Louis-Joseph Janvier écrit au directeur du journal français la Petite Presse pour défendre l'honneur d'Haïti face à des publications calomnieuses


MONSIEUR LE DIRECTEUR,

Voltaire répétait souvent : "Mon Dieu, délivrez-moi de mes amis; quant à mes ennemis, je m'en charge".

Lorsque quelqu'un qu'on suppose votre ami dit du mal de vous, tout le monde le croit sur parole.

Ce que j'en dis ici vise M. Cochinat.

M. Cochinat passe pour être l'ami des Haïtiens. Il vous adresse en ce moment de Port-au-Prince des chroniques sur Haïti que vous faites insérer dans la Petite Presse.

Ces chroniques sont de la plus pure fantaisie. 

Elles peuvent fausser l'esprit des abonnés de votre journal aussi bien que causer des préjudices à un pays déjà trop calomnié. 

Si vous voulez m'ouvrir les colonnes de votre feuille, je m'offre à prouver jusqu'à quel point la vérité peut être travestie ou dénaturée par un chroniqueur doué peut-être d'une trop riche imagination.

Veuillez croire, Monsieur le Directeur, aux sentiments de reconnaissance anticipée avec lesquels j'ai l'honneur d'être

      Votre serviteur, Louis-Joseph JANVIER.  

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