Haïtianaute
  • Accueil
  • Boutique Ayiti Shopee
  • Social
  • Éphémérides
    • Janvier
    • Février
    • Mars
    • Avril
    • Mai
    • Juin
    • Juillet
    • Août
    • Septembre
    • Octobre
    • Novembre
    • Décembre
  • Citations
  • Contact
  • À propos de nous
Alexandre Pétion, Président d'Haïti



Simon Bolivar, libérateur d'Amérique du Sud



Lettre de Simon Bolivar au Président haïtien Alexandre Pétion l'annonçant sa volonté de visiter Haïti à la recherche d'appuis financiers et militaires pour libérer le Venezuela et la Nouvelle Grenade (la Colombie et l'Equateur).


Kingston, le 19 décembre 1815.

À Mr. le Président Pétion,

Chef Suprême de la République d’Haïti.

Monsieur le Président:

Depuis bien longtemps j’ambitionne l’honneur d’être en communication avec Votre Excellence, et de lui témoigner les profonds sentiments d’estime et de reconnaissance, que m’ont inspiré ses talents distingués, et ses bienfaits sans nombre envers mes trop malheureux compatriotes ; mais j’ai toujours craint d’importuner Votre Excellence en détournant un seul instant son attention des soins importants qui l’occupent.

Les circonstances, Mr. le Président, me forcent, heureusement pour moi, à me rendre dans l’asile de tous les républicains de cette partie du monde : je dois visiter le pays que Votre Excellence rend heureux par sa sagesse. II faut que je retourne dans ma patrie en passant par celle de Votre Excellence ; et puisque la fortune me présente l’inappréciable occasion de la connaitre et de l’admirer de prés (si elle veut bien me le permettre) je me rendrai auprès d’elle dans le moment même où j’arriverai aux Cayes, où quelques-uns de mes amis m’attendent pour traiter avec moi sur les affaires de l’Amérique du Sud.

Je me flatte, Mr. le Président, que l’affinité de nos sentiments pour défendre les droits de notre patrie commune, m’attireront auprès de Votre Excellence les effets de son inépuisable bienveillance envers tous ceux qui n’y ont jamais vainement recouru.

J’ai l’honneur d’être avec la plus haute considération, Monsieur le Président, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

SIMÓN BOLÍVAR.

Certifié conforme á l’original. Le Secrétaire Général B. Inginac.

TRADUCCIÓN

Kingston, 19 de Diciembre de 1815.

Al Señor Presidente Petión,

Jefe Supremo de la República de Haití.

Señor Presidente:

Hace mucho tiempo que ambiciono el honor de ponerme en comunicación con V. E. y de manifestarle los profundos sentimientos de estima y reconocimiento que me han inspirado sus distinguidas dotes y sus innumerables bondades hacia mis muy desdichados compatriotas; pero siempre he temido importunar a V. E. distrayendo su atención por un solo instante de los importantes cuidados que la ocupan.

Las circunstancias, señor presidente, me obligan, afortunadamente para mí, a dirigirme al asilo de todos los republicanos de esta parte del mundo: debo visitar el país que V. E. hace feliz con su sabi­duría. Para regresar a mi patria debo pasar por la de V. E.; y ya que la fortuna me ofrece la inapreciable ocasión de conocer y ad­mirar de cerca a V. E. (si V. E. tiene a bien permitírmelo) iré a presentarme a V. E. en el momento mismo en que llegue a los Cayos, donde algunos de mis amigos me aguardan para tratar con­migo los asuntos de la América del Sur.

Tengo la esperanza, señor presidente, de que nuestra afinidad de sentimientos en defensa de los derechos de nuestra patria común me granjeará por parte de V. E. los efectos de su inagotable bene­volencia hacia todos aquellos que nunca recurrieron a ella en vano.

Tengo el honor de ser de V. E. con la mayor consideración, señor presidente, su muy humilde y obediente servidor.

SIMÓN BOLÍVAR.

Certificado conforme al original.

El Secretario General B. Inginac.




Haïti a adopté une Constitution par voie référendaire après la chute de la dictature des Duvalier en 1987. Elle marquait l’inauguration d’une nouvelle République. À son adoption, la Constitution avait suscité beaucoup d’espoirs au sein de la population qui voyait en elle un outil de progrès, de stabilité et de démocratie. Du moins, elle a été vendue en ces termes par les politiques de l’époque. Cependant, cet outil n’a pas empêché le pays de devenir l’Etat le plus instable du continent depuis 1986, avec ses coups d’état et ses crises politiques sans fin, contrairement à nos voisins caribéens et latino-américains qui ont réussi, pour la plupart, leur transition démocratique post-guerre froide. Par conséquent, on peut dire que la stabilité attendue n’est pas du tout au rendez-vous.

Cette Constitution, aussi progressiste qu’elle puisse paraître, comporte de nombreuses failles qui la rendent inefficace par rapport aux problèmes colossaux du pays. En effet, Haïti est un pays historiquement instable. C’est un peuple révolutionnaire dans l’âme qui se lève, qui se soulève, qui s’insurge à intervalle régulier pour réclamer le départ voire la tête de ceux qui ne gouvernent pas pour le bien commun. Notre histoire est jalonnée de ces moments où le peuple haïtien se soulève contre ses tyrans. Loin d’être un défaut, une propension à la destruction ou au koupe tèt boule kay, c’est la démonstration du fait que l’Haïtien a toujours refusé la corruption et l’autoritarisme de sa classe politique.

Revenons à notre Constitution. Parmi les failles et les incohérences qu'elle comporte, il y a le refus de tout referendum alors même qu'elle a été adoptée par référendum ! En effet, l’article 284.3 de cette Constitution dispose que : « toute consultation populaire tendant à modifier la Constitution par voie de référendum est formellement interdite ». Ce qui est un déni évident de démocratie, car le référendum consiste à faire appel au peuple souverain pour se prononcer sur les décisions qui le concernent. On peut dire que c’est la forme la plus aboutie de la démocratie. Une dose de démocratie directe serait plus que bénéfique pour notre pays, en ce sens que le peuple participerait davantage à la gestion de la Cité et disposerait de la plénitude de sa citoyenneté qui ne serait pas confisquée par des élus sans légitimité car, élus avec entre 10 et 25% du corps électoral comme c’est le cas de la plupart de ceux qui nous dirigent depuis quelques temps. 


S’il est vrai que toute véritable réforme constitutionnelle doit être approuvée par les Haïtiens, cette réforme doit également amener de nouvelles dispositions visant à renforcer la participation citoyenne dans la res publica et apporter cette fameuse stabilité qui nous manque tant depuis plus de deux siècles d’indépendance. La solution à l’instabilité endémique de notre pays – je le crois – c’est le peuple. Loin de moi l’idée de dire que le peuple ne s’est jamais prononcé sur la politique ! Les mouvements populaires de ces derniers mois contre la corruption, la mauvaise gouvernance et, plus généralement, contre le pouvoir en place sont une forme de participation citoyenne dans la vie politique nationale, la preuve qu’il s’exprime et essaye de se faire entendre. Néanmoins, il faut trouver une formule qui soit institutionnelle et surtout démocratique pour lui donner la parole. Ainsi, je plaide pour l’instauration d’un référendum révocatoire qui permettra au peuple de révoquer un élu en cours de mandat s’il estime que ce dernier ne respecte ses promesses ou a commis des actes manifestement incompatibles à l'exercice de sa fonction. L’objectif est évidemment d’empêcher ce drame que nous vivons à presque chaque mandat présidentiel où le peuple demande sans cesse, et à raison, la démission du président, qui de son côté, refuse de s’en aller même s’il sait qu’il n’a pas le soutien populaire. Dès lors, deux principes s’affrontent : celui de la légitimité des urnes qui postule que le dirigeant contesté est issu des urnes, qu’un mandat lui a été confié et que celui-ci est incompressible. De l’autre côté, le principe de la souveraineté populaire qui postule que le mandat a été souverainement accordé à l’élu et qu’à tout moment il peut lui être retiré, y compris par voie référendaire et la contestation dans les rues. 

Rappelons que le référendum révocatoire ne serait pas une invention haïtienne si elle était inscrite dans la carta magna. A l’heure actuelle, plusieurs pays du monde l’ont intégré dans leur constitution. C’est le cas de la Suisse que plus d’un considèrent comme le pays le plus démocratique du monde, et plus près de nous, le Mexique, l'Équateur, le Venezuela, plusieurs États des États-Unis d'Amérique dont l’État de Californie. Évidemment, il ne s’agit de copier ce qui existe ailleurs pour l’appliquer à notre pays, il s’agit de redonner le pouvoir au peuple, de ressusciter ce vieux credo du parti national haïtien du 19e siècle : le pouvoir au plus grand nombre.

Les modalités du référendum révocatoire

Ce referendum révocatoire peut avoir lieu au bout de deux ans et demi après le début du mandat du président de la République c’est-à-dire au milieu du mandat. Pour les autres élus – parlementaires, maires, conseillers communaux – à la moitié de leur mandat également. Ici, on se fixe sur le référendum révocatoire du mandat présidentiel. Pour convoquer le référendum, il faudra au préalable réunir une quantité de soutiens que la loi devra définir. Cependant, je pense que le chiffre de 5% du corps électoral, soit  aujourd'hui environ 350 000 citoyens, est raisonnable. La demande de référendum devra être formulée par une ou plusieurs organisations politiques ou de la société civile. Dès lors qu’elle est présentée, ces organisations pourront avoir, par exemple, un délai de six mois pour rassembler les 5% de l’électorat requis pour valider la demande. Pour récolter les signatures, le Conseil électoral permettra aux citoyens de signer la pétition sur son site en insérant les données de leur carte d’identification nationale dans un formulaire de soutien. Elle pourra être signée également manuellement dans les mairies, dans les écoles, les universités, etc. Les organisations portant cette demande seront responsables de convaincre les citoyens d'appuyer leur démarche. Si le nombre minimal de signatures est atteint, le Conseil électoral convoquera alors le référendum. Si une majorité des électeurs vote la révocation du Président de la République, cette révocation est effective dès la proclamation des résultats. Le président sera alors remplacé par un président par intérim (le président de la Cour de cassation) qui aura 90 jours pour organiser une nouvelle présidentielle. Si une majorité des votants vote la confiance au président, il restera en place et terminera son mandat. Le nombre de référendum sera limité à un seul durant un mandat présidentiel pour ne pas créer une instabilité politique permanente, le contraire de ce que l'on recherche. 

Le référendum révocatoire, en plus de mettre fin à la paralysie régulière du pays par les incessantes mobilisations contre les pouvoirs corrompus et oligarchiques qui gouvernent depuis des lustres, permettra de moraliser la vie politique nationale. Ce serait une épée de Damoclès qui pèserait sur la tête de chaque élu qui saurait qu'il devrait être irréprochable, travailler pour le bien de la Nation au lieu de s'en mettre plein les poches. On ne peut espérer détruire la corruption par exemple, mais on peut la réduire considérablement, grâce à l’instauration de ce référendum révocatoire. On peut être quasiment sur que la dilapidation des fonds PetroCaribe n’aurait pas pu exister si les dilapidateurs savaient qu’ils pouvaient perdre leur mandat. En clair, le but du référendum révocatoire c’est de réduire l’instabilité politique de notre pays et de donner un débouché démocratique aux revendications populaires. 

Louinel Estimable

























Jalousie - Quartier de Pétionville

Un jour de la semaine dernière, je suis passé chez Western Union à l'épicerie du coin pour envoyer quelques dollars à un ami en Haïti. Le caissier, un jeune Afghan, a vite fait d'entamer une conversation avec moi au sujet de mon pays.

Au cours de cette conversation, il m'a expliqué que son pays est pauvre à cause des éternelles guerres. Naturellement, il m'a demandé de lui dire pourquoi Haïti est dans une telle situation. Je lui ai donc répondu que la raison est bien la même, que nous sommes la première nation noire du Nouveau Monde, et que mes ancêtres mirent en déroute les hommes de Napoléon pour vaincre l'esclavage.

J'ai aussi expliqué que ce monde pseudo-civilisé commença à nous isoler dès le premier janvier 1804, jour de notre glorieuse indépendance. Pour comble de malheur, nos ancêtres durent faire appel aux Français et leur confier notre éducation. Il est facile de comprendre comment ces ''éducateurs'' nous ont formés et pourquoi nous avons tendance à mépriser tout ce qui nous ressemble.

Ces "éducateurs" nous ont insidieusement appris qu'ils représentent tout ce qui est beau, louable et civilisé. Deux siècles plus tard, est-il étonnant de voir un écrivain haïtien saboter la célébration du bicentenaire de notre indépendance afin de recevoir la bénédiction de l'Académie Française ?

En plus de nous prédisposer à l'autodestruction, cette guerre d'usure a aussi pris des visages bien plus agressifs comme des menaces et des tentatives d'extorsion. La fameuse dette de l'indépendance que le Président Boyer accepta de payer ne fut ni plus ni moins que de l'extorsion.

Je ne parlerai pas des machinations qui ont toujours existé et qui existent encore. Mais le monde pseudo-civilisé doit avoir suivi à la lettre les directives de Franklin Delano Roosevelt qui préconisait l'attisement des luttes de classe dans mon pays et l'exacerbation du gouffre qui existe entre riches et pauvres.

Cette guerre dont je parle a fait des millions de victimes de toutes sortes. Jean-Jacques Dessalines, l'illustre Père de notre nation est, peut-être, la première de ces victimes. Tous mes compatriotes qui sont morts d'inanition et de maladies parfaitement curables, tous ceux qui veulent, à tout prix, s'éloigner du beau ciel d'Haïti, tous ceux qui ont été trucidés par Duvalier, Cédras, Michel François et le reste, sont des victimes de cette même guerre.

Paradoxalement, ceux qui jouent le rôle de bourreaux : les bourreaux armés comme Cédras, Michel François, Sweet Mickey, Guy Philippe etc. et les mercenaires dodus de la presse écrite et parlée, ne sont, en effet, que de pathétiques victimes des mêmes abus centenaires. Pourtant, il y a de l'espoir car notre histoire n'est pas terminée. Courageux, déterminé et clairvoyant, le peuple haïtien a identifié ses maux et ses ennemis. Il a aussi identifié ses alliés et choisi sa direction.

QUELQUE CHOSE VA CHANGER !

François MONUMA
Montréal, Canada
Talleyrand

Lettre de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, alors Ministre des Relations extérieures de Napoléon Bonaparte, à l’ambassadeur de France à Washington, le général Turreau, lui demandant de faire pression sur les autorités américaines pour cesser toute activité commerciale avec Haïti. Le 28 février 1806 les États-Unis ont décrété un blocus contre le nouvel État. 

Il est devenu nécessaire de renouveler les représentations déjà adressées au gouvernement fédéral et d’insister de nouveau auprès de lui pour qu’il adopte enfin des mesures sévères et propres à prévenir de semblables communications entre une nation policée et des peuplades sauvages qui, par leurs mœurs féroces et leurs usages barbares, sont devenues étrangères au système de la civilisation ; non seulement la sûreté de la France, mais encore la sûreté de toutes les colonies européennes et celles des États-Unis réclament cette cessation. Quel est le résultat de ces rapports commerciaux ? De fournir à des hommes atroces les moyens de perpétuer leurs excès, de leur donner le pouvoir de signaler par de nouvelles cruautés, une haine constante et générale pour tous les hommes que la naissance, les mœurs distinguent d’eux ; de perpétuer au milieu des Antilles un établissement de brigandage et de piraterie […]. 

L’existence d’une peuplade nègre armée et occupant les lieux qu’elle a souillés par les actes les plus criminels est un spectacle horrible pour toutes les nations blanches ; toutes doivent sentir qu’en la laissant subsister dans cet état, elles épargnent des incendiaires et des assassins, et il n’est pas de raison assez forte pour que des particuliers appartenant à un gouvernement loyal et généreux secourent des brigands qui sont déclarés par leurs excès les ennemis de tous les gouvernements ; il est impossible de croire que les nègres de Saint-Domingue aient quelques titres à une protection et que les chances commerciales résultant d’un trafic aussi odieux balancent les raisons graves et décisives qui le prohibent entièrement.

Source : Pierre Branda et Thierry Lentz, Napoléon, l'esclavage et les colonies, Editions Fayard, Pages 201-202.



Pétion Ville, le 2 juin 1960

À son Excellence
Monsieur le Docteur François Duvalier
Président de la République
Palais national

Monsieur le Président,

Dans quelques pays civilisé qu’il me plairait de vivre, je crois pouvoir dire que je serais accueilli à bras ouverts; ce n’est un secret pour personne. Mais mes morts dorment dans cette terre; ce sol est rouge du sang de générations d’hommes qui portent mon nom; je descends par deux fois, en lignée directe, de l’homme qui fonda cette patrie, aussi j’ai décidé de vivre ici et peut-être d’y mourir. Sur ma promotion de vingt-deux médecins, dix-neuf vivent en terre étrangère. Moi, je reste, en dépit des offres qui m’ont été et me sont faites. Dans bien des pays bien plus agréables que celui-ci, dans bien des pays où je serais plus estimé et honoré que je ne le suis en Haïti, il me serait fait un pont d’or, si je consentais à y résider. Je reste néanmoins.

Ce n’est certainement pas par vaine forfanterie que je commence ma lettre ainsi, Monsieur le Président, mais je tiens à savoir si je suis ou non indésirable dans mon pays. Je n’ai jamais, Dieu merci, prêté attention aux petits inconvénients de la vie en Haïti, certaines filatures trop ostensibles, maintes tracasseries, si ce n’est les dérisoires avanies qui sont le fait des nouveaux messieurs de tous les pays sous-développés. Il est néanmoins naturel que je veuille être fixé sur l’essentiel.

Bref, Monsieur le Président, je viens au fait. Le 31 mai, soit avant-hier soir, au vu et au su de tout le monde, je déménageais de mon domicile de la ruelle Rivière, à Bourdon, pour aller m’installer à Pétion Ville. Quelle ne fut pas ma stupéfaction d’apprendre que le lendemain de mon départ, soit hier soir, mon ex-domicile avait été cerné par des policiers qui me réclamaient, à l’émoi du quartier. Je ne sache pas avoir des démêlés avec votre Police et de toute façon, j’en ai tranquillement attendu les mandataires à mon nouveau domicile. Je  les attends encore après avoir d’ailleurs vaqué en ville à mes occupations ordinaires, toute la matinée de ce jourd’hui 2 juin.

Si les faits se révélaient exacts, je suis assez au courant des classiques méthodes policières pour savoir que cela s’appelle une manœuvre d’intimidation. En effet, j’habite à Pétion Ville, à proximité du domicile de Monsieur le Préfet Chauvet. On sait donc vraisemblablement où me trouver, si besoin réel en était. Aussi si cette manœuvre d’intimidation, j’ai coutume d’appeler un chat un chat, n’était que le fait de la Police subalterne, il n’est pas inutile que vous soyez informé de certains de ces procédés. Il est enseigné à l’Université Svorolovak dans les cours de technique anti-policière, que quand les Polices des pays bourgeois sont surchargées ou inquiètes, elles frappent au hasard, alors qu’en période ordinaire, elles choisissent les objectifs de leurs coups. Peut-être dans cette affaire ce principe classique s’applique-t-il, mais Police inquiète ou non, débordée ou non, je dois chercher à comprendre l’objectif réel de cette manœuvre d’intimidation.

Je me suis d’abord demandé si l’on ne visait pas à me faire quitter le pays en créant autour de moi une atmosphère d’insécurité. Je ne me suis pas arrêté à cette interprétation, car peut-être sait-on que je ne suis pas jusqu’ici accessible à ce sentiment qui s’appelle la peur, ayant sans sourciller plusieurs fois regardé la mort en face. Je n’ai pas non plus retenu l’hypothèse que le mobile de la manœuvre policière en question est de me porter à me mettre à couvert. J’ai en effet également appris dans quelles conditions prendre le maquis est une entreprise rentable pour celui qui le décide ou pour ceux qui le portent à le faire. Il ne restait plus à retenir comme explication que l’intimidation projetée visait à m’amener moi-même à restreindre ma liberté de mouvement. Dans ce cas encore, ce serait mal me connaître.

Tout le monde sait que pour qu’une plante produise à son plein rendement, il lui faut les sèves de son terroir natif. Un romancier qui respecte son art ne peut être un homme de nulle part, une véritable création ne peut non plus se concevoir en cabinet, mais en plongeant dans les tréfonds de la vie de son peuple. L’écrivain authentique ne peut se passer du contact journalier des gens aux mains dures — les seuls qui valent d’ailleurs la peine qu’on se donne — c’est de cet univers que procède le grand œuvre, univers sordide peut-être mais tant lumineux et tellement humain que lui seul permet de transcender les humanités ordinaires. Cette connaissance intime des pulsations de la vie quotidienne de notre peuple ne peut s’acquérir sans la plongée directe dans les couches profondes des masses. C’est là la leçon première de la vie et de l’œuvre de Frédéric Marcelin, de Hibbert, de Lhérisson ou de Roumain. Chez eux, les gens simples avaient accès à toute heure comme des amis, de même que ces vrais mainteneurs de l’haïtianité étaient chez eux dans les moindres locatifs des quartiers de la plèbe. Mes nombreux amis de par le vaste monde ont beau s’inquiéter des conditions de travail qui me sont faites en Haïti, je ne peux renoncer à ce terroir.

Également, en tant que médecin de la douleur, je ne peux pas renoncer à la clientèle populaire, celle des faubourgs et des campagnes, la seule payante au fait, dans ce pays qu’abandonnent presque tous nos bons spécialistes. Enfin, en tant qu’homme et en tant que citoyen, il m’est indispensable de sentir la marche inexorable de la terrible maladie, cette mort lente, qui chaque jour conduit notre peuple au cimetière des nations comme les pachydermes blessés à la nécropole des éléphants. Je connais mon devoir envers la jeunesse de mon pays et envers notre peuple travailleur. Là non plus, je n’abdiquerai pas. Goering disait une fois quand on cite devant lui le mot culture, il tire son revolver; nous savons où cela a conduit l’Allemagne et l’exode mémorable de la masse des hommes de culture du pays des Niebelungen. Mais nous sommes dans la deuxième moitié du XXème siècle qui sera quoiqu’on fasse le siècle du peuple roi. Je ne peux m’empêcher de rappeler cette parole fameuse du grand patriote qui s’appelle le Sultan Sidi Mohamed Ben Youssef, parole qui illumine les combats libérateurs de ce siècle des nationalités malheureuses. «Nous sommes les enfants de l’avenir!» disait-il de retour de son exil en relevant son pitoyable ennemi, le Pacha de Marrakech effondré à ses pieds. Je crois avoir prouvé que je suis un enfant de l’avenir.

La limitation de mes mouvements, de mes travaux, de mes occupations, de mes démarches ou de mes relations en ville ou à la campagne n’est pas pour moi une perspective acceptable. Je tenais à le dire. C’est ce qui vaut encore cette lettre. J’en ai pris mon parti, car la Police, si elle veut, peut bien se rendre compte que la politique des candidats ne m’intéresse pas. La désolante et pitoyable vie politicienne qui maintient ce pays dans l’arriération et le conduit à la faillite depuis cent cinquante ans n’est pas mon fait. J’en ai le plus profond dégoût, ainsi que je l’écrivais, il y a déjà près de trois ans.

D’aventure, si comme en décembre dernier la douane refuse de me livrer un colis — un appareil de projection d’art que m’envoyait l’Union des Écrivains Chinois et qu’un des nouveaux messieurs a probablement accaparé pour son usage personnel – j’en sourirai. Si je remarque le visage trop reconnaissable d’un ange gardien veillant à ma porte, j’en sourirai encore. Si un de ces nouveaux messieurs heurte ma voiture et que je doive l’en remercier, j’en sourirai derechef. Toutefois, Monsieur le Président, je tiens à savoir si oui ou non on me refuse le droit de vivre dans mon pays, comme je l’entends. Je suis sûr qu’après cette lettre, j’aurai le moyen de m’en faire une idée. Dans ce cas, je prendrai beaucoup mieux les décisions qui s’imposent à moi à la fois en tant que créateur que médecin, qu’homme et que citoyen.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de  mes salutations patriotiques et de mes sentiments distingués.

Jacques Stéphen Alexis

Pétion Ville, le 2 juin 1960

Au nom de l'humanité, le gouvernement des États-Unis, suivant les déclarations de ses agents, a opéré dans notre pays une intervention armée. Et il nous a présenté, à la pointe des baïonnettes avec l'appui des canons de ses croiseurs, une convention, que du haut de son impérialisme, il nous invite à ratifier. Qu'est-ce que c'est cette convention ? Un protectorat imposé à Haïti par M. Wilson qui disait dans un discours à Mobile, en faisant allusion aux républiques sœurs de l'Amérique latine : « Nous ne pouvons être leurs amis intimes que si nous les traitons comme égales ». Et voici qu'il prétend aujourd'hui mettre Haïti sous le protectorat des États-Unis ! Pour combien de temps ? Dieu seul le sait, quand on envisage les conditions auxquelles sont subordonnés le retrait des troupes d'occupation et le renouvellement de cet instrument de honte"

Je ne sus point du tout partisan d'une république fermée. Je ne pense pas que l'isolement soit un facteur de progrès pour une nation. Je ne crois nullement que le principe du patriotisme réside dans la haine de l'étranger et dans le refus d'accepter toute aide étrangère même quand elle est sincère. Mais je ne crois pas non plus que ce soit une chose honorable de sacrifier, contraint ou non, la dignité de sa patrie. De la sacrifier pour assurer quoi ? L'ordre dans la honte ? La prospérité dans les chaînes dorées ? La prospérité, nous l'aurons peut-être. Les chaînes, nous les auront sûrement.

Par cette convention, nous décrétons pour le peuple haïtien la servitude morale en place de l'esclavage physique qu'on n'ose plus aujourd'hui rétablir. Elle compromet les droits de la Nation. La Chambre, en la votant, a pris une grave responsabilité. Quand le peuple gémira dans les chaînes qui viennent de lui être forgées, quand les générations futures maudiront les mémoires des auteurs de leur infortune, je ne veux pas qu'on dise que j'ai été de ceux-là. Je ne permettrai pas que mon nom apparaisse au bas du procès-verbal de cette séance où a été opérée la vente de tout un peuple par quelques-uns de ses membres.

Je remets ma démission de député de la 28ème Législature, en criant une dernière fois : "Je proteste au nom du peuple haïtien, au nom de ses droits, de sa souveraineté, de son indépendance, contre le projet de convention américano-haïtienne".

Des Vénézuéliens dans la rue pour défendre
la souveraineté du Vénézuela le 2 février dernier.

Le 23 janvier 2019, le Venezuela est entré dans une nouvelle phase du putsch qui a commencé le 11 avril 2002, s'est intensifié en 2013 après la mort du Commandant Chávez, et s'est encore intensifié avec la violence de l'opposition - les guarimbas - en 2014 et 2017.

La guerre hybride du Venezuela a eu la désinformation et la manipulation médiatique comme ses principales armes de combat. Nous lisons et écoutons des mensonges que des analystes qui ne sont jamais allés au Venezuela répètent si souvent qu'ils deviennent réalité pour l'opinion publique.

1. Le Venezuela a deux présidents. 

Rien de plus éloigné de la réalité. L'article 233 de la Constitution vénézuélienne établit comme absence absolue du Président la mort, la démission, le renvoi décrété par la Cour suprême de Justice, l'incapacité physique ou mentale décrétée par un conseil médical, l'abandon de fonction, ou la révocation populaire de son mandat.

Guaidó n'a aucun argument constitutionnel pour se dire président parce qu'il n'y a pas absence absolue du président, qui a prêté serment comme stipulé à l'Article 231 de la Constitution : le 10 janvier devant la Cour suprême de Justice. En outre, selon la même Constitution, s'il y a un manque absolu du Président, c'est le Vice-Président qui doit assumer la présidence, et appeler à des élections.

2. Guaidó a le soutien de la communauté internationale. 

Au-delà de l'hypocrisie de constitue le fait de qualifier l'Occident de communauté internationale, le 10 janvier, à l'investiture de Maduro, il y avait des représentations diplomatiques de plus de 80 pays, de la Russie à la Chine, en passant par le Vatican, la Ligue arabe et l'Union africaine. Ces pays continuent d'entretenir des relations diplomatiques avec le gouvernement dirigé par Nicolás Maduro. Guaidó est reconnu par les mêmes pays qui ne reconnaissaient pas Maduro le 10 janvier: les États-Unis et le groupe de Lima (sauf le Mexique). Seuls la Géorgie (pour son différend territorial avec la Russie), l'Australie et Israël ont adhéré.

3. Guaidó est différent de l'opposition violente. 

Guaidó est un membre du Congrès du parti Volonté populaire, un parti politique qui a déjà ignoré les élections présidentielles de 2013 et dont le dirigeant, Leopoldo López, est condamné pour être l'auteur intellectuel de “la salida”, qui a promu les guarimbas de 2014, avec 43 morts et des centaines de blessés.

4. L'Assemblée nationale est le seul organe légitime. 

Ce n'est pas vrai non plus. L'article 348 de la Constitution vénézuélienne autorise le président, en Conseil des ministres, à convoquer une assemblée constituante, et l'article 349 dispose que les pouvoirs constitués (Assemblée nationale) ne doivent en aucun cas entraver les décisions de l'Assemblée constituante. La décision de convoquer l'Assemblée constituante est un moyen pour le chavisme de contourner le blocus de l'Assemblée nationale qui peut ou non plaire, mais qui a été exécuté dans le strict respect de la Constitution.

5. Maduro a été réélu frauduleusement lors d'une élection sans opposition.  

Un autre mensonge qui est répété comme un mantra. Les élections du 20 mai 2018 ont été convoquées par le CNE lui-même et selon le même système électoral avec lequel Guaidó est devenu député. Il y avait 3 candidats de l'opposition qui ont recueilli 33% des voix et ont suivi les règles convenues à la table de dialogue tenue en République Dominicaine entre le gouvernement Vénézuélien et l'opposition, avec la médiation de l'ancien président du gouvernement espagnol Zapatero, qui a ensuite participé en tant qu'observateur à l'élection présidentielle.

6. Il n'y a pas de démocratie au Venezuela. 

Depuis 1998, il y a eu 5 élections présidentielles, 4 élections parlementaires, 6 élections régionales, 4 élections municipales, 4 référendums constitutionnels et une consultation nationale. 23 élections en 20 ans. Tous avec le même système électoral, considéré comme le plus sûr au monde par l'ancien président américain Jimmy Carter.

7. Il y a une crise humanitaire au Venezuela. 

Il ne fait aucun doute qu'il y a actuellement une crise économique au Venezuela, le résultat d'une guerre économique qui commence après la mort de Chávez, et qui s'aggrave après les sanctions du Congrès des États-Unis (décembre 2014), le décret exécutif d'Obama déclarant le Venezuela "danger pour la sécurité nationale des États-Unis" (mars 2015), prolongé et prolongé (août 2017) par Trump avec des sanctions qui ont empêché l'achat de nourriture et de médicaments.

Cette crise a conduit à une migration économique qui a été tenté de se déguiser en exil politique, ce que les données nient (entre janvier et août 2018, la Commission mexicaine d'aide aux réfugiés a reçu 3 500 demandes d'asile de Vénézuéliens, pour un total de 6 523 demandes d'asile de citoyens honduriens, presque deux fois plus).

8. Les droits de l'homme sont violés au Venezuela. 

Regardons les chiffres des guarimbas de 2017: 131 morts, dont 13 tirs des forces de sécurité (faits pour lesquels il y a 40 membres arrêtés et poursuivis); 9 membres des différentes forces de police et de la Garde nationale bolivarienne tués; 5 personnes brûlées vifs ou lynchées par l'opposition. Les autres morts ont été pour la plupart tués alors qu'ils manipulaient des explosifs ou tentaient de contourner les barricades de l'opposition.

9. Il n'y a pas de liberté d'expression au Venezuela. 

Il suffit de voir les images de Guaidó parler constamment devant des dizaines de microphones au milieu de la route, ou donner des interviews aux médias internationaux  pour voir que ce n'est pas vrai. Au Venezuela, en outre, contrairement au Mexique, les journalistes ne sont pas tués ou disparus pour avoir fait leur travail.

10. La communauté internationale est préoccupée par l'état de la démocratie au Venezuela. 

La "communauté internationale", représentée par les États-Unis et le groupe de Lima, n'est pas préoccupée par les prisonniers torturés à Guantánamo; elle n'est pas préoccupée par les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l'homme qui sont tués quotidiennement en Colombie; elle n'est pas préoccupée par les caravanes de migrants fuyant la doctrine du choc néolibéral au Honduras; elle n'est pas préoccupée par les relations des enfants de Bolsonaro avec les milices paramilitaires qui ont assassiné Marielle Franco.

Non, personne ne juge les graves violations des droits de l'homme dans ces pays du groupe de Lima et de son allié, les États-Unis. Ce qui se cache derrière cette préoccupation ne s'appelle pas démocratie, ça s'appelle pétrole, or et coltan.

En outre, ils ne se soucient plus de le cacher, avec l'ancien directeur de la CIA Mike Pompeo parlant par vidéoconférence au groupe de Lima, ou de nommer comme envoyé spécial au Venezuela, à Elliott Abrams, vétéran de l'administration Reagan, force motrice derrière les escadrons de la mort au Salvador ou les contras au Nicaragua.

Le conflit, donc, est géopolitique et se livre dans deux scénarios, celui de la diplomatie, et celui des médias, dans une guerre hybride qui nous bombarde avec tant d'informations qui nous laisse blessés par la désinformation.

À ces deux scénarios s'ajoutent deux variables pour compléter l'équation, le gel des avoirs économiques et l'introduction éventuelle de mercenaires sur le territoire vénézuélien, une équation plus proche des conflits de guerre au Moyen-Orient que de la nouvelle génération de "coups doux" en Amérique latine, qui utilisent la voie parlementaire ou judiciaire, comme l'a écrit compas comme Marco Teruggi qui rapporte et analyse depuis le sol, depuis les rues vénézuéliennes.

Afin de clarifier cette équation, en plus de l'unité civique et militaire qu'ils tentent de briser au Venezuela, la proposition de médiation des gouvernements mexicain et uruguayen, soutenue par le Pape François, et, espérons-le, par les Nations unies, suggère le seul moyen possible pour que ce scénario ne conduise pas à plus de violence et de souffrance pour le peuple vénézuélien.

La paix du Venezuela, et de toute l'Amérique latine, en dépend.

Article de Katu Arkonada (Politogue)
Publié initialement en espagnol sur TeleSUR
https://www.telesurtv.net/bloggers/10-mentiras-sobre-Venezuela-que-de-tanto-repetirse-se-convierten-en-matrices-de-opinion-20190202-0003.html 

Jorge Arreaza Monserat
Ministre des Affaires étrangères du Vénézuela

Nous devons remercier M. Mike Pompeo qui, face à l'échec de jeudi dernier 24 à l'organisation des États américains (OEA), n'a pas eu la force d'imposer une résolution et a appelé à la convocation du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU). Nous venions déjà, et même le président Maduro, à l'idée de demander à cet organe de débattre non pas tant du cas du Venezuela que de l'intervention et des mécanismes d'ingérence grossiers des États-Unis (d'Amérique) dans notre pays. Nous devons dire que cette fois les États-Unis ne sont pas derrière le coup d'état, mais ils sont devant le coup d'état, ils sont au premier plan du coup d'état, ils donnent et dictent des ordres non seulement à l'opposition vénézuélienne mais aussi aux gouvernements satellites des États-Unis dans la région et il semble aussi en Europe et dans d'autres parties du monde.

Nous nous référons aux preuves; voici des tweets, des réseaux sociaux, des appels aux Forces armées nationales bolivariennes pour s'exprimer contre les autorités légitimes, contre le gouvernement constitutionnel du président Nicolás Maduro, par le Secrétaire Mike Pompeo, du Vice-président Pence. C'était un tweet avec une vidéo du Vice-président Pence le 22 janvier 2019. Il a donné le feu vert au coup-d'état au Venezuela. Et pour cela, comme il l'a dit, le secrétaire adjoint Rosmary, auto-proclamera un citoyen; personne ne l'a juré, aucune institution, aucune formalité, aucune cérémonie mais une auto-proclamation un membre d'un député dans une foule, dans une manifestation pacifique comme les nombreuses autres qui ont eu lieu au Venezuela ces dernières années.

Où est la légalité? Je demande, examinons la Constitution de la république bolivarienne du Venezuela, lisons L'Article 233, mot pour mot, disposition pour disposition, phrase pour Phrase, Où est la légalité? mais où est la légalité des principes fondamentaux du Droit International Public?, ou bien nous mettons de côté les relations internationales fondées sur le droit international, nous imposons des relations internationales fondées sur la force et nous instrumentalisons les organisations multilatérales pour qu'elles atteignent leur mission et leur objectif.

Si l'un d'entre vous me dit dans quel article et dans quelle disposition de la Charte des Nations Unies se trouve la base juridique de l'auto-proclamation d'un homme qui n'a été élu par personne à la présidence de la république bolivarienne du Venezuela, alors ouvrons le débat juridique; je pense que vous ne pourrez pas le faire.

Nous vérifions aussi parce que nous devons nous demander, combien de temps?, Le Secrétaire Rex Tillerson, a été le premier avant qu'il ne soit démis de ses fonctions et puis le président Trump lui-même ici à l'Assemblée générale; le premier jour du débat devant la tribune sacrée du multilatéralisme, il a annoncé des sanctions qui ne sont pas seulement des mesures coercitives unilatérales détachées du droit international, mais aussi a eu le toupet d'annoncer une série de mesures contre le Venezuela en violation flagrante de la Charte des Nations Unies; la Charte sacrée du multilatéralisme.

Comment est-ce possible? Qu'un président qui menaçait d'utiliser la puissance militaire, ce n'était pas John Bolton, ce n'était pas Marco Rubio, c'était Donald Trump lui-même, qui menaçait d'utiliser la puissance militaire directement à la République bolivarienne du Venezuela, n'ait pas été questionné par les instances du multilatéralisme dans le monde? Et que la république bolivarienne du Venezuela devrait être placée sur le banc des accusés parce que son peuple et son gouvernement ont strictement respecté les dispositions de la Constitution et ont également respecté le droit international.

Ici nous avons; 1911, au Mexique une invasion; 1912, US Navy envahit le Nicaragua, cher camarade, et ils ont commencé une occupation qui allait rester continuer jusqu'en 1933, ils ont été chassés par Augusto César Sandino et le peuple nicaraguayen; 1914, Mexique, 1915, Haïti, 1916, la République Dominicaine, 1918 le Panama, 1924 le Honduras, 1925 le Panama, 1926 le Nicaragua, 1930 République Dominicaine, 1933 le Nicaragua, 1941 le Panama.

Puis l'École des Amériques, à Cuba en 1952. En 1954, renversement de Jacobo Árbenz au Guatemala, 1956 Nicaragua.

En 1960, le président des États-Unis autorise des élections secrètes de grande envergure pour renverser le gouvernement de Fidel Castro puis de Playa Girón en 1961. On peut continuer, João Goulart 1964 au Brésil.

En 1965, cher président du Conseil de sécurité. Combien sont morts en République dominicaine de l'invasion avalisée par L'Organisation des États américains (OEA) pour renverser un gouvernement qui ne leur convenait pas parce qu'ils ne l'aimaient pas idéologiquement, le gouvernement de ce grand dominicain qui était Juan Boch. La doctrine Monroe. Ce sont les États-Unis qui devraient être évalués et soumis à un contrôle permanent pour leur non-respect du droit international, leur ingérence, leur ingérence et leurs invasions derrière les coups d'état. Puis est venu le coup d'état en 1973 contre le président Salvador Allende, puis au Guatemala aussi, en 2002 au Venezuela, le président George Bush. Ils l'ont nié mais ont reconnu le dictateur Carmona, c'est sans précédent; ce qui se passe aujourd'hui au Venezuela a un précédent direct.

En 2002, ils étaient derrière le coup d'état, pas aussi loin que cette occasion; ils ont reconnu le dictateur Carmona qui est resté 47 heures au pouvoir, puis une enquête par des experts américains a montré avec des documents déclassifiés que les États-Unis ont participé à cette tentative de coup d'état. 2004 en Haïti, 2009 au Honduras qu'en principe on ne soupçonnait même pas que les États-Unis étaient en retard, jusqu'à ce Qu'en 2014 Hilary Clinton ait effectivement reconnu, à travers un livre, qu'elle avait donné l'ordre de renverser le président du Honduras, parce qu'elle voulait appeler le peuple à une assemblée constituante; alors que d'autres présidents D'Amérique centrale ont été élus sans avoir le pouvoir d'être candidats, ils ont perdu les élections. Il y a des rapports de l'Union européenne de l'OEA qu'Il y a eu fraude, mais ensuite appelle Donald Trump, promet Donald Trump qu'ils vont déménager leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem et sont reconnus non seulement par Trump, mais par tous les gouvernements satellites de la région.

Ecoutez, je voulais montrer cette tendance aux médias qui sont ceux qui ne voient que Twitter, Je ne vais pas sur d'autres réseaux sociaux, des porte-parole officiels du gouvernement des États-Unis, regardez comment la tendance en janvier se développait le 22, 23 (janvier 2019), ce jour-là ils s'attendaient à un coup d'État militaire et un soulèvement qui N'est pas envisagé au Venezuela parce que la force armée nationale bolivarienne défend cette Constitution avec sa vie, ils ne pouvaient ni financer, ni extorquer, ni provoquer, convaincre nos militaires de renverser le président Nicolás Maduro; ils ne peuvent pas, et ne peuvent pas.

Une fois de plus, le gouvernement américain a pris une mauvaise mesure et ceux qui l'ont immédiatement rejoint, regardez c'est étonnant, quand le président Trump a tweeté, c'était comme de la reconnaissance, c'est comme le dépôt de reconnaissance des Nations unies à un État, le président Trump a tweeté qu'il a reconnu le membre du Congrès comme dictateur du Venezuela, automatiquement, Argentine, Colombie, Chili, c'est-à-dire qu'ils ont attendu l'ordre de Les démarrer plus tard pour les reconnaître aussi.

C'est trop évident, c'est trop effronté partout ce coup d'état, et cela ne peut pas être accepté par les Nations unies, il faut plutôt le condamner, j'aimerais qu'il y ait un appel au Conseil de sécurité pour évaluer qui était derrière ce coup d'état et cela ne prendrait pas beaucoup de jugement parce que les preuves sont laissées sur les réseaux sociaux, dans les déclarations, dans les communiqués, aujourd'hui, Voici la preuve le Wall Street Journal lui-même., comme L'a fait le New York Times en septembre de l'année dernière, qui a montré qu'il y avait eu des réunions de responsables militaires Vénézuéliens qui étaient censés renverser le président Nicolás Maduro avec les États-Unis, avec des responsables officiels du gouvernement des États-Unis; ce n'était pas les agences de renseignements du Venezuela, De Cuba ou de Russie; c'était le New York Times et les journaux D'Espagne; aujourd'hui C'est le Wall Street Journal; voici clairement la pièce manquante de la stratégie du coup d'état, c'était la prestation de serment. Une agence américaine informe très clairement que ce membre du Congrès a voyagé clandestinement en Colombie, s'est rendu aux États-Unis, a rencontré des responsables et ce sont des stratégies très bien assemblées, mais très rudimentaires, ils l'ont fait très mal, avec beaucoup de preuves, ce sont des gouvernements satellites dans la région, des gouvernements avec des Présidents d'affaires sujets aux intérêts des États-Unis subordonnés. Pas comme les gouvernements Dignes, les petits États des Caraïbes, de nombreux gouvernements dignes qui n'ont pas cédé ou ne se sont pas permis d'être extorqués par les États-Unis, que ce soit à l'OEA ou à l'ONU ou ailleurs, malgré les menaces publiques, même de la part du Vice-président Pence ou du Secrétaire d'état ou de certains membres du Congrès. Il est compréhensible que les gouvernements satellites en Amérique latine puissent céder de cette manière. Mais la queue de L'Europe est à l'Amérique? Pas tellement l'Amérique, mais le gouvernement de Donald Trump, L'Europe, nous donnant huit jours de quoi?.

Où sont les gens qui ont une quelconque autorité, un peuple souverain, qui ont des délais ou des ultimatums? où trouve-t-on une telle intervention interventionniste? pourquoi le président Pedro Sánchez ne fait-il pas d'élections? comme le président Nicolás Maduro vous l'a dit hier ou qui a choisi Pedro Sanchez?. Faire des élections au Royaume-Uni (Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord); osez!.

Pourquoi le Président Macron, au lieu de s'engager dans les protestations permanentes des vestes jaunes des travailleurs français, se consacre-t-il à attaquer Le Venezuela? Maintenant, ils voient près d'Elisha un ouvrier en veste jaune et les gardes en sortent presque effrayés parce qu'ils ont peur de leur peuple; consacrez-vous à leurs affaires; nous ne nous ingérons pas dans leurs affaires; respectons, respectons la Charte des Nations unies; respectons l'autodétermination des peuples.

Voici l'année dernière le candidat Henri Falcon (vénézuélien; aux élections présidentielles du 20 mai 2018); Henri Falcón était le président de la campagne électorale de Henrique Capriles (venezuela; candidat présidentiel) en 2012. Henrique Capriles a perdu contre le commandant Hugo Chávez. Henri Falcon, était le candidat de l'année 2018, mais comme Henri Falcón a exercé des pressions pour retirer sa candidature, jusqu'aux présidents de L'Europe et bien sûr tous les porte-parole des États-Unis; il n'a pas le retirer, mais vous savez ce qu'il a fait? il est venu à l'ONU et a dit au Secrétaire général, António Guterres, qu'une observation des Nations Unies était nécessaire lors des élections; cela n'a pas eu lieu; pourquoi cette observation n'a-t-elle pas été effectuée?, il a même communiqué avec Federica Mogherini; je suis moi-même allé porter l'invitation à Federica Mogherini, d'être en tant qu'observateurs des élections au Venezuela, ils ont refusé catégoriquement. Parce que le plan était déjà en place, le processus était déjà clair, et trois mois avant les élections ont eu lieu, le sous-secrétaire Sullivan, qui a été le premier à dire que ces élections seraient frauduleuses, et puis sont venus Présidents de la Colombie, du Chili, de l'Europe pour dire “nous ne reconnaîtrons pas les résultats des élections-quand cela a-t-il été vu! ? Mois avant les élections. Combien de défis y a-t-il aux élections au Venezuela? vous allez de l'avant, montrez qu'il y a eu une fraude d'une voix au Venezuela; M. Duncan a dit que des votes manuels étaient vendus. ; au Venezuela il y a des votes électroniques, automatisés, leur comptabilité n'est pas au Venezuela, le vote n'est pas manuel; simplement (la machine imprime) un voucher pour ensuite comparer avec le vote électronique et dans 100% des cas la correspondance est parfaitement encadrée dans la réalité.

Les États-Unis veulent construire un mur avec le Mexique; construisent un mur sur l'idéologique; une bonne partie de l'intervention du Secrétaire-Pompée correspond aujourd'hui au langage de la guerre froide, Nixon apporte la guerre froide, introduisent la doctrine Monroe de 1823, par quelque chose que le Libérateur, Simon Bolivar, a dit en 1829: “les États-Unis semblent destinés par la providence à plagier à l'Amérique de la misère au nom de la liberté”, était une prophétie réalisée, c'est-à-dire que c'était une prédiction parce que c'est ce qui a fait les États-Unis.

Savez-vous ce qui a été estimé depuis le début de l'application de ces mesures coercitives unilatérales détachées du droit international au Venezuela?, dans l'année 2017 jusqu'à décembre 2018, le coût pour le Venezuela est de 23 milliards de dollars, grâce au blocus, à la persécution contre les biens du Venezuela, contre nos ressources; l'économie vénézuélienne ne serait pas dans la situation problématique dans laquelle il est si elle avait eu ces ressources. Ils offrent 20 millions de dollars à L'OEA, qu'ils nous ont pris, rien d'autre à Euroclear en Belgique, Monsieur L'Ambassadeur de Belgique, il y a 1,2 milliard de dollars réprimés, bloqués, de l'or Vénézuélien, des actifs; nous ne pouvons pas faire des transactions, toutes les transactions bancaires qui passent par New York ou Londres n'ont pas lieu; finit par rendre l'argent ou réprimer l'argent, est-ce juste pour le peuple vénézuélien?.

Ici, le représentant de la Russie a été très clair, mais les autres croient qu'il n'y a pas de blocus, c'est un mensonge... les 18, 19, séries de sanctions contre le Venezuela n'existent pas... Je pense que nous devons y réfléchir; c'est un mur idéologique qu'ils érigent contre le Venezuela. Nous soutenons les initiatives de dialogue comme à l'époque était l'initiative de la République dominicaine, qui n'était pas qu'il est sorti de nulle part, le président Nicolás Maduro – permettez-moi de parler à la première personne-m'a nommé en août 2017, chancelier, et deux jours plus tard, j'ai été réuni dans sa maison M. Miguel Vargas, puis dans le Palais du gouvernement avec le Président, Danilo Medina, appelant les dirigeants de l'opposition (du Venezuela), appelant le président Maduro, pour mener le dialogue au Venezuela et que s'est-il passé? Nous sommes parvenus à un accord, vous savez, il y a un document qui est probablement stocké dans un dossier de la présidence de la République Dominicaine où j'avais signé un accord préalable, et quand ils ont dû aller signer l'accord, ils ont ridiculisé le Président Danilo Medina, ils ont ridiculisé L'ancien président (espagnol: José Luis) Rodríguez Zapatero, ils ont ridiculisé les ministres des Affaires étrangères qui les soutenaient, et ils ont ridiculisé leurs partisans au Venezuela; et ils n'ont pas signé; on dit de source sûre que le chef de la délégation vénézuélienne qui se réfugie actuellement en Colombie a reçu un appel à ne pas signer et à ne pas compliquer la situation au Venezuela. Ce sont des vérités chers collègues, et permettez-moi de vous dire qu'il n'y a pas eu de discussion rigoureuse ici.

Il y a beaucoup de mensonges que vous avez dit ici et je les dis avec respect, demandez au Fonds Monétaire International à propos des données fournies par Le Venezuela, que les données ne sont même pas très proches des chiffres d'inflation que vous avez donnés ici aujourd'hui, demandez au directeur du Fonds Monétaire International. Être un peu plus rigoureux est l'enquête pour parler de ce forum, qui est le forum fondamental pour l'avenir, la paix et la sécurité de l'humanité, mais Demander aussi de ces 3 millions de migrants, il ya une nouvelle situation migratoire que nous ne savions pas avant, qui doit faire beaucoup avec le blocus, a faire beaucoup avec une persécution financière contre le Venezuela et avec la situation économique au Venezuela, que nous ne nions pas et que nous allons nous rétablir avec la population et avec les plans de relance économique qui sont déjà en cours.

Mais combien de fois avons-nous demandé des données aux gouvernements de la COLOMBIE, du Pérou, du Chili, de l'Équateur et de l'Argentine? combien de fois vous avons-nous dit de les envoyer? si un Vénézuélien descend d'un pont vers la Colombie et finit au Chili, comment le savoir?. Ces jours-ci, tu sais ce qui s'est passé?, le président de L'Equateur Lénine Moreno a appelé à créer des brigades pour persécuter les migrants Vénézuéliens en Equateur et a rempli l'ambassade vénézuélienne (du Venezuela à Quito) avec des Vénézuéliens pour les aider à quitter l'Equateur parce qu'il y avait des persécutions xénophobes et racistes contre eux. Dans la ville d'Ibarra dans le nord de l'équateur et savez-vous ce qui s'est passé le mercredi? mercredi, trois avions, dont l'avion présidentiel (Vénézuélien), étaient à la recherche de plus de 230 migrants Vénézuéliens; aujourd'hui, trois avions étaient également en route parce que l'ambassade payait l'hébergement à l'hôtel, avec la difficulté d'envoyer des ressources avec le blocus à nos missions diplomatiques et ils n'ont pas donné la permission de survoler, à des avions qui étaient humanitaires à la recherche des Vénézuéliens qui allaient retourner à leurs maisons et leurs familles face à la persécution.

Quelle est cette guerre contre le Venezuela?, nous attendons les visites de: M. Eduardo Stein, qui vont avoir lieu cette semaine; nous attendons la visite de L'ancienne présidente et amie Michelle Bachelet.

La violence, vous dites ici que "la dictature réprime et tue" s'il Vous Plaît étudier l'histoire du Venezuela ces dernières années, les marches insurrectionnelles de l'opposition avec des morts mis par eux (l'opposition vénézuélienne, qui) a donné lieu et facilité le coup d'état de 2002, avec des snipers; combien de personnes sont mortes ces jours-ci, dans des manifestations pacifiques, et qui les ont assassinées? est dans les enquêtes de l'Vénézuélien de la justice, les organes de la Vénézuélienne pouvoir citoyen, le Bureau du Procureur général, qui est souverain, qui n'a besoin d'aucune intervention de tout organe indépendant, et nous allons dire la vérité au sujet de chaque défunt, car le Venezuela est respecté, que vous cherchiez, je dis que vous, qui a financé le coup d'etat le 23 janvier, une tragédie au Venezuela, de la mort, que le flux sanguin à travers les rues de Caracas, et cela ne s'est pas produit, parce que les mesures ont été prises, malgré le fait que, la nuit, il y avait des points chauds dans les secteurs populaires de Caracas; 10, 12, 13 personnes à piller, à détruire la propriété privée et il y avait des situations que nous avons évitées, une autre tragédie comme celle du 11 avril, une autre tragédie comme celle de 2014, une autre tragédie comme celle de 2017, quand l'opposition vénézuélienne va dans les rues financées par certains pays, qui sont assis ici, pour renverser par la voie du coup, par la force au Président Chávez à l'époque, et maintenant au président Nicolás Maduro.

Nous soutenons les initiatives du dialogue en soutenant les initiatives de la République Dominicaine à l'époque; Nous soutenons le fait que le Mexique, L'Uruguay et la Caricom ont exprimé leur volonté pour que les Vénézuéliens s'asseyent avec leur facilitation et parviennent à nos propres solutions sans contraintes; ici, personne ne va nous donner de délais ou nous dire si des élections ont lieu ou non; les décisions qui sont prises, seront prises par les Vénézuéliens Assis, ceux de l'opposition et le gouvernement.

Le 22 janvier a rencontré le président de L'Assemblée Nationale Constituante, Diosdado Cabello, avec ce lord député John Guaidó, pour ouvrir un canal de dialogue, il y a eu quelques engagements et l'autre jour M. John Guaidó a fait le contraire parce que, eh bien, il avait la pression, avait les tweets de Pence, tweets Trump, toute la pression de son peuple que ce qu'ils veulent est de conduire Le Venezuela à une guerre civile; ils ne vont pas atteindre; les présidents américains font appel à la guerre quand ils sont dans des problèmes de gouvernance et des guerres; écoutez, le président Trump l'a déjà regretté, il a dit que L'Irak était mieux loti avec Saddam Hussein, il a dit que la Libye était mieux lotie avec Kadhafi qu'il n'a été brutalement renversé et assassiné et a ri de cet assassinat, le Secrétaire d'état (us) à l'époque.

La sauvagerie, la force, que l'on ne peut tolérer dans le monde d'aujourd'hui, et elle retire même ses troupes de Syrie. Qu'est-ce que le Venezuela? Le trophée de guerre de M. Trump?. Nous n'allons pas donner la guerre à Donald Trump au Venezuela; au Venezuela, la paix sera imposée, la paix sera imposée, la paix et la compréhension seront imposées parmi les Vénézuéliens, malgré de nombreux pays qui sont assis ici à la recherche d'une guerre.

Je voulais aussi vous le dire avant la date butoir que l'Europe a l'intention de donner; nous nous souvenions du Libérateur Simón Bolívar aussi en 1818, la première controverse qu'il eut avec un agent américain, nous nous souvenons que les États-Unis n'ont pas soutenu les luttes libertaires de nos pays, en fait ils avaient déjà été indépendants par leur propre capacité et gagnant une guerre contre L'Empire britannique, mais quand les colonies D'Amérique du Sud face à l'empire espagnol, ils se sont déclarés neutres, quoi pas?. Car non seulement ils se sont déclarés neutres, mais ils ont aidé les royalistes, les Espagnols clandestinement, et dans l'une de ces aides clandestines dans le fleuve Orinoco au Venezuela en donnant des décrets du gouvernement légitime de l'ancien président Simón Bolívar, il y avait des navires, des navires américains avec des munitions, des appréhensions qui ont été stoppées et une controverse a surgi et le Libérateur a finalement dit à l'agent des États-Unis: "... il en va de même pour le Venezuela qui combat l'Espagne qui combat le monde entier si le monde entier l'offense"; et nous pouvons le répéter ici aujourd'hui. Heureusement, nous avons de grands amis, mais celui qui offense Le Venezuela obtiendra du peuple vénézuélien, du président Nicolás Maduro, des conseils communaux, du pouvoir populaire permanent, de défendre notre souveraineté et notre intégrité.

Je veux que vous lisiez (article de la Constitution vénézuélienne) 233, avec ceci je ferme, parce qu'il a été essayé de donner un vernis constitutionnel, élaboré dans les laboratoires de Washington sûrement à l'auto-proclamation de cet homme (Juan Guaidó) qui est toujours au Venezuela le nom est compris; ces jours-ci le président du Paraguay ne pouvait pas prononcer son nom de famille; mais laissez-moi lire l'Article 233:

"Ils seront les fautes absolues du Président de la République “ ... écouter. .. "sa mort, sa démission ou sa destitution décrétée par la Cour suprême de Justice, son incapacité physique ou mentale permanente certifiée par un conseil médical désigné par le TSJ et avec l'approbation de l'Assemblée nationale, l'abandon de la charge déclarée comme telle par l'Assemblée nationale ainsi que la révocation populaire de son mandat” ... au Venezuela, il y a un référendum révocatoire au milieu de la période si le peuple n'est pas heureux; cela s'est produit en 2004 avec le commandant Hugo Chávez et a été ratifié ... “en cas d'absence absolue du Président élu avant l'investiture, une nouvelle élection générale directe et secrète aura lieu dans les 30 jours qui suivent, pendant que le nouveau président ou le nouveau président est élu et prend ses fonctions. le président ou le président de l'Assemblée nationale sera chargé de la présidence de la République. le président ou le président de l'Assemblée nationale.”

N'y a-t-il pas eu d'inauguration au Venezuela? s'il n'y élections au Venezuela?; s'il y a divergence de l'un des pouvoirs, il y a cinq pouvoirs légitimes au Venezuela, s'il y a divergence de l'Assemblée nationale, bien, qu'ils aillent aux autres institutions, qu'ils aillent à la Cour suprême de justice, mais qu'est-ce que cela veut dire qu'il s'appelle un membre du Congrès en tant que “président intérimaire” et commence à reconnaître les gouvernements dans le monde?. Les gouvernements qui sont sérieux, qui ont des services juridiques dans les chancelleries, qui sont attachés à cette Charte (des Nations unies) et qui connaissent les constitutions des États, qui la reconnaissent, imposent la force à la loi, et c'est dangereux pour l'humanité, et que nous devons arrêter aujourd'hui à l'ONU.

Je pense que ce que nous avons exposé est suffisant et nous voulons dire au peuple vénézuélien qu'il nous écoute, qu'il a été démontré ici que le Venezuela n'est pas seul et qu'il continuera d'être démontré tout au long de ce débat, comme cela a été démontré dans d'autres instances internationales: le mouvement des pays non alignés, que nous présidons, Le Venezuela n'est pas seul, et savez-vous pourquoi il n'est pas seul? parce que le Venezuela est attaché à sa constitution et à la Charte des Nations Unies; nous allons continuer à avancer sur le chemin de notre démocratie, nous ne nous laisserons imposer par personne aucune décision ou ordre, le Secrétariat adjoint lui-même vous a dit de ce membre qu'il “s'est autoproclamé”, Où est dans cette Constitution (de la république bolivarienne du Venezuela) une auto-proclamation?. Je vous le demande, où?, voir pour cela, et je le show et a ouvert le débat.

Au nom du président Nicolás Maduro, au nom des autorités publiques du Venezuela, du pouvoir populaire du Venezuela, des communes et des conseils communaux, nous tenons à insister sur le fait que le Venezuela est, comme le dit la Constitution: irrévocablement libre, indépendant, et qu'aucune puissance, aussi puissante soit-elle, ne pourra dicter à notre pays son destin et ses pas à suivre.

Je vous remercie beaucoup.


Source : site de la chancellerie vénézuélienne
http://mppre.gob.ve/discurso/discurso-arreaza-en-el-consejo-de-seguridad-onu/ 





Général Toussaint Louverture
Militaire et Homme d'État haïtien















Citoyen Consul, 

Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers.

Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peuple français. En quoi consiste donc cette souveraineté ? Quelle est son étendue ? Doit-elle être sans mesures et sans limites ?

Saint-Domingue, cette Colonie, qui fait partie intégrante de la République française, aspire, dit-on, à l’indépendance. Pourquoi non ? Les États-Unis d’Amérique ont fait comme nous ; et avec l’assistance du gouvernement français, ils ont réussi à consolider leur liberté. Mais, répondez-vous, il y a des défauts dans votre constitution. Je le sais. Quelle institution humaine en est exempte ? Néanmoins, je suis persuadé que le système que vous avez adopté pour votre République, ne peut garantir, d’une manière plus certaine, la liberté individuelle ou politique, la liberté de la presse ni les droits de l’homme. Le poste élevé que j’occupe n’est pas de mon choix ; des circonstances impérieuses m’y ont placé contre mon gré. Je n’ai pas détruit la constitution que j’avais juré de maintenir. Je vis cette malheureuse île en proie à la fureur des factieux. Ma réputation, ma couleur, me donnèrent quelque influence sur le peuple qui l’habite ; et je fus, presque d’une voix unanime, appelé à l’autorité. J’ai étouffé la sédition, apaisé la révolte, rétabli la tranquillité ; j’ai fait succéder le bon ordre à l’anarchie ; enfin, j’ai donné au peuple la paix et une constitution. Citoyen Consul, vos prétentions sont-elles fondées sur des titres plus légitimes ? Si le peuple ne jouit pas ici de toute la liberté qu’on trouve sous d’autres gouvernements, il en faut chercher la cause dans sa manière de vivre, dans son ignorance et dans la barbarie inséparable de l’esclavage. Le gouvernement que j’ai établi pouvait seul convenir à des malheureux à peine affranchis du joug oppresseur ; il laisse, en plusieurs endroits, prise au despotisme, nous n’en saurions disconvenir ; mais la constitution de la France, cette partie-là plus éclairée de l’Europe, est-elle tout à fait exempte de ces inconvénients ? Si trente millions de Français trouvent, comme je l’entends dire, leur bonheur et leur sécurité dans la Révolution du 18 brumaire, on ne devrait pas m’envier l’amour et la confiance des pauvres noirs, mes compatriotes. La postérité décidera si nous avons été obéis par affection, par apathie ou par crainte.

Vous offrez la liberté aux noirs en disant que, partout où vous avez été, vous l’avez donnée à ceux qui ne l’avaient pas. Je n’ai qu’une connaissance imparfaite des événements qui ont eu lieu récemment en Europe, mais les rapports qui me sont parvenus ne s’accordent pas avec cette assertion. La liberté dont on peut jouir en France, en Belgique, en Suisse, ou dans les républiques Batave, Ligurienne et Cisalpine, ne satisferait jamais le peuple de Saint-Domingue. Nous sommes loin d’ambitionner une pareille indépendance.

Vous me demandez si je désire de la considération, des honneurs, des richesses. Oui, sans doute ; mais je ne veux point les tenir de vous. Ma considération dépend du respect de mes compatriotes, mes honneurs de leur attachement, ma fortune de leur fidélité. Me parle-t-on de mon agrandissement personnel dans l’espoir de m’engager à trahir la cause que j’ai embrassée ? Vous devriez apprendre à juger des autres par vous-même. Si le monarque qui sait avoir des droits au trône sur lequel vous êtes assis, vous commandait d’en descendre, que répondriez-vous ? La puissance que je possède est aussi légitimement acquise que la vôtre ; et la voix unanime du peuple de Saint-Domingue peut seule me forcer à l’abandonner. Elle n’est point cimentée par le sang. Les hommes cruels, dont j’ai arrêté les persécutions ont reconnu ma clémence. Si j’ai éloigné de cette île certains esprits turbulents qui cherchaient à entretenir le feu de la guerre civile, leur crime a d’abord été constaté devant un tribunal compétent, et enfin avoué par eux-mêmes. Est-il quelqu’un d’entre eux qui puisse dire avoir été condamné sans être entendu ? Cependant, ces mêmes hommes vont revenir encore une fois ; ils vont déchaîner de nouveau les assassins de Cuba pour nous dévorer, et ils osent prendre le nom de chrétiens. Pourquoi vous étonnez-vous de ce que j’ai protégé la religion et le culte du Dieu créateur de toutes choses ! Hélas ! j’ai toujours honoré et glorifié cet être plein de douceur, dont la parole sacrée n’a que depuis peu trouvé grâce auprès de vous. C’est dans son appui que j’ai cherché ma consolation au milieu des périls ; et jamais je n’ai été trompé dans mes espérances. Je suis, dites-vous, responsable devant lui et devant vous des massacres qui se commettent dans cette île infortunée ; j’y consens. Que notre sort dépende de sa justice ! qu’il décide entre moi et mes ennemis, entre ceux qui ont violé ses préceptes et abjuré son saint nom, et l’homme qui n’a jamais cessé de l’adorer.

Signé : Toussaint Louverture, mi-février 1802

Nota : Voir la lettre initiale de Bonaparte en cliquant sur ce lien.

Source : Portail de Frantz Fanon


Articles plus récents Articles plus anciens Accueil

Shopy 509

https://shopy509.com/products/jean-jacques-dessalines-snap-case-for-iphone

Visites du site

Citations

Les lâches ! Ils n'ont point senti, dans leur aveuglement, qu'ils foulaient aux pieds cette constitution qu'ils avaient juré de défendre ! Ils n'ont point compris, ces indignes descendants des fondateurs de notre indépendance que, répudiant l'héritage de nos pères, livraient à l'étranger le sol de la Patrie, tiède encore du sang de leurs ancêtres ! — Faustin Soulouque, Empereur d'Haïti
Never Miss A Recipe!

Join thousands of our subscribers and get our best recipes delivered each week!

POPULAR POSTS

  • Proclamation du 2 novembre 1806 du Général Henry Christophe, chef provisoire du Gouvernement d'Haïti, au peuple et à l'Armée suite à l'assassinat de l'Empereur Jacques Ier
  • Lettre de démission du président Jean-Pierre Boyer adressée au Sénat de la République
  • Le secrétaire provisoire de la République annonce à la population que le président Jean-Pierre Boyer a démissionné
  • Charles Rivière Hérard déchoit Jean-Pierre Boyer de sa fonction de président d'Haïti
  • Projet de Concordat entre l'État de la Cité du Vatican et la République d'Haïti de 1842
  • Le ministre de la Guerre et de la Marine, Étienne Gérin, annonce à Henry Christophe la mort de Dessalines et lui envoie un acte qui le proclame chef de l'État en remplacement de l'Empereur
  • Alexandre Pétion donne lecture de son rapport le 27 décembre 1806 sur le projet de la nouvelle Constitution après l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines
  • Récit de l'entrée du président Jean-Pierre Boyer et des Armées haïtiennes à Santo Domingo le 9 février 1822
  • Alexandre Pétion informe Henry Christophe de l'assassinat de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines et lui demande de prendre les rênes du pays
  • Des officiers hauts-gradés de l'Armée reconnaissent Henry Christophe comme Chef d'État d'Haïti et lui demandent de sévir contre Jean-Jacques Dessalines
Fourni par Blogger

Polls

Choix éditorial

Loi de 1848 créant la fête de Jean-Jacques Dessalines, Empereur d'Haïti

Image

Nombre de visites

  • Accueil
  • Éphémérides
  • _Janvier
  • _Février
  • _Mars
  • _Avril
  • _Mai
  • _Juin
  • _Juillet
  • _Août
  • _Septembre
  • _Octobre
  • _Novembre
  • _Décembre
  • La Boutique
  • Les communes d'Haïti
  • _Artibonite
  • _Centre
  • _Grande-Anse
  • _Nippes
  • _Nord
  • _Nord-Est
  • _Nord-Ouest
  • _Ouest
  • _Sud
  • _Sud-Est
  • Citations
  • Vidéos

Par sujet

  • Afrique
  • Alexandre Pétion
  • Colonialisme
  • Culture
  • Dominicanie
  • Esclavage
  • Haïti
  • Henry Christophe
  • Internationalisme
  • Jean-Jacques Dessalines
  • Toussaint Louverture
  • Venezuela
  • Vodou

Follow Us

  • bloglovinFollow
  • pinterestFollow
  • instagramFollow
  • facebookFollow
  • InstagramFollow
  • InstagramFollow

Contact

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Advertisement

Citation

Citation
Si l'héroïsme existe quelque part ici-bas, sans doute, faudrait-il aller le chercher dans les pliures du Bicolore haïtien. (Hubert Papailler)

Visitez la boutique

Popular Posts

L'île de La Navase : trésor haïtien confisqué par les États-Unis d'Amérique

Une île haïtienne intacte, appelée La Navase, a été revendiquée par les États-Unis et rebaptisée Navassa Island, bien qu'elle se trouve à seulement 25 miles (40 km) au Sud-ouest de la ville de Jérémie et à 37 miles (60 km) de la péninsule la plus occidentale d'Haïti. La Navase est inhabitée, mais les Haïtiens pêchent sur ses côtes depuis plus de deux siècles, et toutes les îles adjacentes à Haïti, quelle que soit leur population, sont considérées comme faisant partie intégrante du pays depuis la première Constitution de Toussaint Louverture en 1801. De plus, l'article 2 de la Constitution haïtienne de 1874 mentionne expressément que les possessions insulaires d'Haïti comprennent La Navaze. L'île de 1300 acres (5,26 km²) en forme de déchirure pose un défi à l'habitation humaine parce qu'elle ne contient pas d'eau douce et les falaises abruptes le long de sa côte rendent presque impossible le débarquement d'un bateau ; cependant, elle a accueilli telle...
Image

Les présidents dominicains d'origine haïtienne

Beaucoup de gens ignorent que la République dominicaine a eu quatre présidents d'origine haïtienne. C'est un sujet peu traité et même caché par les historiens traditionnels. General Gregorio Luperon Gregorio Luperon Le premier président dominicain d'origine haïtienne fut Gregorio Luperon qui fut président provisoire de la République du 18 décembre 1879 au 1er septembre 1880. Concernant ses origines haïtiennes, l'historien Emilio Cordero Michel déclare : "Bien que du côté de sa mère, Luperon était d'origine haïtienne, à certains moments de sa vie, il a manifesté des préjugés contre Haïti qui ont refait surface au sein du peuple dominicain en raison du processus historique qu'il a vécu de 1844 à 1861" (Emilio Cordero Michel. Article Luperon et Haïti. Clio Magazine №152. 1995. Académie dominicaine d'histoire). Un autre historien qui fait référence à l'ascendance haïtienne de Luperon est le Dr Tirso Mejia Ricart qui établit ...
Image

Lettre de remerciement du général dominicain Gregorio Luperón au président Nissage Saget

Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
Image

Lettre de refus d'Anténor Firmin à la demande des États-Unis d'affermer le Môle Saint-Nicolas

Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
Image

Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
Image

La prière de Boukman Dutty

Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
Image

Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
Image

Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
Image

I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
Image

Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
Image
Adbox

Popular Posts

L'île de La Navase : trésor haïtien confisqué par les États-Unis d'Amérique

Une île haïtienne intacte, appelée La Navase, a été revendiquée par les États-Unis et rebaptisée Navassa Island, bien qu'elle se trouve à seulement 25 miles (40 km) au Sud-ouest de la ville de Jérémie et à 37 miles (60 km) de la péninsule la plus occidentale d'Haïti. La Navase est inhabitée, mais les Haïtiens pêchent sur ses côtes depuis plus de deux siècles, et toutes les îles adjacentes à Haïti, quelle que soit leur population, sont considérées comme faisant partie intégrante du pays depuis la première Constitution de Toussaint Louverture en 1801. De plus, l'article 2 de la Constitution haïtienne de 1874 mentionne expressément que les possessions insulaires d'Haïti comprennent La Navaze. L'île de 1300 acres (5,26 km²) en forme de déchirure pose un défi à l'habitation humaine parce qu'elle ne contient pas d'eau douce et les falaises abruptes le long de sa côte rendent presque impossible le débarquement d'un bateau ; cependant, elle a accueilli telle...
Image

Les présidents dominicains d'origine haïtienne

Beaucoup de gens ignorent que la République dominicaine a eu quatre présidents d'origine haïtienne. C'est un sujet peu traité et même caché par les historiens traditionnels. General Gregorio Luperon Gregorio Luperon Le premier président dominicain d'origine haïtienne fut Gregorio Luperon qui fut président provisoire de la République du 18 décembre 1879 au 1er septembre 1880. Concernant ses origines haïtiennes, l'historien Emilio Cordero Michel déclare : "Bien que du côté de sa mère, Luperon était d'origine haïtienne, à certains moments de sa vie, il a manifesté des préjugés contre Haïti qui ont refait surface au sein du peuple dominicain en raison du processus historique qu'il a vécu de 1844 à 1861" (Emilio Cordero Michel. Article Luperon et Haïti. Clio Magazine №152. 1995. Académie dominicaine d'histoire). Un autre historien qui fait référence à l'ascendance haïtienne de Luperon est le Dr Tirso Mejia Ricart qui établit ...
Image

Lettre de remerciement du général dominicain Gregorio Luperón au président Nissage Saget

Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
Image

Lettre de refus d'Anténor Firmin à la demande des États-Unis d'affermer le Môle Saint-Nicolas

Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
Image

Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
Image

La prière de Boukman Dutty

Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
Image

Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
Image

Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
Image

I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
Image

Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
Image

Copyright © Haitianaute. Designed by HAITIANAUTE