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Amwari peyi Lafrans sou Wa Charles X
 
Charles, pa lagras Bondye, elatriye.

Etandone atik 14 ak 73 Konstitisyon an; nan volonte n pou n aji selon enterè komès peyi Lafrans, malè ansyen kolon ki t ap viv Sendomeng yo ak sitiyation deplorab moun k ap viv sou zile sa a kounye a;

Nou pase lòd sa yo :

Atik 1. Pò ki nan pati fransèz Sendomeng yo ap rete ouvè pou komès tout nasyon. Lajan taks yo leve nan pò sa yo swa sou bato, swa sou machandiz k ap rantre oubyen k ap sòti ap menm pou tout peyi, sof pou peyi Lafrans taks sa yo ap diminye de mwatye.

Atik 2. Moun k ap viv nan pati fransèz Sendomeng yo ap gen pou vèse nan Kès jeneral depo ak konsiyasyon peyi Lafrans, an 5 fwa, ane apre ane, kote premye vèsman an dwe fèt 31 desanm 1825, sòm 150 milyon fran, ki ap pèmèt dedomajman tou ansyen kolon ki depoze yon reklamasyon.

Atik 3. Sou kondisyon sa yo, n ap bay moun k ap viv nan pati fransèz zile Sendomeng dwa pou yo granmoun tèt yo.

Òdonans sa a dwe sele ak gran so a.

Fè a Pari, nan chato Tuilri, 17 avril, ane lagras 1825 e premye ane depi rèy nou komanse.

Charles


NB : Yon tradiksyon Joseph Desrivières François, konfom ak orijinal franse a.

Moniman Vètyè - Okap (Kredi : Loop Haiti)

Jodi a 27 brimè, 12èm ane [19 novanm 1803, ndlr], adjidan-kòmandan Duveyrier, ki resevwa pouvwa nan men Jeneral Rochambeau pou negosye yon kraze kite sa, e mwen menm Jean-Jacques Dessalines, nou mete nou dakò sou atik sa yo :

Premye : Vil Okap ak tout fò ki depann de li yo dwe livre jou kap 28 la bay Jeneral an chèf la ki se Dessalines.

2. Minisyon pou fè lagè ki nan asnal yo, zam ak atiyri yo ap rete jan yo ye a, kote yo ye kounye a.

3. Tout bato de gè ak lòt zèfè ki nesesè pou Jeneral Rochambeau transpòte twoup li yo oubyen sivil ap gen libète pou kite peyi a jou nou mete nou dakò sou li a.

4. Ofisye militè ak sòlda yo, twoup ki nan ganizon Okap la ap soti, yo gen pou soti ak sonè lagè yo, yo dwe ale ak zam yo ak tout zèfè ki se pwopriyete demi brigad yo ladann nan.

5. Moun ki malad oubyen ki blese e ki pa nan eta pou yo transpòte yo ap jwenn swen nan lopital yo jiskaske yo geri. Y ap benefisye gwo jès imanite Jeneral Dessalines.

6. Jeneral Dessalines, pandan l ap ofri asirans pwoteksyon l ak tout moun k ap rete sou teritwa a, reklame yon zak jistis nan men Jeneral Rochambeau ki dwe lage pitit natif natal tè a ki prizonye, kèlkeswa koulè yo, ke pyès moun pa kapab, sou okenn pretèks, fòse kite peyi a ak lame fransèz la.

7. Sòlda 2 lame yo ap rete nan pozisyon yo jiska dizyèm jou ki fikse pou evakyasyon vil Okap la.

8. Jeneral Rochambeau ap voye pou sèvi kòm asirans respè trete sa a, adjidan-kòmandan Urbain, Jeneral Dessalines ap voye yon ofisye ki gen menm grad la [bay fransè yo, ndlr].

Dokiman sa a fèt an 2 egzanplè e ak volonte pou respekte l nan katye jeneral ki nan Odikap, nan jou, mwa ak ane ki mansyone anlè a.

(Siyati) DESSALINES.                             DUVEYRIER.

NB : Yon tradiksyon Joseph Desrivières François sou dokiman orijinal la wap jwenn nan lyen sa a.


PROCLAMATION
AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE

Nous LÉGER-FÉLICITÉ SONTHONAX, Commissaire Civil de la République, délégué aux Îles Françaises de l'Amérique sous le vent, pour y rétablir l'ordre & la tranquillité publique.

LES HOMMES NAISSENT ET DEMEURENT LIBRES ET ÉGAUX EN DROIT :

Voilà, citoyens, l'évangile de la France ; il est plus que temps qu'il soit proclamé dans tous les départemens de la République.

Envoyés par la Nation, en qualité de Commissaires civils à Saint-Domingue, notre mission était d'y faire exécuter la loi du 4 avril, de la faire régner dans toute sa force, & d'y préparer graduellement, sans déchirement et sans secousse, l'affranchissement général des esclaves.

A notre arrivée, nous trouvâmes un schisme épouvantable entre les blancs qui, tous divisés d'intérêt & d'opinion, ne s'accordaient qu'en un seul point, celui de perpétuer à jamais la servitude des nègres, & de proscrire également tout système de liberté et même d'amélioration de leur sort. Pour déjouer les mal-intentionnés et pour rassurer les esprits, tous prévenus par la crainte d'un mouvement subit, nous déclarâmes que nous pensions que l'esclavage était nécessaire à la culture.

Nous disions vrai, citoyens, l'esclavage était alors essentiel, autant à la continuation des travaux qu'à la conservation des colons. Saint-Domingue était encore au pouvoir d'une horde de tyrans féroces qui prêchaient publiquement que la couleur de la peau devait être le signe de la puissance ou de la réprobation ; les juges du malheureux Ogé, les créatures et les membres de ces infâmes commissions prévôtales qui avaient rempli les villes de gibets et de roues, pour sacrifier à leurs prétentions atroces les africains et les hommes de couleur ; tous ces hommes de sang peuplaient encore la colonie. Si, par la plus grande des imprudences, nous eussions, à cette époque, rompu les liens qui enchaînaient les esclaves à leurs maîtres, sans doute que leur premier mouvement eût été de se jeter sur leurs bourreaux, et dans leur trop juste fureur, ils eussent aisément confondu l'innocent avec le coupable ; nos pouvoirs, d'ailleurs, ne s'étendaient pas jusqu'à pouvoir prononcer sur le sort des Africains, & nous eussions été parjures et criminels si la loi eût été violée par nous.

Aujourd'hui les circonstances sont bien changées ; les négriers & les anthropophages ne sont plus. Les uns ont péri victimes de leur rage impuissante, les autres ont cherché leur salut dans la fuite et l'émigration. Ce qui reste des blancs est ami de la loi et des principes français. La majeure partie de la population est formée des hommes du 4 avril, de ces hommes à qui vous devez votre liberté, qui, les premiers, vous ont donné l'exemple du courage à défendre les droits de la nature et de l'humanité ; de ces hommes qui, fiers de leur indépendance, ont préféré la perte de leurs propriétés à la honte de reprendre leurs anciens fers. N'oubliez jamais, citoyens, que vous tenez d'eux les armes qui vous ont conquis la liberté ; n'oubliez jamais que c'est pour la République Française que vous avez combattu ; que de tous les blancs de l'Univers, les seuls qui soient vos amis, sont les Français d'Europe.

La République Française veut la liberté et l'égalité entre tous les hommes, sans distinction de couleur ; les rois ne se plaisent qu'au milieu des esclaves : ce sont eux qui, sur les côtes d'Afrique vous ont vendus aux blancs ; ce sont les tyrans d'Europe qui voudraient perpétuer cet infâme trafic. La RÉPUBLIQUE vous adopte au nombre de ses enfants ; les rois n'aspirent qu'à vous couvrir de chaînes ou à vous anéantir.

Ce sont les représentans de cette même République qui, pour venir à votre secours, ont délié les mains des Commissaires civils, en leur donnant le pouvoir de changer provisoirement la police & la discipline des ateliers. Cette police et cette discipline vont être changées : un nouvel ordre de choses va renaître, & l'ancienne servitude disparaîtra.

Devenus citoyens par la volonté de la Nation Française , vous devez être aussi les zélés observateurs de ses décrets ; vous défendrez, sans doute, les intérêts de la République contre les rois, moins encore par le sentiment de votre indépendance, que par reconnaissance pour les bienfaits dont elle vous a comblés. La liberté vous fait passer du néant à l'existence, montrez-vous dignes d'elle : abjurez à jamais l'indolence comme le brigandage : ayez le courage de vouloir être un peuple, & bientôt vous égalerez les nations européennes.

Vos calomniateurs & vos tyrans soutiennent que l'Africain devenu libre ne travaillera plus ; démontrez qu'ils ont tort ; redoublez d'émulation à la vue du prix qui vous attend ; prouvez à la France, par votre activité, qu'en vous associant à ses intérêts elle a véritablement accru ses ressources & ses moyens.

Et vous, citoyens égarés par d'infâmes royalistes ; vous qui, sous les drapeaux & les livrées du lâche espagnol, combattez aveuglément contre vos propres intérêts, contre la liberté de vos femmes & de vos enfants, ouvrez donc enfin les yeux sur les avantages immenses que vous offre la République. Les rois vous promettent la liberté : mais voyez-vous qu'ils la donnent à leur sujets ? L'espagnol affranchit-il ses esclaves ? Non sans doute ; il se promet bien, au contraire, de vous charger de fers sitôt que vos services lui seront inutiles. N'est-ce pas lui qui a livré Ogé à ses assassins ? Malheureux que vous êtes ! si la France reprenait un roi, vous deviendriez bientôt la proie des émigrés ; ils vous caressent aujourd'hui ; ils deviendraient vos premiers bourreaux.

Dans ces circonstances, le commissaire civil délibérant sur la pétition individuelle, signée en assemblée de commune.

Exerçant les pouvoirs qui lui ont été délégués par l'art. III du décret rendu par la convention nationale le 5 mars dernier ;

A ordonné & ordonne ce qui suit pour être exécuté dans la province du Nord.

Article premier. La déclaration des droits de l'homme & du citoyen sera imprimée, publiée & affichée partout où besoin sera, à la diligence des municipalités, dans les villes & bourgs, & des commandants militaires dans les camps et postes.

Article II. Tous les nègres & sang-mêlés, actuellement dans l'esclavage, sont déclarés libres pour jouir de tous les droits attachés à la qualité de citoyens français ; ils seront cependant assujettis à un régime dont les dispositions sont contenues dans les articles suivants.

Article III. Tous les ci-devant esclaves iront se faire inscrire, eux, leurs femmes & leurs enfans à la municipalité du lieu de leur domicile, où ils recevront leur billet de citoyens français signé du commissaire civil.

Article IV. La formule de ces billets sera déterminée par nous ; ils seront imprimés & envoyés aux municipalités, à la diligence de l'ordonnateur civil.

Article V. Les domestiques des deux sexes ne pourront être engagés au service de leurs maîtres ou maîtresses que pour trois mois, & ce, moyennant le salaire qui sera fixé entr'eux de gré à gré.

Article VI. Les ci-devant esclaves domestiques, attachés aux vieillards au-dessus de soixante ans, aux infirmes, aux nourrissons et aux enfans au-dessous de dix ans, ne seront point libres de les quitter. Leur salaire demeure fixé à une portugaise par mois pour les nourrices, & six portugaises par an pour les autres, sans distinction de sexe.

Article VII. Les salaires des domestiques feront exigibles tous les trois mois.

Article VIII. Ceux des ouvriers, dans quelque genre que ce soit, seront fixés de gré à gré avec les entrepreneurs qui les emploieront.

Article IX. Les nègres actuellement attachés aux habitations de leurs anciens maîtres, seront tenus d'y rester ; ils seront employés à la culture de la terre.

Article X. Les guerriers enrôlés, qui servent dans les camps ou dans les garnisons pourront se fixer sur les habitations en s'adonnant à la culture, & obtenant préalablement un congé de leur chef ou un ordre de nous, qui ne pourront leur être délivré qu'en se faisant remplacer par un homme de bonne volonté.

Article XI. Les ci-devant esclaves cultivateurs seront engagés pour un an, pendant lequel temps ils ne pourront changer d'habitation que sur une permission des juges de paix, dont il sera parlé ci-après, & dans les cas qui seront par nous déterminés.

Article XII. Les revenus de chaque habitation seront partagés en trois portions égales, déduction faite des impositions, lesquelles sont prélevées sur la totalité.

Un tiers demeure à la propriété de la terre & appartiendra au propriétaire. Il aura la jouissance de l'autre tiers pour les frais de fesance-valoir ; le tiers restant sera partagé entre les cultivateurs de la manière qui va être fixée.

Article XIII. Dans les frais de fesance-valoir sont compris tous les frais quelconques d'exploitation, les outils, les animaux nécessaires à la culture & au transport des denrées, la construction & l'entretien des bâtiments, les frais de l'hôpital, des chirurgiens & gérans.

Article XIV. Dans le tiers du revenu appartenant aux cultivateurs, les commandeurs, qui seront désormais appelés conducteurs de travaux, auront trois parts.

Article XV. Les sous-conducteurs recevront deux parts, de même que ceux qui seront employés à la fabrication du sucre & de l'indigo.

Article XVI. Les autres cultivateurs, à quinze ans & au-dessus, auront chacun une part.

Article XVII. Les femmes à quinze ans & au-dessus auront deux tiers de part.

Article XVIII. Depuis dix ans jusqu'à quinze, les enfans des deux sexes auront demi-part.

Article XIX. Les cultivateurs auront en outre leurs places à vivres ; elles seront réparties équitablement entre chaque famille, eu égard à la qualité de la terre & à la quantité qu'il convient d'accorder.

Article XX. Les mères de familles qui auront un ou plusieurs enfans au-dessous de dix ans, recevront part entière. Jusqu'au dit âge les enfans resteront à la charge de leurs parens pour la nourriture & l'habillement.

Article XXI. Depuis l'âge de dix ans à celui de quinze, les enfans ne pourront être employés qu'à la garde des animaux ou à ramasser & trier du café & du coton.

Article XXII. Les vieillards & les infirmes seront nourris par leurs parens. Les vêtemens & les médicamens seront à la charge du propriétaire.

Article XXIII. Les denrées seront partagées à chaque livraison entre le propriétaire & le cultivateur, en nature ou en argent au prix du cours, au choix du propriétaire : en cas de partage en nature, celui-ci sera tenu de faire conduire à l'embarcadaire le plus voisin la portion des cultivateurs.

Article XXIV. Il sera établi dans chaque commune un juge de paix & deux assesseurs, dont les fonctions seront de prononcer sur les différends entre les propriétaires & les cultivateurs, et de ces derniers entr'eux, relativement à la division de leurs portions dans le revenu : ils veilleront à ce que les cultivateurs soient bien soignés dans leurs maladies, à ce que tous travaillent également ; & ils maintiendront l'ordre dans les ateliers.

Article XXV. Les propriétaires, fermiers ou gérans seront tenus d'avoir un registre paraphé par la municipalité du lieu, sur lequel sera inscrit la quantité de chaque livraison de denrées, & de régler la répartition du tiers revenant aux cultivateurs ; cette répartition sera vérifiée par l'inspecteur de la paroisse & arrêtée par lui définitivement.

Le juge de paix sera tenu d'avoir un double du registre tenu par chaque gérant ou propriétaire & de le représenter à l'inspecteur général toutes les fois qu'il en sera requis : il en sera de même des propriétaires & gérans à l'égard des juges de paix & de l'inspecteur général.

Article XXVI.L'inspecteur général de la province du Nord sera chargé d'inspecter toutes les habitations, de prendre auprès des juges de paix tous les renseignemens possibles sur la police & la discipline des atteliers & de nous en rendre compte ainsi qu'au gouverneur général & à l'ordonnateur civil. Il sera en tournée au moins vingt jours du mois.

Article XXVII. La correction du fouet est absolument supprimée ; elle sera remplacée, pour les fautes contre la discipline, par la barre pour un, deux ou trois jours, suivant l'exigence des cas. La plus forte peine sera la perte d'une partie ou de la totalité des salaires ; elle sera prononcée par le juge de paix et ses assesseurs ; la portion de celui ou de ceux qui en seront privés accroîtra au profit de l'attelier.

Article XXVIII. A l'égard des délits civils, les ci-devant esclaves seront jugés comme les autres citoyens français.

Article XXIX. Les cultivateurs ne pourront être contraints de travailler le dimanche : il leur sera laissé deux heures par jour pour la culture de leur place. Les juges de paix régleront, suivant les circonstances, l'heure à laquelle les travaux devront commencer et finir.

Article XXX. Il sera libre au propriétaire ou gérant d'avoir tel nombre que bon lui semblera de conducteurs ou sous-conducteurs de travaux ; ils seront choisis par lui & pourront être destitués également par lui, à la charge d'en rendre compte au juge de paix qui, assisté de ses assesseurs, prononcera sur la validité de la destitution. Les conducteurs & sous-conducteurs pourront aussi être destitués par le juge de paix assisté de ses assesseurs, sur les plaintes portées contre eux par les cultivateurs.

Article XXXI. Les femmes enceintes de sept mois ne travailleront point au jardin, & n'y retourneront que deux mois après leurs couches ; elles n'en jouiront pas moins, pendant ce temps, des deux tiers de part qui leur sont alloués.

Article XXXII. Les cultivateurs pourront changer d'habitation pour raison de sûreté ou d'incompatibilité de caractère reconnue, ou sur la demande de l'atelier où ils sont employés. Le tout sera soumis à la décision du juge de paix, assisté de ses assesseurs.

Article XXXIII. Dans la quinzaine du jour de la promulgation de la présente proclamation, tous les hommes qui n'ont pas de propriétés, & qui ne seront ni enrôlés, ni attachés à la culture, ni employés au service domestique & qui seraient trouvés errants, seront arrêtés & mis en prison.

Article XXXIV. Les femmes qui n'auront pas de moyens d'existence connus, qui ne seront pas attachées à la culture ou employées au service domestique, dans le délai ci-dessus fixé, ou qui feraient trouvées errantes seront également arrêtées & mises en prison.
Article XXXV. Les hommes & femmes mis en prison dans les cas énoncés aux deux articles précédens, seront détenus pendant un mois, pour la première fois ; pendant trois mois, pour la seconde ; & la troisième fois, condamnés aux travaux publics pendant un an.

Article XXXVI. Les personnes attachées à la culture, & les domestiques ne pourront, sous aucun prétexte, quitter, sans une permission de la municipalité, la commune où ils résident ; ceux qui contreviendront à cette disposition seront punis de la manière déterminée dans l'article XXVII.

Article XXXVII. Le juge de paix sera tenu de visiter, toutes les semaines, les habitations de sa dépendance. Le procès-verbal de visite sera envoyé à l'inspecteur général, qui en fera passer des expéditions aux Commissaires Civils, au Gouverneur Général & à l'Ordonnateur Civil.
Article XXXVIII.

Les dispositions du Code Noir demeurent provisoirement abrogées.

La présente proclamation sera imprimée & affichée partout où besoin sera.

Elle sera proclamée dans les carrefours & places publiques des villes et bourgs de la province du Nord, par les officiers municipaux en écharpe, précédés du bonnet de la Liberté, porté au haut d'une pique.

Ordonnons à la commission intermédiaire, aux corps administratifs & judiciaires de la faire transcrire dans leurs registres, publier & afficher.

Ordonnons à tout commandant militaire de prêter main-forte pour son exécution.

Requérons le Gouverneur Général par intérim de tenir la main à l'exécution. 

Au Cap, le 29 août 1793, l'an deux de la République Française.

            SONTHONAX.

Par le Commissaire civil de la République.
GAULT , Secrétaire adjoint de la Commission Civile.

AU CAP-FRANÇAIS, de l'Imprimerie de P. Gatineau
au Carénage, près de la Commission Intermédiaire.

Source : MJP Université de Perpignan


 Santo-Domingo, le 6 janvier 1801.

Très-Excellent Seigneur,

La lettre de Votre Excellence par duplicata, en date du 29 frimaire, que je viens de recevoir, m’est aussi étrange que celle du 14 nivôse qui l’accompagne : l’une et l’autre sont incompréhensibles, et ne peuvent s’accorder avec ce que Votre Excellence m’a écrit le 1er thermidor (20 juillet, datée du Petit-Goave). Cette dernière est digne de celui qui a été élevé à la suprématie des deux nations.

Dans vos dites lettres, il paraît que Votre Excellence traite tantôt d’une vengeance qui n’est dirigée ni contre moi, ni contre ces peuples honorables, tantôt il paraît qu’elle traite de la prise de possession.

L’agent, par son arrêté du 27 prairial an 8 (16 juin) a annulé celui du 7 floréal (27 avril) de la même année ; il me l’a transmis par sa lettre du 15 vendémiaire (7 octobre), approuvant mes résolutions, et convenant d’attendre en tout, ce que diraient l’Espagne et la France.

À présent, je me trouve avec des lettres, l’une avec le titre de duplicata, et l’autre écrite de Saint-Jean dans laquelle vous me parlez d’éviter l’effusion du sang, que Votre Excellence approche de notre juridiction pacifique à la tête de ses troupes menaçantes, et dans le style d’un ennemi déclaré.

Je dois douter que ce soit Votre Excellence qui ait dicté ces lettres, ni qu’on puisse comprendre que ce soit Votre Excellence qui agisse de la sorte. Notre sang se versera toutes les fois que par son effusion il pourra résulter quelque honneur à notre gouvernement. Il ne se versera pas pour causer un scandale, une horreur, ni pour baigner un territoire où règnent de meilleurs sentimens que ceux de l’humanité.

Votre Excellence me donne des éloges dans ses lettres ; Votre Excellence a des considérations pour ses voisins : comment devons-nous concilier cela avec l’idée de la vengeance ? Votre Excellence a renvoyé ses prétendus griefs à la souveraineté de la République française, et j’ai renvoyé les miens à mon monarque : étant ainsi d’accord par cette sage mesure, comment nous arrangerons-nous à présent d’une nouveauté attentatoire des meilleures mesures ou satisfactions que nous sommes sur le point d’espérer de qui nous commande, à Votre Excellence et à moi, et dans le temps que j’attends avec soumission un résultat quelconque, ou une inculpation ?

Monsieur Agé n’a reçu aucune insulte, comme Votre Excellence l’a reconnu dernièrement et m’en a remercié par ses lettres ; ceci me persuade que je ne suis pas dans l’erreur, et les personnes les plus étrangères et les plus impartiales qui connaissent notre cas me le confirment ; d’où il résulte qu’où il n’y a pas d’injure, il n’est pas besoin de réparation ; et, s’il en fallait, ce serait l’affaire de nos gouvernemens.

Que Votre Excellence revienne sur elle-même ; qu’elle éloigne de soi tous les conseillers qui la conduisent si mal : car les mouvemens propres de Votre Excellence sont tout différens et dérivent de la religion. Que Votre Excellence n’afflige plus ces peuples qui respirent la simplicité et l’innocence : la France le sait, et j’assure Votre Excellence que c’est le seul moyen de les conserver et de les attacher, et qu’il n’en reste aucun autre à Votre Excellence pour conserver sa réputation intacte, depuis tant de temps qu’elle combat pour mériter les éloges de sa patrie.

Autrement, je vous fais mille et une protestations, dans la conviction que c’est un territoire et un vasselage de la République française que vous menacez sans lui en donner avis, et dont la conservation et la tranquillité me sont confiées jusqu’à la détermination suprême de les délivrer, ainsi que j’en ai les ordres.

Dieu garde Votre Excellence un grand nombre d’années, Très-Excellent Seigneur.

Don Joachim Garcia.

Source : étude sur l'histoire d'Haïti, TOME 4, BEAUBRUN ARDOUIN

 

Au Cap, le 29 frimaire an 9 de la République française une et indivisible.

Toussaint Louverture, général en chef de l’armée de Saint-Domingue,

À Son Excellence Don Joachim Garcia, etc.
Monseigneur,

J’avais eu l’honneur de vous mander des Cayes, que je me réservais à mon premier voyage au Cap, de vous écrire pour vous demander justice de l’insulte faite au gouvernement, en la personne d’un de ses officiers-généraux, son envoyé auprès de l’audience espagnole. Je vous avoue que si j’ai dû être surpris d’un procédé si contraire aux règles établies entre les nations policées, mon devoir me prescrit impérativement d’en obtenir une réparation. J’espère donc, Monseigneur, que vous ne me la laisserez pas désirer plus longtemps, en me répondant d’une manière satisfaisante à ma réclamation.

Des raisons d’État ont déterminé l’agent du gouvernement à m’ordonner, le 7 floréal an 8 [27 avril, ndlr] de prendre, au nom de la République, possession de la partie de cette île cédée à la France par Sa Majesté Catholique, d’après le traité conclu à Bâle entre les deux nations. En conséquence, je vous préviens que j’ai chargé le général Moïse, commandant en chef la division du Nord, de cette importante expédition ; et, d’après l’outrage qu’a essuyé le gouvernement en la personne du général Agé pour la même mission, j’ai dû faire accompagner le général Moïse d’une force armée suffisante, pour l’exécution du traité et pour la protection de toute cette partie de l’île, contre les entreprises des ennemis de la République.

Je désire de tout mon cœur que la conduite franche et loyale des habitans et la vôtre, Monseigneur, réalise mes espérances et me mette à même de contremander la plus grande partie des troupes que l’expérience a nécessité de mettre en mouvement, pour assurer la pleine et entière exécution des ordres du gouvernement.

J’espère également, Monseigneur, que vous voudrez bien ne point laisser ignorer aux Espagnols qui resteront sous les lois françaises, que leurs personnes et leurs propriétés seront respectées, et qu’il ne sera rien innové aux usages religieux qu’ils professent. Recevez-en, Monseigneur, je vous prie, ma parole inviolable de militaire. Soyez en même temps persuadé que si j’insiste sur la réparation que je réclame de Votre Excellence, à l’occasion de l’insulte faite au gouvernement en la personne du général Agé, c’est parce que j’ai uniquement à cœur, en faisant respecter le nom français, d’entretenir les liaisons d’amitié qui existent entre les deux métropoles.

Que Dieu vous prenne, Monseigneur, en sa sainte garde.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les égards dus à votre mérite et à votre dignité, etc.

Toussaint Louverture.

Depuis le 24 février écoulé, des chars, des navires de guerre, des missiles antichars, des missiles de croisière, des Soukhoïs et des dizaines de milliers de soldats sont mobilisés en Ukraine. L’évènement tant redouté par tant de personnes en Ukraine, en Russie, en Europe, aux États-Unis-Unis et ailleurs est fini par arriver c’est-à-dire une guerre de haute intensité sur le territoire européen. Si cette guerre implique directement deux pays – la Russie et l’Ukraine –, la responsabilité n’incombe pas uniquement à ces deux États. C’est l’aboutissement de trois décennies d’erreurs, d’aveuglement des puissances euro-atlantiques réunies au sein de l’OTAN.

L’Organisation du Traité Atlantique Nord, mieux connue sous l’acronyme OTAN, est créée en 1949 par les États-Unis et ses alliés pour contrecarrer la puissance soviétique qui avec les États-Unis était la grande vainqueur de la seconde guerre mondiale. Contrairement à ce qui est souvent dit, l’OTAN n’a pas été créée pour contrecarrer le Pacte de Varsovie, car celui-ci a été créé juste après, en 1955. C’est plutôt l’inverse qui est vrai. L’existence des deux alliances militaires, avec la dissuasion nucléaire et la garantie d’une destruction mutuelle, a permis d'éviter la guerre sur le territoire européen. Ce qui était fort bien! Néanmoins, la décennie 80 a été une période de grande difficulté pour l’Union soviétique qui s’est, au début des années 90, écroulée comme un château de sable. Les conséquences immédiates sont l’indépendance des anciennes Républiques soviétiques, la dislocation du bloc oriental et surtout l’extinction du Pacte de Varsovie. A partir de ce moment-là, les États-Unis se sont affirmés comme la seule superpuissance du monde.

L'évolution de l'OTAN entre 1990 et 2022

La chute de l’Empire soviétique et la fin du Pacte oriental auraient dû logiquement conduire à la fin de l’OTAN puisque la menace que représentait l’Est avait disparue. Ce n’est pas ce qui a été fait. L’organisation a été maintenue. Lors des négociations entre les soviétiques et les principales puissances occidentales au crépuscule de l’Empire moscovite, les États-Unis avaient promis aux soviétiques qu’ils n’intégreraient aucun pays de l’ancien bloc socialiste dans l’OTAN, question de ne pas avancer vers les frontières de Moscou. Cette promesse, certes orale, dont ont été témoins de nombreux diplomates, n’a pas été tenue. Profitant de la faiblesse de la nouvelle Russie, l’organisation a intégré quasiment tous les pays européens de l’ancien camp oriental, exception faite de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie. Même les pays baltes – Lituanie, l’Estonie et la Lettonie – qui étaient des Républiques soviétiques, pas simplement de simples satellites soviétiques comme l’étaient la Pologne, la République tchécoslovaque et la Hongrie, sont intégrées à l’organisation euro-atlantique en dépit des protestations de la fébrile Russie. Ce qui fait que les infrastructures otaniennes sont dorénavant à quelques kilomètres des frontières russes. L’enclave russe de Kaliningrad est désormais encerclée par l’OTAN. Les États-Unis s’implantent même en Asie centrale, dans la sphère d’influence russe comme le Kirghizistan, qui fut une ancienne République de l’Union soviétique.

Les États occidentaux auraient pu profiter de la faiblesse de la Russie pour l’intégrer profondément dans le camp occidental c’est-à-dire de l’intégrer dans l’Union européenne voire dans l’OTAN étant donné qu’elle est maintenue. Les Russes voulaient au moins être impliqués dans l’action occidentale, car c’est un avant tout une puissance occidentale. Quoique que l’on dise plus de 75% des Russes vivent dans les oblasts de l’Ouest de la Fédération de Russie, c’est-à-dire dans la partie européenne du plus vaste pays de la Planète. Le président Poutine, dans son allocution du 21 février 2022 où il annonçait la reconnaissance par la Fédération de Russie des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, affirmait avoir demandé au président Clinton qui effectuait une visite dans la capitale russe ce qu’il pensait d’une adhésion à l’OTAN de la Russie, la réponse du président américain était assez retenue comme pour dire « non », à cette demande. La preuve que l’inclusion de la Russie à l’Ouest ne traversait pas la tête de la classe dirigeante de ces États. Ce qui est peut-être le signe du fait que les pays occidentaux et, les États-Unis, tout particulièrement ont besoin d’ennemis pour exister, pour justifier les gigantesques budgets militaires qui sont comme une aubaine pour l’industrie de l’armement washingtonien.

Il est clair qu’une Russie, membre à part entière de l’Union européenne sans même être membre de l’organisation nord-atlantique ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Ce serait une Russie complètement intégrée au marché européen, plus pacifique à l'égard de ses voisines. L’Europe de l’Atlantique à l’Oural de Charles de Gaulle deviendrait une réalité. L’Europe empiéterait même sur l’Asie, en s’étendant jusqu’à Vladivostok, jusqu’à la péninsule du Kamtchatka, jusqu’à la mer du Japon et des rivages de la Corée. Comme elle serait grande cette Europe ! Et si la Russie adhérait à l’OTAN? Ce qui est sûr c’est qu’on n’aurait pas de guerre aujourd’hui entre deux pays slaves qui sont la Russie et l’Ukraine puisqu’elle serait tous les deux déjà membre de l’alliance. Ou du moins, l’inquiétude des Russes envers l’avancée de l’OTAN vers ses frontières n’existerait pas même si l’Ukraine, la Biélorussie et la Géorgie n’en faisaient pas partie. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on peut légitimement se poser la question de la responsabilité des États-Unis et de l’Union européenne dans la guerre d’aujourd’hui. En choisissant de désigner la Russie comme ennemie, en la diabolisant, en l’humiliant, Bruxelles et Washington sont co-responsables, avec Moscou bien sûr, de la guerre russo-ukrainienne actuelle.

Joseph Desrivières François
Vladimir Poutine - Président de la Fédération de Russie

         Le 24 février dernier, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a décidé d’envahir l’Ukraine pour, dit-il, “démilitariser et dénazifier l’Ukraine”. Disons-le tout de suite, cet acte est contraire au droit international public en ce sens qu’il foule aux pieds un pilier fondamental de la cohabitation entre les Nations qui est l’intégrité territoriale de tout État indépendant. En outre, si je me fie à ce qui se dit à Moscou, cette action militaire russe mettra à mal la souveraineté de l’État ukrainien. Au vu de ces éléments, l’opération militaire de la Fédération de Russie est illégale et doit être condamnée fermement. Je la condamne, en effet. Cette condamnation est quasi-générale en Occident et dans les pays alliés des Occidentaux. Ce qui est fort bien. Néanmoins, ce qui me frappe dès le déclenchement de cette guerre, ce ne sont pas les condamnations ou les approbations, c'est l’hypocrisie manifeste de l’Occident qui est tombé très rapidement dans une amnésie générale comme si c’est la première fois que le monde connait une guerre, comme si avant le début de ce conflit le monde était un havre de paix et surtout que les pays Occidentaux n’étaient pas les plus grands marchands de la mort de la planète. C’est ainsi que très vite ont été oubliées les guerres illégales et meurtrières de l’Occident partout dans le monde après la fin de la guerre froide, pour ne pas mentionner celles d’avant. On ne peut qu’être étonné devant un tel oubli !

Volodymyr Zelensky - Président de l'Ukraine

            Après la désintégration de l’Union soviétique au début des années 90, le camp occidental qui a gagné la Guerre froide est devenu, avec les États-Unis d’Amérique en tête, le gendarme du monde. Beaucoup pensaient que c’était la fin du monde, en ce sens que les États-Unis, devenus l'unique super-puissance du monde, ne seraient jamais plus concurrencés, menacés et que la démocratie jaillirait partout sur la planète telles les vagues de l’océan qui frappent nos rivages. Ce gendarme ne se prive pas, depuis, de son superpouvoir pour intervenir militairement çà et là pour consolider ses intérêts même si officiellement, c'est toujours pour établir la démocratie, la prospérité et la paix. De nombreuses guerres ont lieu sous ce faux prétexte, parfois accompagné d’autres, comme le fait de désarmer l’Irak qui détenait selon les Américains des armes de destruction massive. Justement, l’Irak, ce pays arabe et musulman, a été détruit par les États-Unis et leurs alliés, avec l’exception notable de la France et de l’Allemagne. Il n’y a pas de doute que Saddam Hussein était un dictateur. Mais était-il nécessaire d’aller déverser des milliers de bombes sur son peuple, sur le patrimoine irakien ? Était-il nécessaire d’aller renverser un gouvernement et un président, fussent-ils, dictatoriaux et tyranniques ? N’est-ce pas aux peuples et à eux seuls de terrasser leurs tyrans ? En tout cas, près de 20 ans après, on a tous vu la beauté et la vigueur de la charmante démocratie irakienne. On a tous vu la prospérité promise par Georges Walker Bush aux Irakiens. On a tous vu la paix et la sécurité qu’ont apportées les canonnades, les bombardements, le massacre et la torture des Irakiens. C’est évidemment une complète réussite ! Trêve de plaisanterie ! L’Irak est aujourd’hui un enfer pour ses habitants, bien qu’il n’ait pas été un paradis pour son peuple sous Saddam Hussein, mais il était au moins un purgatoire.

Mossoul - Deuxième ville d'Irak

            L’Irak a été détruit. Mais, il y a un pays dont on parle très peu. Et c’est normal, car il n’existe plus, il s’agit de la Yougoslavie ou plutôt de l’ex-Yougoslavie. Ce pays a été détruit complètement jusqu’à se désintégrer comme l’Union soviétique. C’était un pays européen qui était certes aux prises à des tensions ethniques entre les différentes composantes de la Fédération à la fin des années 90. L’OTAN a été la pierre qui a achevé l’implosion de la République yougoslave, avec l’invasion du territoire, des bombardements massifs qui ont fait des milliers de morts en 1999. Évidemment, on ne peut pas cautionner le nettoyage et tous les actes criminels des autorités serbes contre les minorités ethniques et notamment contre les Albanais, majoritaires dans la province du Kosovo. La communauté internationale devait réagir pour forcer le président Milosevic à négocier et garantir la sécurité des Kosovars. Ce n’est pas cette voie qui a été choisie, mais plutôt celle de la guerre. Cela a été fait malgré les protestations de certains pays comme la Russie qui condamnait l’illégalité d’une telle démarche otanienne sans l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il s’ensuit ensuite la partition de la Serbie, car l’Occident a déclaré indépendant un territoire qui est un berceau historique du peuple serbe. Cette indépendance est reconnue par les principaux pays occidentaux.

            Plus proche de nous, en 2011, la Jamahiriya libyenne du colonel Kadhafi a été victime de cette politique de bombardement de l’OTAN et de l’Occident. C’était en plein Printemps arabe. Sous le prétexte de protéger la population de Benghazi qui se soulevait contre le guide libyen, l’OTAN, avec la participation active de la France de Nicolas Sarkozy, de la Grande-Bretagne de David Cameron et des États-Unis du Prix Nobel de la Paix, Barack Hussein Obama, a détruit la Libye. Il y avait certes un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, mais ce mandat permettait seulement d’établir une zone d’exclusion aérienne pour protéger la population contre d’éventuelles représailles des forces de Kadhafi. L’OTAN ne s’est pas contentée de jouer son rôle. Elle est allée plus loin, en armant les rebelles dont beaucoup étaient des terroristes locaux ou affiliés à Al-Qaida et en pilonnant les troupes, les infrastructures et les équipements militaires du gouvernement libyen, donnant un avantage décisif aux rebelles. Le résultat de ces bombardements est que le colonel Mouammar Kadhafi a été tué, l’État libyen n’existe plus, le pays devient un marché aux esclaves à ciel ouvert, la pauvreté, la misère et le terrorisme règnent en maitre. Aujourd’hui, le peuple malien et les Africains du Sahel, en général, subissent de plein fouet les conséquences de cette guerre occidentale contre la Libye, avec l’essaimage du terrorisme qui mine fortement la capacité des États à se développer. Au lieu de consacrer de l’argent à l’éducation, l’emploi, l’agriculture, la santé, la justice et la protection sociale, ces pays voient une bonne partie de leurs ressources être consacrées à l’Armée et à la lutte contre le terrorisme. Ce qui conduit des dizaines de milliers de jeunes de cette région à l’émigration en Europe. Je pourrais citer tant d’autres pays qui ont été victimes de l’agression des États-Unis pendant les trente dernières années.
Colonel Kadhafi

            Ce qui est intéressant de voir c’est le traitement de ces agressions, ces violations du droit international. Les médias occidentaux accompagnent la propagande des États agresseurs. Après tout, il s’agit de guerres pour répandre la démocratie et les droits humains ! Parfois, ils ne parlent pas de guerre, ils parlent d’”intervention” : intervention américaine en Irak, intervention de la France en Libye, etc. Quel contraste donc avec la guerre de la Russie contre l’Ukraine ! Les Russes sont présentés comme les méchants et les Ukrainiens, les gentils. Le président russe est présenté comme l’incarnation du diable, du tyran allemand Adolf Hitler, ou plutôt comme un fou, un homme assoiffé de sang, un Caligula ressuscité. La réalité n’est malheureusement jamais toute noire ni jamais toute blanche. Quand on voit les sanctions qui pleuvent comme des cordes sur la Russie, on se demande, mais où étaient ces pays en 2003 ? Où étaient-ils quand les Irakiens se faisaient massacrer, quand les Panaméens étaient canardés, les Haïtiens envahis, les Libyens détruits, les Serbes martyrisés ? Les sanctions n’existaient-elles pas à ce moment-là ? N’étaient-elles pas encore nées ? Surgissent-elles ex nihilo le 24 février 2022 ? Le droit international public n’existe-t-il pas pour les Palestiniens ? Les Yéménites ne sont-ils pas des êtres humains ? Est-ce normal qu’ils soient occis par des armes françaises, américaines, canadiennes ou allemandes ? Existent-elles deux humanités ? Des dizaines de questions pourraient être posées.


        En conclusion, l’invasion russe n’a aucune légalité au regard du droit international même si les réclamations de la partie russe sont entendables. Il s’agit de l’usage de la force au lieu de primer la négociation. Mais, on ne peut pas ne pas se pencher sur cette hypocrisie permanente des États-Unis et de leurs alliés qui s’assoient sur la démocratie, les droits de l’homme, le droit international quand cela les arrange et qui les défendent et réagissent violemment, tout à coup, quand un adversaire fait de même. Ce comportement fait que l’Occident n’est pas en mesure de faire la leçon à qui que ce soit en ce qui a trait au respect du droit international. La Russie ne fait que copier les stratégies occidentales. Peut-être que ce sera une bonne élève, suivons-la de près.


Joseph Desrivières François


La République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), la République socialiste soviétique d'Ukraine (RSSU), la République socialiste soviétique de Biélorussie (RSSB), et la République socialiste fédérative soviétique de la Transcaucasie (RSFST - Géorgie, Azerbaïdjan et Arménie) concluent le présent traité d'union concernant la formation d'un État fédéral unique - l'Union des Républiques socialistes soviétiques - pour les objets suivants :

1. Relèvent de la compétence de l'Union des Républiques socialistes soviétiques :
a) la représentation internationale de l'Union ;
b) la modification des frontières extérieures de l'Union ;
c) la conclusion des traités pour l'admission de nouvelles républiques au sein de l'Union ;
d) la déclaration de guerre et la conclusion de la paix ;
e) la dette publique extérieure ;
f) la ratification des traités internationaux ;
g) la mise en place des bases du commerce intérieur et extérieur ;
h) la fixation des principes et du plan général de toute l'économie de l'Union, ainsi que la conclusion des contrats de concession ;
i) la règlementation du transport et des services postaux, le service du télégraphe ;
j) les fondements de l'organisation des forces armées de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ;
k) l'approbation du budget consolidé de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, la mise en place de la politique monétaire, du système monétaire et de crédit, ainsi que du système des impôts de l'Union, des républiques et des impôts locaux ;
l) l'établissement de principes généraux de gestion des terres et de l'utilisation des terres, ainsi que de l'utilisation des ressources minérales, des forêts et des eaux dans toute l'Union ;
m) la législation fédérale sur les migrations ;
n) les fondements du système judiciaire et les procédures judiciaires, ainsi que le droit civil et pénal fédéral ;
o) les fondements de la législation du travail ;
p) les principes généraux de l'enseignement public ;
q) les mesures communes pour la protection de la santé publique ;
r) le système des poids et mesures ;
s) l'organisation des statistiques fédérales ;
t) les fondements de la législation sur la citoyenneté de l'Union et le droit des étrangers ;
u) l'amnistie générale ;
v) l'annulation des décisions des congrès des soviets, des conseils exécutifs centraux et des soviets de commissaires du peuple des républiques fédérées; dans tous les cas où ces résolutions seraient contraires au traité d'Union.


2. L'organe suprême de l'Union des Républiques socialistes soviétiques est le Congrès des Soviets de l'Union des Républiques socialistes soviétiques et, dans les périodes entre les congrès, le Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

3. Le Congrès des Soviets de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, est composé de représentants des conseils municipaux sur la base d'un député pour chaque tranche de 25.000 électeurs et des représentants des congrès des Soviets des provinces sur la base d'un député par tranche de 125.000 habitants.

4. Les délégués au Congrès des Soviets de l'Union des Républiques socialistes soviétiques sont élus au congrès provincial.

5. Les Congrès ordinaires des Soviets de l'URSS sont convoqués par le Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, une fois par an ; un congrès extraordinaire est convoqué par le Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, sur sa propre initiative ou à la demande d'au moins deux républiques soviétiques au moins.

6. Le Congrès des Soviets de l'Union des Républiques socialistes soviétiques élit le Comité central exécutif, dans lequel les représentants des républiques de l'Union sont en proportion de la population de chaque république, soit au total : 371 membres.

7. Les sessions ordinaires du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques se tiennent trois fois par an. Des sessions extraordinaires sont convoquées par ordre du Présidium du Comité central exécutif de l'Union ou à la demande du Conseil des Commissaires du Peuple de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ou du Comité exécutif central de l'une des républiques soviétiques.

8. Le Congrès des Soviets et les sessions du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ont lieu dans les capitales des républiques soviétiques, de la manière prescrite par le Présidium du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

9. Le Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques élit un Présidium, qui est l'autorité suprême de l'Union entre les sessions du Comité exécutif central de l'Union.

10. Le Présidium du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques se compose de 19 membres, parmi lesquels le Comité exécutif central de l'Union élit les quatre présidents du Comité exécutif central de l'Union, qui représentent les quatre républiques de l'Union.11. Le Conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom de l'Union) est l'organe exécutif du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques. Il est élu par le Comité exécutif central de l'Union pour la durée de celui-ci, et comprend :
- le président du Conseil des commissaires du peuple de l'Union ;
- les vice-présidents ;
- le commissaire du peuple aux affaires étrangères ;
- le commissaire du peuple aux affaires militaires et navales ;
- le commissaire du peuple au commerce extérieur ;
- le commissaire du peuple aux chemins de fer ;
- le commissaire du peuple aux postes et télégraphes ;
- le commissaire du peuple à l'inspection des travailleurs et des paysans ;
- le président du Conseil suprême de l'économie nationale ;
- le commissaire du peuple au travail ;
- le commissaire du peuple à l'alimentation ;
- le commissaire du peuple aux finances.


12. Pour l'approbation de la loi révolutionnaire sur le territoire de l'Union des Républiques socialistes soviétiques et la coordination des efforts des républiques de l'Union pour lutter contre la contre-révolution,sont créés auprès du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques,une Cour suprême, qui exerce les fonctions de contrôle judiciaire supérieur, et auprès du Conseil des commissaires du peuple de l'Union, une Direction politique d'État unifiée [Guépéou], dont le président fait partie du Conseil des commissaires du peuple de l'URSS avec voix consultative.


13. Les décrets et les règlements des commissaires du peuple de l'Union des Républiques socialistes soviétiques sont obligatoires pour toutes les républiques soviétiques, et sont exécutoires directement sur l'ensemble du territoire de l'Union.

14. Les décrets et les règlements du Comité exécutif central et du Conseil des commissaires du peuple de l'Union sont imprimés dans les langues couramment utilisées dans les républiques de l'Union (russe, ukrainien, biélorusse, géorgien, arménien, turc).

15. Les comités exécutifs centraux des républiques de l'Union peuvent protester contre les décrets et règlements du Conseil des commissaires du peuple de l'Union, auprès du Présidium du Comité central exécutif de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, sans suspendre leur exécution.

16. Les règlements et les décisions du Conseil des commissaires du peuple de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ne peuvent être annulés que par le Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ou son Présidium ; les décisions de tel commissaire du peuple de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ne peuvent être annulées que par le Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiquesou son Présidium et par le Conseil des commissaires du peuple de l'Union.

17. Les décisions prises par les commissaires du peuple de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ne peuvent être suspendues par les Comités exécutifs centraux des républiques de l'Union que dans des cas exceptionnels, si elles sont manifestement contraires aux règlements duConseil des commissaires du peuple ou du Comité exécutif central de l'Union des Républiques socialistes soviétiques. La décision de suspension pris par le Comité exécutif central d'une république de l'Union ou par son présidium doit être immédiatement signalée auConseil des commissaires du peuple de l'Union des Républiques socialistes soviétiques et au commissaire du peuple concerné.18. Le Conseil des commissaires du peuple de chacune des républiques de l'Union comprend :
- le président du Conseil des commissaires du peuple ;
- les vice-présidents ;
- le président du Conseil supérieur de l'économie nationale ;
- le commissaire du peuple à l'agriculture ;
- le commissaire du peuple à l'alimentation ;
- le commissaire du peuple aux finances ;
- le commissaire du peuple au travail ;
- le commissaire du peuple aux affaires intérieures ;
- le commissaire du peuple à la justice ;
- le commissaire du peuple à l'inspection des travailleurs et des paysans ;
- le commissaire du peuple à l'éducation ;
- le commissaire du peuple à la santé ;
- le commissaire du peuple aux assurances sociales ;
- le commissaire du peuple aux affaires nationales ;
- ainsi que, à titre consultatif, des représentants des commissariats de l'Union : affaires étrangères, affaires militaires et navales, commerce extérieur, transports, et postes et télégraphes.


19. Le Conseil supérieur de l'économie nationale et les commissariats du peuple à l'alimentation, aux finances, au travail, et à l'inspection des travailleurs et des paysans de chacune des républiques de l'Union, sont placés directement sous la direction du Comité exécutif central et du Sovnarkom des républiques de l'Union, et ils sont guidés dans leurs décisions par les commissaires du peuple correspondants de l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

20. Les républiques membres de l'Union, ont leurs propres budgets, qui sont des éléments du budget de l'Union approuvé par le Comité exécutif central de l'Union. Les budgets des républiques, quant à leurs recettes et à leurs dépenses, sont fixés par le Comité exécutif central de l'Union. La liste des recettes et le montant des dotations affectées à la formation des budgets des républiques de l'Union, sont déterminés par le Comité exécutif central de l'Union.

21. Pour les citoyens des Républiques de l'Union, une citoyenneté unique fédérale est établie.

22. L'Union des Républiques socialistes soviétiques a son propre drapeau, ses armoiries et son sceau de l'État.

23. La capitale de l'Union des Républiques socialistes soviétiques est la ville de Moscou.


24. Les Républiques de l'Union modifient leurs constitutions pour les mettre en conformité avec le présent traité.

25. L'adoption et la révision du présent traité de l'Union sont de la compétence exclusive du Congrès des Soviets del'Union des Républiques socialistes soviétiques.

26. Chacune des Républiques de l'Union conserve le droit de choisir librement de faire sécession de l'Union.


Source : https://mjp.univ-perp.fr/constit/su1922.htm


Propositions faites le 25 février 1793, à S. M. B. [Sa Majesté Britannique], par les propriétaires français de l’île de Saint-Domingue résidans en Angleterre, approuvées par les propriétaires et habitans de la Grande-Anse, représentés par M. Pierre Venault de Charmilly, propriétaire de Saint-Domingue, porteur de leurs pouvoirs, par brevet du conseil de sûreté dudit lieu, en date du 18 août même année, et présentés à Son Excellence Adam Williamson, lieutenant-gouverneur de la Jamaïque, etc.


Article 1er. Les habitans de Saint-Domingue ne pouvant recourir à leur légitime souverain pour les délivrer de la tyrannie qui les opprime, invoquant la protection de S. M. B., lui prêtant serment de fidélité, la supplient de lui conserver la colonie, et de les traiter comme bons et fidèles sujets jusqu’à la paix générale, époque à laquelle S. M. B., le gouvernement français et les puissances alliées décideront définitivemeat entre elles de la souveraineté de Saint-Domingue. — Accordé l’arlicle 1er.

2. Jusqu’à ce que l’ordre et la tranquillité soient rétablis dans la colonie, le représentant de S. M. B. aura tout pouvoir de régler et d’ordonner toutes les mesures de sûreté et de police qu’il jugera convenables. — Accordé l’article 2.

3. Personne ne pourra être recherché pour raison des troubles antérieurs ; excepté ceux qui seront juridiquement accusés d’avoir provoqué ou exécuté des incendies et des assassinats. — Accordé l’article 3.

4. Les hommes de couleur auront tous les privilège dont jouit cette classe d’habitans dans les colonies anglaises. — Accordé l’article 4.

5. Si, à la conclusion de la paix, la colonie reste sous la domination de la Grande-Bretagne, et que l’ordre y soit rétabli, alors les lois relatives à la propriété, à tous les droits civils qui existaient dans ladite colonie avant la révolution de France, seront néanmoins conservées jusqu’à la formation d’une assemblée coloniale ; S. M. B. aura le droit de la tenir provisoirement ainsi que l’exigera le bien général et la tranquillité de la colonie ; mais aucune assemblée ne pourra être convoquée qu’après le rétablissement de l’ordre dans tous les quartiers de la colonie. Jusqu’à cette époque, le représentant de S. M. B. sera assisté, dans tous les détails de police et d’administration, par un comité de six personnes qu’il devra choisir parmi les propriétaires des trois provinces de la colonie. — Accordé l’article 5.

6. Attendu les incendies, insurrections, révoltes des nègres, vols et pillages qui ont dévasté la colonie, le représentant de S. M. B., au moment où il prendra possession de la colonie, pour satisfaire à la demande qu’en font les habitans, les a autorisés à proclamer qu’il accorde, pour le paiement des dettes, un sursis de dix années, qui commenceront à courir du jour de la prise de possession ; et la suspension des intérêts commencera à courir depuis l’époque du 1er août 1791, pour n’expirer qu’à la fin des dix dites années de sursis accordées pour le paiement des dettes ; et cependant ne pourront être comprises dans lesdits sursis les dettes pour compte de tutèle et compte de gestion des biens des propriétaires absens, et aussi les dettes pour tradition de fonds de propriétaires. — Accordé l’article 6.

7. Les droits d’importation et d’exportation pour les denrées et marchandises d’Europe seront réglés sur le même pied que dans les colonies anglaises. — Accordé l’article 7. En conséquence, le tarif sera rendu public et affiché, pour que personne n’en ignore.

8. Les manufactures de sucre blanc conserveront le droit d’exporter leurs sucres, tenus sujets aux règlemens des droits qu’il sera nécessaire de faire à cet égard. — Accordé l’article 8. Les droits sur les sucres blancs seront les mêmes que ceux qui étaient perçus dans la colonie de Saint-Domingue, en 1789.

9. La religion catholique sera maintenue sans acception d’aucun autre culte évangélique. — Accordé l’article 9, à condition que les prêtres qui auront prêté serment de fidélité à la République seront renvoyés et remplacés par ceux réfugiés dans les États de S. M. B.

10. Les impositions locales, destinées à acquitter les frais de garnison et d’administration de la colonie, seront perçues sur le même pied qu’en 1789, sauf les modifications et décharges qui seront accordées aux habitans incendiés, jusqu’au moment où leurs établissemens seront réparés. Il en sera tenu en conséquence compte par la colonie de toute les avances qui pourront être faites par la Grande-Bretagne, pour suppléer au déficit desdites impositions. Ledit déficit, ainsi que toutes les autres dépenses publiques de la colonie (autres que celles relatives aux escadres de vaisseaux du roi qui y seront employées), seront défrayés par la colonie. — Accordé l’article 10.

11. Le représentant de S. M. B. à Saint-Domingue s’adressera au gouvernement espagnol, pour la restitution des nègres et des animaux vendus dans son territoire par les nègres révoltés. — Accordé l’art. 11.

12. L’importation des vivres, bestiaux, grains et bois de toute espèce, des États-Unis de l’Amérique, sera permise à Saint-Domingue sur des vaisseaux américains. — Accordé l’article 12, pourvu que les bâtimens américains n’aient, qu’un seul port d’importation ; cette importation aura lieu tant qu’elle paraîtra nécessaire pour l’approvisionnement et le rétablissement de la colonie, ou jusqu’à ce qu’on ait pris des mesures pour la mettre à cet égard sur le même pied que les colonies anglaises. Il sera tenu un état exact des vaisseaux, avec la description de leur cargaison, lequel sera envoyé tous les trois mois aux commissaires de la trésorerie de S. M. B., ainsi qu’à un des principaux secrétaires d’État. Sous aucun prétexte, il ne sera permis auxdits vaisseaux de prendre en chargement aucune denrée de la colonie, à l’exception de la mélasse, du rhum et tafia.

13. Aucune partie des susdites propositions ne pourra être considérée comme une restriction au pouvoir qu’aura le parlement de la Grande-Bretagne de régler le gouvernement politique de la colonie. — Accordé l’article 13.

J’accorde les treize articles de la capitulation ci-dessus et des autres parts, suivant les conditions que j’ai faites en les accordant au nom de Sa Majesté Britannique.

San-Yago de la Véga, le 3 septembre 1793.

Adam Williamson.

J’accepte les treize articles de la capitulation ci-dessus et des autres parts, au nom des habitans de la Grande-Anse, avec les conditions faites par Son Excellence Adam Williamson, le 3 septembre 1793.

Venault De Charmilly.

Source : Etude sur l'histoire d'haiti (beaubrun ardouin)
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Les lâches ! Ils n'ont point senti, dans leur aveuglement, qu'ils foulaient aux pieds cette constitution qu'ils avaient juré de défendre ! Ils n'ont point compris, ces indignes descendants des fondateurs de notre indépendance que, répudiant l'héritage de nos pères, livraient à l'étranger le sol de la Patrie, tiède encore du sang de leurs ancêtres ! — Faustin Soulouque, Empereur d'Haïti
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  • Alexandre Pétion donne lecture de son rapport le 27 décembre 1806 sur le projet de la nouvelle Constitution après l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines
  • Récit de l'entrée du président Jean-Pierre Boyer et des Armées haïtiennes à Santo Domingo le 9 février 1822
  • Alexandre Pétion informe Henry Christophe de l'assassinat de l'Empereur Jean-Jacques Dessalines et lui demande de prendre les rênes du pays
  • Des officiers hauts-gradés de l'Armée reconnaissent Henry Christophe comme Chef d'État d'Haïti et lui demandent de sévir contre Jean-Jacques Dessalines
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Si l'héroïsme existe quelque part ici-bas, sans doute, faudrait-il aller le chercher dans les pliures du Bicolore haïtien. (Hubert Papailler)

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L'île de La Navase : trésor haïtien confisqué par les États-Unis d'Amérique

Une île haïtienne intacte, appelée La Navase, a été revendiquée par les États-Unis et rebaptisée Navassa Island, bien qu'elle se trouve à seulement 25 miles (40 km) au Sud-ouest de la ville de Jérémie et à 37 miles (60 km) de la péninsule la plus occidentale d'Haïti. La Navase est inhabitée, mais les Haïtiens pêchent sur ses côtes depuis plus de deux siècles, et toutes les îles adjacentes à Haïti, quelle que soit leur population, sont considérées comme faisant partie intégrante du pays depuis la première Constitution de Toussaint Louverture en 1801. De plus, l'article 2 de la Constitution haïtienne de 1874 mentionne expressément que les possessions insulaires d'Haïti comprennent La Navaze. L'île de 1300 acres (5,26 km²) en forme de déchirure pose un défi à l'habitation humaine parce qu'elle ne contient pas d'eau douce et les falaises abruptes le long de sa côte rendent presque impossible le débarquement d'un bateau ; cependant, elle a accueilli telle...
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Les présidents dominicains d'origine haïtienne

Beaucoup de gens ignorent que la République dominicaine a eu quatre présidents d'origine haïtienne. C'est un sujet peu traité et même caché par les historiens traditionnels. General Gregorio Luperon Gregorio Luperon Le premier président dominicain d'origine haïtienne fut Gregorio Luperon qui fut président provisoire de la République du 18 décembre 1879 au 1er septembre 1880. Concernant ses origines haïtiennes, l'historien Emilio Cordero Michel déclare : "Bien que du côté de sa mère, Luperon était d'origine haïtienne, à certains moments de sa vie, il a manifesté des préjugés contre Haïti qui ont refait surface au sein du peuple dominicain en raison du processus historique qu'il a vécu de 1844 à 1861" (Emilio Cordero Michel. Article Luperon et Haïti. Clio Magazine №152. 1995. Académie dominicaine d'histoire). Un autre historien qui fait référence à l'ascendance haïtienne de Luperon est le Dr Tirso Mejia Ricart qui établit ...
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Lettre de remerciement du général dominicain Gregorio Luperón au président Nissage Saget

Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
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Lettre de refus d'Anténor Firmin à la demande des États-Unis d'affermer le Môle Saint-Nicolas

Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
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Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
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La prière de Boukman Dutty

Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
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Lettre de Jean-Jacques Dessalines au président Thomas Jefferson des Etats-Unis

Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
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Lettre de Toussaint Louverture à Napoléon Bonaparte

Général Toussaint Louverture Militaire et Homme d'État haïtien Citoyen Consul,  Votre lettre m’a été transmise par le citoyen Leclerc, votre beau-frère, que vous avez nommé capitaine-général de cette île : titre qui n’est point reconnu par la constitution de Saint-Domingue. Le même messager a rendu deux enfants innocents aux embrassements et à la tendresse de leur père. Mais quelques chers que me soient mes fils, je ne veux point avoir d’obligation à mes ennemis, et je les renvoie à leurs geôliers. Les forces destinées à faire respecter la souveraineté du peuple français ont aussi effectué une descente ; elles répandent partout le carnage et la dévastation. De quel droit veut-on exterminer, par le fer et par le feu, un peuple grossier, mais innocent ? Nous avons osé former une constitution adaptée aux circonstances. Elle contient de bonnes choses, comme vous en convenez vous-même ; mais il s’y trouve aussi, dites-vous, des articles contraires à la souveraineté du peupl...
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I have a dream : Discours historique de Martin Luther King le 28 Août 1963 à Washington

J e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité. Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propr...
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Les péchés d'Haïti

Eduardo Hughes Galeano Article écrit par Eduardo Galeano en 1996, journaliste et écrivain uruguayen, est l'une des personnalités les plus en vue de la littérature latino-américaine. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues. Ses œuvres les plus connues sont Memoria del fuego (1986) et Las venas abiertas de América Latina (1971). La démocratie haïtienne est née il y a peu de temps. Au cours de sa brève vie, cette créature affamée et malade n'a reçu que des gifles. Elle est née récemment au cours des fêtes de fin d'années de 1991, quand elle a été assassinée par le coup-d'état du général Raoul Cédras. Trois ans plus tard, il a été ressuscité. Après avoir fait entrer et sortir tant de dictateurs militaires, les États-Unis ont fait déposé et remis au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide, qui avait été le premier dirigeant  élu par le vote populaire dans l'histoire d'Haïti et qui avait eu la folie de vouloir un pays moins injuste. Le vote et le vet...
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