Discussion entre le président Jean-Pierre Boyer et l'envoyé du Roi de France, le Baron de Mackau, après la ratification par le Sénat haïtien de l'ordonnance de Charles X



Le Baron de Mackau, envoyé de Charles X :

Monsieur le Président,

Le Roi a su qu’il existait sur cette terre éloignée, autrefois dépendante de ses États, un chef illustre, qui ne se servit jamais de son influence et de son autorité que pour soulager le malheur, désarmer la guerre de rigueurs inutiles, et couvrir les Français surtout de sa protection.

Le Roi m’a dit : "Allez vers cet homme célèbre, offrez-lui la paix, et, pour son pays, la prospérité et le bonheur. » J’ai obéi ; j’ai rencontré le chef que m’avait signalé mon Roi, et Haïti a pris son rang parmi les nations indépendantes".

Jean-Pierre Boyer, président d'Haiti :


Monsieur le Baron,

Mon âme est émue à l’expression des sentimens que vous venez de manifester. Il m’est glorieux et satisfaisant tout à la fois d’entendre ce que vous m’annoncez dans cette grande solennité, de la part de Sa Majesté le Roi de France. Tout ce que j’ai fait n’a été que le résultat de principes fixes qui ne varieront jamais.

J’éprouve une véritable satisfaction de pouvoir, dans cette circonstance, vous témoigner combien je me félicite d’avoir été à portée d’apprécier les qualités honorables qui vous distinguent.

Nota : Ces paroles ont été prononcées au Sénat le 11 juillet 1825.

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