la région Caraïbe et latino-américaine et représente une date de première importance dans l’histoire universelle en tant que moment d’application concrète des principes d’égalité et de liberté.

Nos inquiétudes sont grandes devant l’orientation que le gouvernement haïtien actuel est en train de donner à la célébration officielle du Bicentenaire de notre indépendance. En effet, ce gouvernement travaille aujourd’hui à canaliser toute l’attention de la communauté internationale et des personnalités étrangères intéressées par le Bicentenaire vers une campagne de propagande aux fins de légitimation d’un pouvoir usurpé et reconnu aujourd’hui comme despotique et totalitaire, négateur des principes et des valeurs à la base de la révolution haïtienne.

A trois mois de la célébration du Bicentenaire de la République d’Haïti :

1) Les démarches de réparation et de restitution ne constituent aujourd’hui qu’une tentative désespérée du pouvoir pour faire diversion par rapport à ses propres responsabilités et trouver un bouc émissaire en couverture à son échec. Nous reconnaissons la nécessité d’une réflexion, d’un dialogue voire d’une action à venir à la mesure de la complexité de ces notions. De telles démarches ne peuvent être envisagées qu’entre partenaires responsables partageant les valeurs fondatrices de liberté, d’égalité et de respect de la personne humaine. La dérive totalitaire, l’incompétence et la corruption qui caractérisent l’actuel gouvernement le disqualifient en ce qui a trait à la conduite de cette procédure.

2) Les conditions d’existence révoltantes de huit millions d’haïtiens et d’haïtiennes ne font que se détériorer, face à l’incapacité et l’inaction d’un gouvernement qui dilapide, gaspille les fonds publics et détruit la structure administrative. De plus, ce gouvernement installe à dessein la société haïtienne dans l’insécurité aux seules fins de se perpétuer au pouvoir : les vols, les viols, les disparitions, les harcèlements et les assassinats sont en effet le lot quotidien de la population.

3) Tandis qu’une vingtaine de journalistes ont été contraints à l’exil, l’assassinat de deux d’entre eux est resté impuni alors que, dans l’un des cas, les meurtriers, partisans du gouvernement en place, ont publiquement revendiqué leur crime et continuent à fanfaronner sans avoir jamais été appréhendés. Ces mêmes partisans continuent de maintenir les journalistes et les organes de presse indépendants sous la menace constante de leurs violences.

4) Le pluralisme politique est systématiquement refusé par l’actuel gouvernement. En témoignent la mise à sac et l’incendie des locaux de la plupart des partis politiques de
l’opposition et les arrestations arbitraires régulières et les disparitions de militants et de militantes politiques. Cela malgré les prescrits de la Constitution, malgré les protestations de tous les secteurs de la vie nationale répercutées dans la résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA).

5) Enfin le droit à la libre circulation des hommes et des femmes n’est pas reconnu. Certaines portions du territoire sont officiellement interdites aux partis politiques de
l’opposition et aux organisations de la société civile.

Face à cette dérive totalitaire, nous, artistes, écrivains(nes), intellectuels-elles, éducateurs-trices

* Déclarons refuser de nous associer à des célébrations officielles à travers lesquelles le gouvernement ne vise qu’à rechercher une impossible légitimité. Ne pas nous associer au
gouvernement, ce n’est pas nous opposer à l’unité haïtienne, c’est au contraire la défendre.

* Invitons le peuple haïtien et les institutions et personnalités étrangères à ne pas se prêter aux manipulations et aux tentatives de séduction du pouvoir tyrannique établi actuellement en Haïti. Il serait dommage que ce pouvoir puisse à l’avenir se prévaloir de la passivité de ses victimes et/ou de l’appui de personnalités et d’institutions étrangères dont l’action, fondée sur une intention bienveillante, ne viendrait que le sortir de l’isolement auquel l’Histoire et le peuple haïtien qu’il martyrise entendent bien le condamner.

Fait à Port-au-Prince le 29 septembre 2003.

Suivent les premières signatures.


Claude-Henri Accacia
Michel Accacia
Gesner Armand
Jean-Claude Bajeux
Anthony Barbier
Jessy Ewald Benoît
Pierre Buteau
Jean Casimir
Georges Castera
Suzy Castor
Syto Cavé
Amos Coulanges
Jean Coulanges
Magalie Comeau Denis
Patrice-Michel Derenoncourt
Max Dominique
Frank Etienne
Marie-Andrée Etienne
Pierrot Exama
Enock Charles Faustin
Jude Charles Faustin
Jean-Claude Fignolé
Reynold Guerrier
Michel Hector
Reynold Henry
Laënnec Hurbon
André Lafontant Joseph
Frandley Denis Julien
Dany Laferrière
Yves Lafortune
Yanick Lahens
Ricardo Lefèvre
Danièle Magloire
Jessy Manigat-Chancy
Daniel Marcelin
Gérard Mathieu Junior
Myriam Merlet
Jean Metellus
Marc-Ferl Morquette
Jean Michel
James Noà« l
Raoul Peck
Claude Pierre
Michèle Pierre-Louis
Vogly Pongnon
Emelie Prophète
Guy Régis Junior
Jacques Roche
Wooly Saint-Louis
Paul Saint-Preux
Amilcar Similien (Simil)
Michel Soukar
Evelyne Trouillot
Michel Rolph Trouillot
Lyonel Trouillot
Gary Victor


Pour ceux qui nous ont exprimé le souhait d’adjoindre leurs
signatures à cette première liste, nous leur indiquons l’adresse
électronique suivante : haitipetition2004@voila.fr


Source : Alterpresse.org

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Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
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Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
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I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
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Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
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