LE SERPENT ET L'HOMME
Autrefois un serpent traînant sur le ventre
Sur un roc élevé parvint à se loger.
Tandis que cheminant sur ses pieds, dans un antre
Un homme fut contraint d'aménager.
Le reptile, enflé de la gloire
De se trouver voisin des cieux,
À son compétiteur osait crier victoire
Le raillant d'avoir gîte en sombres et bas lieux.
L'homme lui répondit d'une voix douce et fière
Mais sans chagrin et sans colère :
"Je serais parvenu sur ce mont escarpé
Si, comme toi, j'avais rampé".
Jules Solime Milscent