Communiqué de la présidence de la République centrafricaine annonçant l'arrivée sur son sol du président Jean-Bertrand Aristide suite au coup d'état du 29 février 2004

Communiqué présidentiel 

La République centrafricaine est un pays de paix. Le berceau des Bantous, selon la formule du Président fondateur de notre pays, Barthélemy Boganda, a toujours été une terre d’accueil et d’hospitalité où l’étranger de passage trouve le gîte et le couvert. 

La République centrafricaine cultive également une tradition de dignité, dignité et respect de la personne humaine. C’est la patrie du zo kwe zo

C’est imbu de cette philosophie et de nos valeurs ancestrales que le Président de la République, chef de l’État, le général de division François Bozizé, pose ce jour un acte historique et de portée mondiale. En effet, à la demande de son frère et aîné, doyen des chefs d’État d’Afrique centrale, S. E. El Hadj Omar Bongo Ondimba, le Président de la République a accepté de recevoir et d’accueillir l’ancien Président de la toute première république noire du monde, Haïti, M. Jean-Bertrand Aristide. 

En cette période de transition consensuelle et devant cette lourde responsabilité mais également devant ce devoir de citoyen et d’officier général, le chef de l’État a pris le soin d’informer les principaux acteurs de ladite transition, à savoir le Vice-Président de la République, le Premier Ministre, chef du Gouvernement, et le Président du Conseil national de transition. 

C’est donc une Centrafrique une et unie derrière ses dirigeants qui accueille une personne en difficulté et dans le besoin de trouver une vraie hospitalité. 

C’est donc également un acte à caractère purement humanitaire, car il ne sera pas dit que la République centrafricaine a dérogé à sa tradition sacrée d’hospitalité et de terre d’accueil. 

Par une étrange coïncidence, l’hôte de notre pays vient de la lointaine Haïti, le pays de Toussaint Louverture. Fils d’esclave et officier général, il s’est battu contre l’oppression, l’esclavage et pour la dignité de l’homme. Toussaint Louverture en est mort, il y a 200 ans très exactement, loin de la terre d’Afrique d’où ses ancêtres avaient été déportés. 

Le Président Aristide y revient aujourd’hui dans des conditions douloureuses. 

Lorsqu’un homme dans le besoin frappe à la porte, vous ne voyez ni sa couleur, ni sa race, ni son rang. Vous l’accueillez et lui offrez le peu que vous avez. C’est ça le ga nzoni

Toutefois, au nom de tous les Centrafricains, le Président de la République tient à assurer le peuple frère d’Haïti de sa solidarité dans l’épreuve qu’il traverse actuellement. Il souhaite que la paix revienne très vite dans cette île des Caraïbes, pour le mieux-être de tous les Haïtiens. Il compte également sur la compréhension et la solidarité de la communauté internationale

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