Haïtianaute
  • Accueil
  • Boutique Ayiti Shopee
  • Social
  • Éphémérides
    • Janvier
    • Février
    • Mars
    • Avril
    • Mai
    • Juin
    • Juillet
    • Août
    • Septembre
    • Octobre
    • Novembre
    • Décembre
  • Citations
  • Contact
  • À propos de nous


CONVENTION

Entre S.S. le Souverain Pontife Pie X
et Son Excellence Fabre Geffrard, président de la République d'Haïti

AU NOM DE LA TRÈS SAINTE ET INDIVISIBLE TRINITÉ

S.S. le Souverain Pontife PIE X, et S. Ex. le Président de la République d’Haïti Fabre GEFFRARD, désirant organiser et régler convenablement l’exercice de la religion catholique, apostolique et romaine dans la République d’Haïti, ont choisi pour ministres plénipotentiaires:

S.S. Le Souverain Pontife PIE X, son Éminence le cardinal Jacques Antonelli, son Secrétaire d’État, etc., etc.

Son Excellence le Président d’Haïti, Fabre Geffrard, Mr Pierre Faubert, ancien aide-de-camp et secrétaire du Président d’Haiti, Jean-Pierre Boyer, et ancien ministre du gouvernement haïtien près du gouvernement français;

Lesquels plénipotentiaires, après l’échange de leurs pleins pouvoirs respectifs, ont arrêté la convention suivante.

Article 1er:

La religion catholique, apostolique et romaine, qui est la religion de la grande majorité des Haïtiens, sera spécialement protégée, ainsi que ses ministres dans la République d’Haiti, et jouira des droits et attributs qui lui sont propres.

Article 2:

La ville de Port-au-Prince, capitale de la République d’Haiti, est érigé en archevêché. Des diocèses relevant de cette métropole seront établis le plus tôt possible, ainsi que d’autres archevêchés et évêchés, si c’est nécessaire; et les circonscriptions en seront réglées par le Saint-Siège de concert avec le Gouvernement haïtien.

Article 3:

Le Gouvernement de la République d’Haiti s’oblige d’accorder et de maintenir aux archevêchés et aux évêchés un traitement annuel convenable sur les fonds du trésor.

Article 4:

Le Président d’Haiti jouira du privilège de nommer les Archevêques et les Évêques; et si le Saint-Siège leur trouve les qualités requises par les saints canons il leur donnera l’institution canonique.

Il est entendu que les ecclésiastiques nommés aux archevêchés et évêchés ne pourront exercer leur juridiction avant de recevoir l’institution canonique; et dans le cas ou le Saint-Siège croirait devoir ajourner ou ne pas conférer cette institution, il en informera le Président d’Haiti, lequel, dans ce dernier cas, nommera un autre ecclésiastique.

Article 5:

Les Archevêques et les Évêques, avant d’entrer dans l’exercice de leur ministère pastoral, prêteront directement, entre les mains du Président d’Haiti, le serment suivant:

« Je jure et promets à Dieu, sur les Saints Évangiles, comme il convient à un Évêque, de garder obéissance et fidélité au Gouvernement établi par la Constitution d’Haiti et de rien entreprendre ni directement ni indirectement qui soit contraire aux intérêts de la République »

Les Vicaires Généraux, les Curés et les Vicaires des paroisses, ainsi que tous les membres de la hiérarchie ecclésiastique, tous les chefs d’écoles ou institutions religieuses prêteront, avant d’exercer leur office, entre les mains de l’autorité civile désignée par le Président d’Haiti, le même serment que celui des Archevêques et des Évêques.

Article 6:

L’Archevêque et l’Évêque pourra instituer, pour le bien du diocèse, après s’être entendu au préalable avec le Président d’Haiti ou ses délégués, un chapitre composé d’un nombre convenable de chanoines conformément aux dispositions canoniques.

Article 7:

Dans les grands et petits séminaires qui, selon le besoin, pourront être établis, le régime, l’administration et l’instruction seront réglés conformément aux lois canoniques, par les Archevêques ou les Évêques, qui nommeront librement aussi les supérieurs, directeurs et professeurs de ces établissements.

Article 8:

Les Archevêques et les Évêques nommeront leurs Vicaires Généraux. Dans le cas de décès ou de démission de l’Archevêque ou de l’Évêque diocésain, le diocèse sera administré par le Vicaire Général que l’un ou l’autre aura désigné comme tel, et à défaut de cette désignation, par celui qui sera le plus ancien dans l’office de Vicaire Général. Tous les autres, s’il y en a, exerceront leurs fonctions sous la dépendance de ce Vicaire., et cela en vertu du pouvoir extraordinaire accordé à cet effet par le Saint-Siège. Cette disposition sera en vigueur tant qu’il n’y aura par un chapitre cathédrale, et, quand ce chapitre existera, il nommera, conformément aux prescriptions canoniques, le Vicaire capitulaire.

Article 9:

Les Archevêques et les Évêques nommeront les Curés et les Vicaires des paroisses, ainsi que les membres des chapitres qui pourront être institués, et ces nominations se feront conformément aux lois canoniques. Ils examineront les lettres d’ordination, les dimissoriales et les exéats, ainsi que les autres lettres testimoniales des ecclésiastiques étrangers qui viendront dans la République pour exercer le saint ministère.

Article 10:

Les Archevêques et les Évêques, pour le régime de leurs églises, seront libres d’exercer tout ce qui est dans les attributions de leur ministère pastoral, selon les règles canoniques.

Article 11:

S’il était nécessaire d’apporter des changements à la circonscription actuelle des paroisses, ou d’en ériger de nouvelles, les Archevêques et les Évêques y pourvoiraient en se concertant, au préalable, pour cet objet, avec le Président d’Haiti ou ses délégués.

Article 12:

Dans l’intérêt et l’avantage spirituel du pays, on pourra y instituer des ordres et des établissements religieux approuvés par l’Eglise. Tous ces établissements seront institués par les Archevêques et les Evêques, qui se concerteront, au préalable, avec le Président d’Haiti ou ses délégués.

Article 13:

Il ne sera porté aucune entrave à la libre correspondance des Evêques, du Clergé et des fidèles en Haiti avec le Saint-Siège, sur les matières de religion, de même que des Evêques avec leurs diocésains.

Article 14:

Les fonds curiaux ne seront employés dans chaque paroisse qu’à l’entretien du culte et de ses ministres, ainsi qu’aux frais et dépenses des séminaires et autres établissements pieux. L’administration de ces fonds sera confiée, sous la haute surveillance de l’Archevêque ou de l’Évêque diocésain, au Curé de la paroisse ou au directeur du conseil des notables, lesquels choisiront un caissier parmi les citoyens du lieu.

Article 15:

La formule suivante de prière sera récitée ou chantée à la fin de l’office divin dans toutes les églises catholiques d’Haïti : Domine, salvam fac Rempublicam cum Prœside nostro N… Et exaudi nos in die qua invocaverimus te.

Article 16:

Il est déclaré de la part du Président d’Haïti et il est bien entendu de la part du Saint-Siège, que l’exécution de tout ce qui est stipulé dans le présent Concordat ne pourra être entravée par aucune disposition des lois de la République d’Haïti, ou aucune interprétation contraire des dites lois, ou des usages en vigueur.

Article 17:

Tous les points concernant les matières ecclésiastiques non mentionnées au présent Concordat, seront réglées conformément à la discipline en vigueur dans l’Église, approuvée par le Saint-Siège.

Article 18:

Le présent Concordat sera de part et d’autre ratifié, et l’échange des ratifications aura lieu à Rome ou à Paris, dans le délai de six mois au plus tôt, si faire se peut.

Fait en double à Rome, le 28 mars 1860.


Source : Haiti référence



Cliquez ICI pour lire ou télécharger le document.

 

Port-au-Prince, le 8 février 1808, an V. 

                    Le Sénat, 

        Ouï le rapport de son comité des finances ; 

        Considérant que récompenser les actions utiles à l'État, est une partie de ses obligations, et que si dans nos jeunes militaires, l'amour de la patrie suffit seul pour les porter aux actions d'éclat, il n'est pas moins de ses devoirs de donner des preuves de sa reconnaissance à ceux qui, par leur courage et leur bravoure, ont rendu des services importants à la patrie ; 

        Considérant l'action héroïque du jeune COUSTARD, qui sacrifie sa vie pour sauver celle du premier chef de l'État ;

        Considérant que cette action, qui le place à côté des héros dont les hauts faits ont illustré leur pays, mérite la reconnaissance nationale ; 

                    DÉCRÈTE ce qui suit :

        Art. 1. Le citoyen COUSTARD, père, recevra à titre de reconnaissance nationale une pension annuelle et viagère de quatre cents gourdes. 

        Art. 2. Cette pension sera payée par quartier, de trois mois en trois mois. 

        Art. 3. La susdite pension sera réversible sur la tête de son épouse. 

        Art. 4. La présente loi sera imprimée et mise à l'ordre des armées de la République.

        Port-au-Prince, le 8 février 1808, an V.

                Signé : BONNET, président, Pélage VAREIN et L.-A. DAUMEC, 

Secrétaires. 

AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE. 

        Le Président d'Haïti ordonne que la loi ci-dessus, etc. 

                                                Signé : PÉTION. 

                            Par le président : 

                                  B. BLANCHET, secrétaire général. 


Nota : Philippe Jérôme Coutilien Coutard est né le 10 novembre 1778. Il servit dans la 4ème demi-brigade sous Toussaint Louverture. Il devint lieutenant des grenadiers en 1804. Il entra au service de Pétion pendant la guerre civile suivant la mort de Dessalines. Il prit part à la bataille de Sibert, près de Port-au-Prince, entre les troupes de Christophe et celles de Pétion, où il mourut le 1er janvier 1807. En se coiffant du chapeau galonné de général, les soldats de Christophe le poursuivirent et le tuèrent à coup de sabre, pensant avoir tué Pétion. Il était lors de cette bataille à la tête d'une compagnie de la troisième demi-brigade.


Alexandre Pétion

Au quartier général de Port-au-Prince,

le 19 octobre 1806.

Madame,

        Toutes les lois de la nature les plus sacrées, violées par celui qui porta le nom de votre époux, la destruction générale des véritables défenseurs de l'État, dont l'arrêt était sorti de sa bouche coupable, l'excès du crime, enfin, a fait courir aux armes tous les citoyens opprimés pour se délivrer de la tyrannie la plus insupportable. Le sacrifice est consommé, et la mémorable journée du 17 avait été fixée par la Providence pour le moment de la vengeance. Voici, Madame, le tableau raccourci des derniers événements, et la fin de celui qui profana le titre qui l'unissait à vous.

        Quelle différence de la vertu au crime! quel contraste! À peine respirons-nous, après la grandeur de nos dangers, qu'en élevant nos mains vers l'Essence suprême, votre nom, vos qualités inestimables, vos peines, votre patience à les supporter, tout vient se retracer à nos cœurs et à nous rappeler ce que le devoir, la reconnaissance, l'admiration nous inspirent pour vous. Consolez-vous, Madame ; vous êtes au milieu d'un peuple qui consacrerait sa vie pour votre bonheur : oubliez que vous fûtes femme de DESSALINES, pour devenir l'épouse adoptive de la nation la plus généreuse, qui ne connut de haine que contre son seul oppresseur. Vos biens, vos propriétés, tout ce qui vous appartient, ou sur quoi vous avez quelques droits, est un dépôt confié à nos soins pour vous les transmettre dans toute son intégrité ; ils sont sous la sauvegarde de l'amour de vos concitoyens. C'est au nom de toute l'armée, dont je me glorifie aujourd'hui d'être l'interprète, que je vous prie, Madame, d'agréer l'assurance des sentiments qui l'animent pour vos vertus, et dont les traits gravés dans tous les cœurs ne pourront jamais s'effacer.

        J'ai l'honneur de vous saluer avec respect,

                    Le général commandant la 2e division de l'Ouest,

                                                                Signé : PETION

Suivez le match en direct. Comptez une trentaine de seconde avant le démarrage de la vidéo.

Blason de l'Empire du Brésil


Le 13 mai 1888, après six jours de vote et de débats au Congrès, la Princesse Isabel a signé la loi d'or, décrétant l'abolition de l'esclavage au Brésil. Pendant environ 350 ans, le pays a été le plus grand territoire esclavagiste de l'Occident, détenant environ 4,5 millions d'esclaves africains travaillant à la campagne et en ville.

LOI AUREA

La Princesse Impériale Régente, au nom de Sa Majesté l'Empereur, le Sieur Pedro II, fait connaître à tous les sujets de l'Empire que l'Assemblée Générale a décrété et qu'elle a sanctionné la loi suivante :

Art. 1° : L'esclavage au Brésil est déclaré éteint à compter de la date de la présente loi.

Art. 2 : Les dispositions contraires sont révoquées.

Il est ordonné, par conséquent, à toutes les autorités, à qui appartiennent la connaissance et l'exécution de la loi référencée, de l'accomplir, et de la leur faire accomplir et conserver aussi entièrement qu'elle y est contenue.

Le secrétaire d'État à l'Agriculture, au Commerce et aux Travaux publics et secrétaire des Affaires étrangères par intérim, le Lic. Rodrigo Augusto da Silva, du Conseil de Sa Majesté l'Empereur, fait procéder à son impression, sa publication et son exécution.

Donné au Palais de Rio de Janeiro, le 13 mai 1888, an 67 de l'Indépendance et de l'Empire.

Prince régent impérial.

RODRIGO AUGUSTO DA SILVA

Ce texte ne remplace pas celui publié dans le CLBR, de 1888.


Lettre de loi, par laquelle Votre Altesse Impériale ordonne l'exécution du Décret de l'Assemblée Générale, qu'elle a jugé bon de sanctionner, déclarant l'esclavage éteint au Brésil, comme il y est dit.

Pour votre Altesse impériale, voir.

Major de la Chancellerie de l'Empire - Antonio Ferreira Vianna.

Transité le 13 mai 1888 : José Júlio de Albuquerque

Version portugaise

A Princesa Imperial Regente, em nome de Sua Majestade o Imperador, o Senhor D. Pedro II, faz saber a todos os súditos do Império que a Assembléia Geral decretou e ela sancionou a lei seguinte:

Art. 1°: É declarada extincta desde a data desta lei a escravidão no Brazil.

Art. 2°: Revogam-se as disposições em contrário.

Manda, portanto, a todas as autoridades, a quem o conhecimento e execução da referida Lei pertencer, que a cumpram, e façam cumprir e guardar tão inteiramente como nella se contém.

O secretário de Estado dos Negócios da Agricultura, Comercio e Obras Publicas e interino dos Negócios Estrangeiros, Bacharel Rodrigo Augusto da Silva, do Conselho de sua Majestade o Imperador, o faça imprimir, publicar e correr.

Dada no Palácio do Rio de Janeiro, em 13 de maio de 1888, 67º da Independência e do Império.

        Princeza Imperial Regente.

RODRIGO AUGUSTO DA SILVA

Este texto não substitui o publicado na CLBR, de 1888

  Carta de lei, pela qual Vossa Alteza Imperial manda executar o Decreto da Assembléia Geral, que houve por bem sanccionar, declarando extincta a escravidão no Brazil, como nella se declara.

Para Vossa Alteza Imperial ver.

Chancellaria-mór do Império.- Antonio Ferreira Vianna.

  Transitou em 13 de Maio de 1888.- José Júlio de Albuquerque



Source : Planalto

Acte de l'Indépendance de l'Empire mexicain, proclamée par sa Junte souveraine réunie dans sa capitale le 28 septembre 1821

La nation mexicaine, qui pendant trois cents ans, n'a eu ni volonté propre ni libre usage de sa voix, sort aujourd'hui de l'oppression dans laquelle elle a vécu.

Les efforts héroïques de ses fils ont été récompensés et voici aboutie l'entreprise éternellement mémorable qu'un génie supérieur à toute admiration et éloge, pour l'amour et la gloire de sa patrie, commença à Iguala, poursuivit et mena à terme, écartant des obstacles presque insurmontables. 

Est ainsi restituée chaque partie du Septentrion à l'exercice desquelles des droits furent donnés par l'auteur de la nature, et reconnaissant aux nations civilisées de la terre comme inaliénable et sacrée la liberté de se constituer de la façon qui convienne le mieux à leur bonheur, et par des représentants aptes à manifester sa volonté et ses desseins, commence à faire usage de dons si précieux et déclare solennellement, par le biais de la Junte Suprême de l'empire, qu'elle est une nation souveraine et indépendante de la vieille Espagne avec laquelle elle n'aura dorénavant d'autre lien que celui d'une amitié étroite dans les termes prescrits par les traités ; qu'elle établira d'amicales relations avec les autres puissances, exécutant les mêmes actes que peuvent et sont en droit d’exécuter les autres nations souveraines ; qu'elle se constituera conformément à ce que le premier chef de l'armée impériale des Trois Garanties établit sagement dans le plan d'Iguala et lors du traité de Córdoba ; et enfin qu'elle soutiendra, de toutes ses forces et (si nécessaire) par le sacrifice des biens et des vies de ses individus, cette déclaration faite en la capitale de l'empire le 28 septembre 1821, premier de l'indépendance mexicaine.

1. Agustín de Iturbide. 2. Antonio Obispo de la Puebla. 3. Lugar de la firma de O’ Donojú. 4. Manuel de la Bárcena. 5. Matías Monteagudo. 6. José Yánez. 7. Licenciado Juan Francisco de Azcárate. 8. Juan José Espinosa de los Monteros. 9. José María Fagoaga. 10. José Miguel Guridi y Alcocer. 11. El Marqués de Salvatierra. 12. El Conde de Casa de Heras Soto. 13. Juan Bautista Lobo. 14. Francisco Manuel Sánchez de Tagle. 15. Antonio de Gama y Córdoba. 16. José Manuel Sartorio. 17. Manuel Velásquez de León. 18. Manuel Montes Argüelles. 19. Manuel de la Sota Riva. 20. El Marqués de San Juan de Rayas. 21. José Ignacio García Illueca. 22. José María de Bustamante. 23. José María Cervantes y Velasco. 24. Juan Cervantes y Padilla. 25. José Manuel Velásquez de la Cadena. 26. Juan de Horbegoso. 27. Nicolás Campero. 28. El Conde de Jala y de Regla. 29. José María de Echevers y Valdivieso. 30. Manuel Martínez Mansilla. 31. Juan Bautista Raz y Guzmán. 32. José María de Jaúregui. 33. José Rafael Suarez Pereda. 34. Anastasio Bustamante. 35. Isidro Ignacio de Icaza. 36. Juan José Espinosa de los Monteros


Le document original en espagnol




Port-au-Prince, le 29 mai 1896,

an 93° de l'Indépendance.

Général,
La danse de vaudoux, que nos divers Gouvernements, depuis le Concordat, se sont évertués à abolir, secondés dans cette œuvre de moralisation par l’action bienfaisante du clergé, a reparu avec une recrudescence inaccoutumée au milieu de nos centres ruraux, et même au sein de nos villes.

Cette réapparition est due, croyons-nous, aux derniers événements politiques dont l'effet a été, en tournant les esprits vers d'autres préoccupations, d'amener un certain relâchement dans l'exécution des mesures de répressions ordonnées à l'endroit de cette pratique réprouvée.

Le Gouvernement voulant réagir contre cette mauvaise tendance, qui porte atteinte à la morale publique et aux saines doctrines de la Religion, je vous invite, Général, à passer à vos subordonnés, tant dans les villes que dans les campagnes, les instructions les plus formelles, afin que les délinquants soient livrés à la justice et punis conformément à la loi.

Accusez-moi réception de la présente circulaire, et recevez, en même temps, Général, l'assurance de ma considération distinguée.

BUTEAU*

*Louis Joseph BUTEAU

Source : Documents sur la lutte de l'Église catholique contre le vaudou en Haïti au 19e siècle, J.-M. Tremblay

        

Le Conseil d'État de la République de Cuba, faisant usage des attributions qui lui sont conférées et sur proposition de son président, a adopté la présente :

ACCORD NUMÉRO 2865

        PREMIÈREMENT : Décerne l''Ordre "JOSÉ MARTÍ" au président de la République d'Haiti, Monsieur

RENÉ PRÉVAL

        En reconnaissance de ses gestes d'amitié et son appui au peuple cubain et à la Révolution.

        DEUXIÈMEMENT: Que l'insigne de l'Ordre soit remis au décoré, dans un acte solennel, à l'occasion de sa visite dans notre pays.

        DONNÉ au Palais de la Révolution, dans la ville de La Havane, le 6 novembre 1998.

Fidel Castro Ruz

Président du Conseil d'Etat


El texto en castellano




Source : Gaceta oficial de Cuba

        

J'ai également osé assister aux officiers de milice, en particulier le Capitaine Smith de la Division de Frederiksted, dont le Corps est sans aucun doute le meilleur corps de milice des Antilles, la plus grande satisfaction de Votre Majesté à l'égard de vos efforts dans l'introduction du Commandement danois et des règlements d'exercice de la NYE, susciterait sans aucun doute une grande émulation entre vous.

     J'avais l'intention d'envoyer à Boyer une lettre de compliment à l'occasion de la reconnaissance par la France de l'indépendance d'Haïti, dans l'espoir d'obtenir quelques avantages commerciaux pour Saint-Thomas mais quand on m'a informé que Boyer avait dû promettre à la France de ne pas ouvrir la communication avec les autres Antilles, j'ai abandonné ce plan. Chamberlain v. Scholten estime également que Boyer ne mérite pas une lettre de compliment, mais si l'on pouvait obtenir des avantages commerciaux, il ne fallait probablement pas regarder de trop près les formes de courtoisie.

         Il semble y avoir de graves troubles en Haïti sur les termes de la reconnaissance. Si j'apprends quelque chose de plus à ce sujet, je le signalerai immédiatement, et si cela semble important, j'enverrai le brick là-bas pour m'en assurer.

Le plus soumis

B.

Source : Archives danoises

Patrice Lumumba, ancien Premier ministre congolais

Ce discours a été prononcé au moment de la proclamation de l'indépendance de l'actuel Congo-Kinshasa le 30 juin 1960 par Patrice Lumumba, Héros de l'indépendance du Congo et ancien Premier ministre de ce nouveau Congo indépendant. Ce discours fait suite à celui de Baudouin, Roi des Belges, qui a glorifié lors de cette cérémonie la présence et la colonisation belges au Congo. M. Lumumba a dû rectifier son discours après avoir écouté le Souverain des Belges pour rappeler les faits, la domination de son peuple et le rôle néfaste du colonialisme de Bruxelles dans son pays.

Congolais et Congolaises, Combattants de la liberté aujourd’hui victorieux, je vous salue au nom du gouvernement congolais. À vous tous, nos amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants.

Cette indépendance du Congo, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle, nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable, pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.

Ce fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste ; nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire, car nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des « nègres ».

Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même.
Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillottes croulantes pour les Noirs.

Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’injustice, d’oppression et d’exploitation.
Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut : tout cela est désormais fini.

La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail.

Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit.
Ainsi, le Congo nouveau que mon gouvernement va créer sera un pays riche, libre et prospère.
Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

Notre gouvernement fort – national – populaire, sera le salut de ce pays. J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants de se mettre résolument au travail, en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.

Hommage aux combattants de la liberté nationale !
Vive l’Indépendance et l’Unité africaine !
Vive le Congo indépendant et souverain !
Commandant Fidel Castro

Les nouvelles qui parviennent d’Haïti confirment le grand chaos qu’on était en droit d’attendre dans la situation exceptionnelle engendrée par la catastrophe.

Surprise, étonnement, commotion dans les premiers instants, désir dans les recoins les plus éloignés de la planète de prêter de l’aide sans retard… Qu’envoyer et comment le faire vers une petite île des Caraïbes depuis la Chine, l’Inde, le Vietnam et d’autres endroits situés à des dizaines de milliers de kilomètres de distance ? L’ampleur du séisme et la pauvreté du pays génèrent dans les premiers instants des idées de besoins imaginaires qui donnent lieu à toutes sortes de promesses possibles qu’on s’efforce ensuite de concrétiser par tous les moyens.

Pour nous, Cubains, nous avons compris que le plus important était de sauver des vies, ce pour quoi nous sommes entraînés face non seulement à des catastrophes de ce genre, mais aussi à d’autres désastres naturels de nature sanitaire.

Des centaines de médecins cubains étaient déjà sur place, ainsi qu’un bon nombre de jeunes Haïtiens aux origines modestes, convertis en de bons professionnels de la santé, car c’est à cela que nous avons consacré notre coopération avec ce pays frère et voisin depuis de longues années. Une partie de nos compatriotes était toutefois en vacances, tandis que des Haïtiens se formaient ou étudiaient à Cuba.

Le tremblement de terre a dépassé tous les calculs : les modestes demeures de pisé et de torchis – dans une ville de presque deux millions d’habitants – ne pouvaient pas résister. De solides bâtiments publics se sont effondrés, des îlots entiers se sont écroulés sur leurs habitants qui se trouvaient chez eux alors que la nuit tombait et qui furent ensevelis sous les ruines, vivants ou morts. Les personnes blessées qui remplissaient les rues réclamaient des secours. La force des Nations Unies (MINUSTAH), le gouvernement et la police se sont retrouvés sans direction ni commandement. Ces institutions employant des milliers de personnes se sont attelées dans les premiers moments à la tâche de savoir quelles sont celles qui étaient en vie et où.

La première chose qu’on faite nos médecins dévoués en Haïti et les jeunes spécialistes de la santé formés à Cuba, c’est de communiquer entre eux afin de connaître leur sort et de savoir sur quoi ils pouvaient compter pour aider le peuple haïtien dans cette tragédie.

Ceux qui étaient en congés à Cuba et les médecins haïtiens qui suivaient une spécialisation dans notre pays se sont aussitôt préparés à partir. D’autres experts cubains en chirurgie qui avaient rempli des missions difficiles se sont offerts à les accompagner. Ainsi, en moins de vingt-quatre heures, nos médecins avaient déjà soigné des centaines de patients. Aujourd’hui, 16 janvier, à peine trois jours et demi après la tragédie, ils avaient traité plusieurs milliers de victimes.

Ce samedi midi, la direction de notre brigade a informé entre autres :

« Ce que font les compagnons est vraiment digne d’éloge. Ils sont tous d’avis que ce qui s’est passé au Pakistan pâlit en comparaison [il y a eu là-bas un grave séisme où certains ont travaillé]. Là-bas, ils avaient dû soigner bien des personnes ayant souffert de fractures, parfois mal consolidées, ou l’écrasement de membres, mais ici ça dépasse tout ce qu’ont peut imaginer : de nombreuses amputations ; il faut pratiquement amputer en plein air : c’est l’image de ce qu’ils avaient supposé se passer pendant une guerre.

« … l’hôpital Delmas 33 fonctionne déjà ; il compte trois blocs opératoires dotés de groupes électrogènes, des secteurs de consultation, etc., mais il est absolument bondé.

« …douze médecins chiliens nous ont rejoints, dont un anesthésiste, ainsi que huit médecins vénézuéliens, et neuf religieuses espagnoles ; on attend d’un moment à l’autre dix-huit Espagnols auxquels l’ONU et le ministère haïtien de la Santé publique avaient confié l’hôpital, mais qui n’avaient pas les ressources d’urgence qui n’avaient pas pu arriver, si bien qu’ils ont décidé de se joindre à nous et de commencer à travailler sans retard.

« …trente-deux médecins haïtiens résidents ont été envoyés ici, dont six allaient partir directement à Carrefour, un endroit totalement dévasté. Les trois équipes de chirurgiens cubains qui sont arrivées hier ont aussi fait le voyage.

« …nous opérons dans les installations médicales suivantes à Port-au-Prince : l’hôpital La Renaissance, l’hôpital de la Sécurité sociale et l’hôpital de la Paix.

« …quatre centres de diagnostic intégral fonctionnent aussi. »

Cette information donne une petite idée de ce que font en Haïti les personnels médicaux de Cuba et ceux d’autres pays qui travaillent avec eux, parmi les premiers à être arrivés dans ce pays. Notre personnel est disposé à coopérer et à joindre ses forces avec tous les spécialistes de la santé envoyés de partout pour sauver des vies dans ce peuple frère. Haïti pourrait se convertir en un exemple de ce que l’humanité peut faire pour soi. La possibilité et les moyens existent ; c’est la volonté, toutefois, qui fait défaut.

Plus l’on mettra de temps à enterrer ou à incinérer les morts, à distribuer des aliments et d’autres produits vitaux, et plus les risques d’épidémies et de violences sociales s’aggraveront.

Haïti permettra de prouver combien de temps l’esprit de coopération durera avant que ne l’emportent l’égoïsme, le chauvinisme, les intérêts mesquins et le mépris d’autres nations.

Les changements climatiques menacent toute l’humanité. Le séisme de Port-au-Prince nous rappelle à tous, à peine trois semaines après, à quel point nous avons été égoïstes et suffisants à Copenhague !

Les pays observent de près tout ce qu’il se passe en Haïti. L’opinion publique mondiale et les peuples seront de plus sévères et implacables dans leurs critiques.


Fidel Castro Ruz
Le 16 janvier 2010
19 h 46

Source : fidelcastro.cu


Torbeck est une commune du département du Sud d’Haïti, limitrophe du chef-lieu du département : la commune des Cayes. Elle comprend les sections communales de Boury, Bérault, Solon et Moreau. Elle comprenait le quartier de DUCIS jusqu’au 25 mars 2021, date de son accession au rang de commune, par décret du président Jovenel Moïse. Elle s’étend sur 190 kilomètres carrés si l'on inclue la désormais commune de Ducis. La ville compterait aujourd’hui environ 70 000 habitants. Au début des années 1900, la ville comptait environ 10 000 habitants. La principale fête de la ville est celle du saint patron de la commune : Saint-Joseph.

Sur le plan agricole, la commune héberge une plaine qui porte le nom de la commune où l’on produit du riz, de la banane, du maïs, du haricot, du petit-mil, de la patate douce et d’autres vivres alimentaires. C’était un grand producteur de canne à sucre et de café au 19ième siècle. La ville comptait, par exemple, en 1840, 10 guildiveries et 3 sucreries. Aujourd’hui, ces cultures ont décliné du fait notamment de l’urbanisation rampante des espaces agricoles. Cette situation met à mal l'économie de l'une des plus grande plaine d'Haïti.

De grandes personnalités de l’histoire d’Haïti ont pris naissance sur cette terre torbeckoise. Nicolas Geffrard, le père du président Fabre Nicolas Geffrard, naquit dans cette contrée de la République, sur l’habitation Périgny en 1761. Il fut enterré dans la citadelle des Platons le 31 mai 1806. Boisrond Tonnerre, le rédacteur de l’acte de l’indépendance de la Patrie et secrétaire de Jean-Jacques Dessalines, selon beaucoup d’historiens, vit le jour à Torbeck en 1776. Hérard Dumesle, parlementaire et homme politique influent de du 19ième haïtien naquit dans cette commune. C’est aussi le cas de l’ancien président d’Haiti, Rivière Hérard, qui prit le pouvoir suite à la Révolution de 1843.


BIBLIOGRAPHIE

Sémexan Rouzier, Dictionnaire géographique et administratif universel d'Haïti illustré, 1891

Le quartier de Ducis, élevé au rang de commune. (2021, 27 mars). Az-Infos TGV. Consulté le 14 juin 2022, à l’adresse https://azinfos-tgv.com/2021/03/27/le-quartier-de-ducis-eleve-au-rang-de-commune-az-infos/



Patientez pendant une trentaine de secondes avant le démarrage de la vidéo.

Au début du XIIIe siècle, à l’issue d’une grande victoire militaire, le fondateur de l’Empire mandingue et l’assemblée de ses « hommes de tête » ont proclamé à Kouroukan Fouga la « Charte du Mandén nouveau », du nom du territoire situé dans le haut bassin du fleuve Niger, entre la Guinée et le Mali actuels. La Charte, qui est l’une des plus anciennes constitutions au monde même si elle n’existe que sous forme orale, se compose d’un préambule et de sept chapitres prônant notamment la paix sociale dans la diversité, l’inviolabilité de la personne humaine, l’éducation, l’intégrité de la patrie, la sécurité alimentaire, l’abolition de l’esclavage par razzia, la liberté d’expression et d’entreprise. Si l’Empire a disparu, les paroles de la Charte et les rites associés continuent d’être transmis oralement, de père en fils, et de manière codifiée au sein du clan des Malinkés. Pour que la tradition ne soit pas perdue, des cérémonies commémoratives annuelles de l’assemblée historique sont organisées au village de Kangaba (contigu à la vaste clairière Kouroukan Fouga, de nos jours au Mali, près de la frontière de la Guinée). Elles sont soutenues par les autorités locales et nationales du Mali, et en particulier les autorités coutumières, lesquelles y voient une source d’inspiration juridique ainsi qu’un message d’amour, de paix et de fraternité venu du fond des âges. La Charte du Mandén représente aujourd’hui encore le socle des valeurs et de l’identité des populations concernées. (Source Unesco)


Déclaration des Chasseurs


Art. 1. Les chasseurs déclarent :
Toute vie (humaine) est une vie.
Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre, Mais une vie n’est pas plus ancienne,
Ni plus respectable qu’une autre vie.
De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre.

Art. 2. Les chasseurs déclarent : 
Toute vie étant une vie,
Tout tort causé à une vie exige réparation. 
Par conséquent,
Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, 
Que nul ne cause du tort à son prochain,
Que nul ne martyrise son semblable.

Art. 3. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur son prochain, 
Que chacun vénère ses géniteurs, 
Que chacun éduque ses enfants,
Que chacun entretienne (pourvoie aux besoins) des membres de sa famille.

Art. 4. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur le pays de ses pères. 
Par pays ou patrie,
Il faut entendre aussi et surtout les hommes. 
Car tout pays, toute terre
Qui verrait les hommes disparaître de sa surface 
Deviendrait aussitôt nostalgique.

Art. 5. Les chasseurs déclarent :
La faim n’est pas une bonne chose,
L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose. 
Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là, 
Dans ce bas monde.
Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc, 
La faim ne tuera plus personne au Manden, 
Si d’aventure la famine venait à sévir.
La guerre ne détruira plus jamais de village 
Pour y prélever des esclaves.
C’est dire que nul ne placera désormais
Le mors dans la bouche de son semblable, 
Pour aller le vendre.
Personne ne sera non plus battu, 
A fortiori mis à mort,
Parce qu’il est fils d’esclave.

Art. 6. Les chasseurs déclarent :
L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour 
D’un mur à l’autre du Manden.
La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden. 
Les tourments nés de ces horreurs sont finis
À partir de ce jour au Manden. 
Quelle épreuve que le tourment !
Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours. 
Quelle déchéance que l’esclavage !
L’esclave ne jouit d’aucune considération, 
Nulle part dans le monde

Art. 7. Les gens d’autrefois nous disent : 
L’homme en tant qu’individu
Fait d’os et de chair, De moelle et de nerfs,
Se nourrit d’aliments et de boissons.
Mais son âme, son esprit vit de trois choses : 
Voir celui qu’il a envie de voir,
Dire ce qu’il a envie de dire,
Et faire ce qu’il a envie de faire.
Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme, 
Elle en souffrirait
Et s’étiolerait sûrement.
En conséquence, les chasseurs déclarent : 
Chacun dispose désormais de sa personne, 
Chacun est libre de ses actes,
Dans le respect des interdits, des lois de la Patrie. 
Tel est le serment du Manden
À l’adresse des oreilles du monde tout entier.

Le Roi des Belges

En ce soixantième anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, je tiens à vous adresser ainsi qu’au peuple congolais mes vœux les plus chaleureux.

Cet anniversaire est l’occasion de renouveler nos sentiments d’amitié profonde et de nous réjouir de la coopération intense qui existe entre nos deux pays dans tant de domaines, et notamment dans le domaine médical qui nous mobilise en cette période de pandémie. La crise sanitaire nous frappe au milieu d’autres préoccupations. Le partenariat privilégié entre la Belgique et le Congo est un atout pour y faire face. En ce jour de fête nationale, je souhaite réaffirmer notre engagement à vos côtés.

Pour renforcer davantage nos liens et développer une amitié encore plus féconde, il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité.
Notre histoire est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux. A l’époque de l’État indépendant du Congo des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations. Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Je continuerai à combattre toutes les formes de racisme. J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée.

Les défis mondiaux demandent que nous regardions vers l’avenir dans un esprit de coopération et de respect mutuel. Le combat pour la dignité humaine et pour le développement durable requiert d’unir nos forces. C’est cette ambition que je formule pour nos deux pays et pour nos deux continents, africain et européen.

Les circonstances actuelles ne permettent malheureusement pas de me rendre dans votre beau pays, que j’aimerais tant mieux connaître. J’espère que j’en aurai bientôt l’opportunité.
Articles plus récents Articles plus anciens Accueil

Shopy 509

https://shopy509.com/products/jean-jacques-dessalines-snap-case-for-iphone

Visites du site

Citations

Les lâches ! Ils n'ont point senti, dans leur aveuglement, qu'ils foulaient aux pieds cette constitution qu'ils avaient juré de défendre ! Ils n'ont point compris, ces indignes descendants des fondateurs de notre indépendance que, répudiant l'héritage de nos pères, livraient à l'étranger le sol de la Patrie, tiède encore du sang de leurs ancêtres ! — Faustin Soulouque, Empereur d'Haïti
Never Miss A Recipe!

Join thousands of our subscribers and get our best recipes delivered each week!

POPULAR POSTS

  • Proclamation du 2 novembre 1806 du Général Henry Christophe, chef provisoire du Gouvernement d'Haïti, au peuple et à l'Armée suite à l'assassinat de l'Empereur Jacques Ier
  • Lettre de démission du président Jean-Pierre Boyer adressée au Sénat de la République
  • Le secrétaire provisoire de la République annonce à la population que le président Jean-Pierre Boyer a démissionné
  • Charles Rivière Hérard déchoit Jean-Pierre Boyer de sa fonction de président d'Haïti
  • Projet de Concordat entre l'État de la Cité du Vatican et la République d'Haïti de 1842
  • Le ministre de la Guerre et de la Marine, Étienne Gérin, annonce à Henry Christophe la mort de Dessalines et lui envoie un acte qui le proclame chef de l'État en remplacement de l'Empereur
  • Alexandre Pétion donne lecture de son rapport le 27 décembre 1806 sur le projet de la nouvelle Constitution après l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines
  • Récit de l'entrée du président Jean-Pierre Boyer et des Armées haïtiennes à Santo Domingo le 9 février 1822
  • Alexandre Pétion informe Henry Christophe de l'assassinat de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines et lui demande de prendre les rênes du pays
  • Des officiers hauts-gradés de l'Armée reconnaissent Henry Christophe comme Chef d'État d'Haïti et lui demandent de sévir contre Jean-Jacques Dessalines
Fourni par Blogger

Polls

Choix éditorial

Loi de 1848 créant la fête de Jean-Jacques Dessalines, Empereur d'Haïti

Image

Nombre de visites

  • Accueil
  • Éphémérides
  • _Janvier
  • _Février
  • _Mars
  • _Avril
  • _Mai
  • _Juin
  • _Juillet
  • _Août
  • _Septembre
  • _Octobre
  • _Novembre
  • _Décembre
  • La Boutique
  • Les communes d'Haïti
  • _Artibonite
  • _Centre
  • _Grande-Anse
  • _Nippes
  • _Nord
  • _Nord-Est
  • _Nord-Ouest
  • _Ouest
  • _Sud
  • _Sud-Est
  • Citations
  • Vidéos

Par sujet

  • Afrique
  • Alexandre Pétion
  • Colonialisme
  • Culture
  • Dominicanie
  • Esclavage
  • Haïti
  • Henry Christophe
  • Internationalisme
  • Jean-Jacques Dessalines
  • Toussaint Louverture
  • Venezuela
  • Vodou

Follow Us

  • bloglovinFollow
  • pinterestFollow
  • instagramFollow
  • facebookFollow
  • InstagramFollow
  • InstagramFollow

Contact

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Advertisement

Citation

Citation
Si l'héroïsme existe quelque part ici-bas, sans doute, faudrait-il aller le chercher dans les pliures du Bicolore haïtien. (Hubert Papailler)

Visitez la boutique

Popular Posts

L'île de La Navase : trésor haïtien confisqué par les États-Unis d'Amérique

Une île haïtienne intacte, appelée La Navase, a été revendiquée par les États-Unis et rebaptisée Navassa Island, bien qu'elle se trouve à seulement 25 miles (40 km) au Sud-ouest de la ville de Jérémie et à 37 miles (60 km) de la péninsule la plus occidentale d'Haïti. La Navase est inhabitée, mais les Haïtiens pêchent sur ses côtes depuis plus de deux siècles, et toutes les îles adjacentes à Haïti, quelle que soit leur population, sont considérées comme faisant partie intégrante du pays depuis la première Constitution de Toussaint Louverture en 1801. De plus, l'article 2 de la Constitution haïtienne de 1874 mentionne expressément que les possessions insulaires d'Haïti comprennent La Navaze. L'île de 1300 acres (5,26 km²) en forme de déchirure pose un défi à l'habitation humaine parce qu'elle ne contient pas d'eau douce et les falaises abruptes le long de sa côte rendent presque impossible le débarquement d'un bateau ; cependant, elle a accueilli telle...
Image

Les présidents dominicains d'origine haïtienne

Beaucoup de gens ignorent que la République dominicaine a eu quatre présidents d'origine haïtienne. C'est un sujet peu traité et même caché par les historiens traditionnels. General Gregorio Luperon Gregorio Luperon Le premier président dominicain d'origine haïtienne fut Gregorio Luperon qui fut président provisoire de la République du 18 décembre 1879 au 1er septembre 1880. Concernant ses origines haïtiennes, l'historien Emilio Cordero Michel déclare : "Bien que du côté de sa mère, Luperon était d'origine haïtienne, à certains moments de sa vie, il a manifesté des préjugés contre Haïti qui ont refait surface au sein du peuple dominicain en raison du processus historique qu'il a vécu de 1844 à 1861" (Emilio Cordero Michel. Article Luperon et Haïti. Clio Magazine №152. 1995. Académie dominicaine d'histoire). Un autre historien qui fait référence à l'ascendance haïtienne de Luperon est le Dr Tirso Mejia Ricart qui établit ...
Image

Lettre de remerciement du général dominicain Gregorio Luperón au président Nissage Saget

Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
Image

Lettre de refus d'Anténor Firmin à la demande des États-Unis d'affermer le Môle Saint-Nicolas

Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
Image

Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
Image

La prière de Boukman Dutty

Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
Image

Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
Image

Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
Image

I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
Image

Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
Image
Adbox

Popular Posts

L'île de La Navase : trésor haïtien confisqué par les États-Unis d'Amérique

Une île haïtienne intacte, appelée La Navase, a été revendiquée par les États-Unis et rebaptisée Navassa Island, bien qu'elle se trouve à seulement 25 miles (40 km) au Sud-ouest de la ville de Jérémie et à 37 miles (60 km) de la péninsule la plus occidentale d'Haïti. La Navase est inhabitée, mais les Haïtiens pêchent sur ses côtes depuis plus de deux siècles, et toutes les îles adjacentes à Haïti, quelle que soit leur population, sont considérées comme faisant partie intégrante du pays depuis la première Constitution de Toussaint Louverture en 1801. De plus, l'article 2 de la Constitution haïtienne de 1874 mentionne expressément que les possessions insulaires d'Haïti comprennent La Navaze. L'île de 1300 acres (5,26 km²) en forme de déchirure pose un défi à l'habitation humaine parce qu'elle ne contient pas d'eau douce et les falaises abruptes le long de sa côte rendent presque impossible le débarquement d'un bateau ; cependant, elle a accueilli telle...
Image

Les présidents dominicains d'origine haïtienne

Beaucoup de gens ignorent que la République dominicaine a eu quatre présidents d'origine haïtienne. C'est un sujet peu traité et même caché par les historiens traditionnels. General Gregorio Luperon Gregorio Luperon Le premier président dominicain d'origine haïtienne fut Gregorio Luperon qui fut président provisoire de la République du 18 décembre 1879 au 1er septembre 1880. Concernant ses origines haïtiennes, l'historien Emilio Cordero Michel déclare : "Bien que du côté de sa mère, Luperon était d'origine haïtienne, à certains moments de sa vie, il a manifesté des préjugés contre Haïti qui ont refait surface au sein du peuple dominicain en raison du processus historique qu'il a vécu de 1844 à 1861" (Emilio Cordero Michel. Article Luperon et Haïti. Clio Magazine №152. 1995. Académie dominicaine d'histoire). Un autre historien qui fait référence à l'ascendance haïtienne de Luperon est le Dr Tirso Mejia Ricart qui établit ...
Image

Lettre de remerciement du général dominicain Gregorio Luperón au président Nissage Saget

Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
Image

Lettre de refus d'Anténor Firmin à la demande des États-Unis d'affermer le Môle Saint-Nicolas

Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
Image

Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
Image

La prière de Boukman Dutty

Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
Image

Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
Image

Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
Image

I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
Image

Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
Image

Copyright © Haitianaute. Designed by HAITIANAUTE