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Le 25 juillet 1914, Jaurès est à Vaise, près de Lyon, pour soutenir Marius Moutet, socialiste bientôt député. Sous la pression des événements, il y parle essentiellement de la menace de guerre et des causes de la guerre. Souvent présenté comme le dernier discours de Jaurès, le « discours de Vaise » est en réalité son avant-dernier discours : le dernier sera prononcé le 29 juillet, à Bruxelles.

Citoyens,

Je veux vous dire ce soir que jamais, nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.

Ah! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demie heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter.

Citoyens, la note que l’Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d’Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d’alliance qui l’unit à l’Allemagne et l’Allemagne fait savoir qu’elle se solidarisera avec l’Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l’Autriche et la Serbie, si la Russie s’en mêlait, l’Autriche verrait l’Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés. Mais alors, ce n’est plus seulement le traité d’alliance entre l’Autriche et l’Allemagne qui entre en jeu, c’est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France : « J’ai contre moi deux adversaires, l’Allemagne et l’Autriche, j’ai le droit d’invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés. » A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu.

Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c’est nous qui avions le souci de la France.

Voilà, hélas! notre part de responsabilités, et elle se précise, si vous voulez bien songer que c’est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l’occasion de la lutte entre l’Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l’Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n’avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres. Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l’Autriche: « Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, à condition que vous nous passiez le Maroc » et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l’Italie. « Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l’autre bout de la rue, puisque moi j’ai volé à l’extrémité. »

Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie. Eh bien! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d’une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d’autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l’Autriche et qui vont dire « Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu’on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. « Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l’Autriche « Laisse-moi faire et je te confierai l’administration de la Bosnie-Herzégovine. « L’administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l’Autriche-Hongrie a reçu l’ordre d’administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n’a eu qu’une pensée, c’est de l’administrer au mieux de ses intérêts. »

Dans l’entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, la Russie a dit à l’Autriche: « Je t’autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d’établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople. » M. d’Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l’Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l’Autriche, elle a dit à l’Autriche : « C’est mon tour pour la mer Noire. » – « Quoi? Qu’est-ce que je vous ai dit? Rien du tout !« , et depuis c’est la brouille avec la Russie et l’Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d’Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l’Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l’Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie. C’est ce qui l’engage dans les voies où elle est maintenant.

Si depuis trente ans, si depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine; elle a voulu la convertir par force au catholicisme; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.

La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.

Eh bien! citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.

Vous avez vu la guerre des Balkans; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.

Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe: ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.

Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.

J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix.

Vaise, le 25 juillet 1914.


Source : http://www.jaures.eu/ressources/de_jaures/discours-de-vaise-25-juillet-1914/





John Fitzgerald Kennedy
Capitole des États-Unis 
Washington, D.C. 
20 janvier 1961 

Monsieur le Vice-président Johnson, Monsieur le Président, Monsieur le Président de la Cour suprême, Monsieur le Président Eisenhower, Monsieur le Vice-président Nixon, Monsieur le Président Truman, révérend clergé, chers concitoyens : 

Nous célébrons aujourd'hui non pas la victoire d'un parti, mais celle de la liberté, qui symbolise aussi bien une fin qu'un commencement, et qui marque un renouveau et un changement. Car je viens de prêter solennellement serment devant vous et devant Dieu tout-puissant comme nos ancêtres l'ont fait il y a près de 175 ans. 

Aujourd'hui, le monde est très différent. L'homme détient entre ses mains mortelles le pouvoir d'abolir toute forme de pauvreté humaine et toute forme de vie humaine. Et pourtant, les mêmes convictions révolutionnaires, pour lesquelles nos ancêtres se sont battus, sont toujours en jeu dans le monde entier, notamment la certitude que les droits de l'homme n'émanent pas de la générosité de l'État, mais de la main de Dieu. 

Nous ne saurions oublier aujourd'hui que nous sommes les héritiers de cette première révolution. Que tous, amis comme ennemis, sachent dès aujourd'hui et en ce lieu que le flambeau a été passé à une nouvelle génération d'Américains, née en ce siècle, tempérée par les combats, disciplinée par une paix difficile et amère, fière de son héritage ancien, et qui refuse d'assister et de laisser place à la lente décomposition des droits de l'homme pour lesquels cette nation s'est toujours engagée, et pour lesquels nous nous engageons aujourd'hui dans notre pays et dans le monde entier. 

Que chaque nation, bienfaitrice ou malintentionnée, sache que nous paierons n'importe quel prix, que nous supporterons n'importe quel fardeau, que nous surmonterons n'importe quelle épreuve, que nous soutiendrons n'importe quel ami et que nous combattrons n'importe quel ennemi pour assurer la survie et la victoire de la liberté. 

Nous en faisons solennellement la promesse. 

À nos anciens alliés dont nous partageons les origines culturelles et spirituelles, nous promettons la loyauté des amis fidèles. Unis, il y a peu que nous ne puissions faire dans le cadre d'initiatives de coopération. Divisés, il y a peu que nous puissions faire, car deux nations en désaccord et éloignées ne sont pas en mesure de relever les plus grands défis. 

À ces jeunes États que nous accueillons parmi les États libres, nous promettons que la domination coloniale n'a pas été abolie simplement pour être remplacée par une tyrannie plus féroce. Nous ne nous attendons pas à ce qu'ils soutiennent toujours notre point de vue. Mais nous espérons toujours qu'ils défendront avec force leur propre liberté et qu'ils se rappelleront que, par le passé, ceux qui ont bêtement cherché à triompher aux dépens des autres s'y sont brûlé les ailes. 

À ces hommes qui vivent dans des cabanes et des villages sur la moitié de la planète et qui luttent pour briser les chaînes de la misère de masse, nous promettons de tout mettre en œuvre pour les aider à s'aider eux-mêmes, peu importe le temps que cela prendra, non pas parce que c'est ce que les communistes feraient, ni parce que nous cherchons à obtenir leurs voix, mais parce que cette action est juste. Si une société libre ne peut pas aider la multitude de personnes vivant dans la pauvreté, elle ne peut pas sauver la minorité de personnes plus aisées. 

À nos républiques sœurs au sud de nos frontières, nous faisons une promesse particulière, celle de convertir nos bonnes paroles en actions, dans le cadre d'une nouvelle alliance pour le progrès, afin d'aider les hommes libres et les gouvernements libres à s'affranchir de la pauvreté. Mais cette révolution pacifique fondée sur l'espoir ne peut pas devenir la proie de puissances hostiles. Que tous nos voisins sachent que nous nous unirons à eux pour faire face, ensemble, à toute agression ou subversion sur l'ensemble du continent américain. Que toutes les autres puissances sachent que cet hémisphère entend rester maître en sa demeure. 

À l'assemblée mondiale des États souverains, l'Organisation des Nations Unies, qui incarne notre dernier espoir à une époque où les instruments de guerre l'emportent largement sur les instruments de paix, nous renouvelons notre promesse de soutien, pour veiller à ce qu'elle ne devienne pas un simple lieu d'invectives, pour renforcer sa protection pour les nouveaux venus et les plus faibles, et pour étendre son champ d'action. 

Enfin, à ces nations qui voudraient se muer en adversaire, nous ne faisons pas de promesses, mais nous leur adressons une requête : que nos deux camps relancent la quête de la paix, avant que les puissances obscures de la destruction décuplées par la science ne fassent sombrer l'humanité dans un processus d'autodestruction organisée ou accidentelle. 

Nous ne les tenterons pas par notre faiblesse. Ce n'est que lorsque nos armes seront sans aucun doute suffisantes que nous serons absolument certains que nous ne les emploierons pas. 

Mais deux grandes puissances ne sauraient se satisfaire de la situation actuelle, étant toutes deux accablées par le coût de l'armement moderne, toutes deux alarmées à juste titre par la prolifération continue de l'arme atomique, et pourtant toutes deux lancées dans la course à la modification de l'équilibre incertain de la terreur qui empêche le déclenchement d'une guerre ultime pour l'humanité. 

Alors repartons sur de bonnes bases. Que les deux camps se souviennent que la civilité n'est pas synonyme de faiblesse, et que la sincérité reste toujours à prouver. Ne bâtissons jamais de négociations sur la peur. Mais n'ayons jamais peur de négocier. 

Que les deux camps étudient les problèmes qui nous unissent plutôt que d'aggraver ceux qui nous divisent. 

Que les deux camps, pour la première fois, formulent des propositions sérieuses et précises concernant l'inspection et le contrôle des armements et placent le pouvoir absolu de détruire d'autres nations sous le contrôle absolu de toutes les nations. 

Que les deux camps cherchent à évoquer les merveilles de la science plutôt que ses abominations. Ensemble, découvrons les étoiles, conquérons le désert, éradiquons la maladie, explorons les profondeurs des océans et encourageons les arts et le commerce. 

Que les deux camps s'unissent pour honorer, aux quatre coins de la terre, le commandement d'Isaïe de « soulager les lourds fardeaux... (et) de libérer les opprimés ». 

Et si un début de coopération parvient à dissiper les soupçons, que les deux camps s'unissent dans un même effort, non pas pour créer un nouvel équilibre du pouvoir, mais pour donner naissance à un nouveau monde de droit, où les forts sont justes, les faibles, en sécurité et où la paix est préservée. 

Nous n'accomplirons pas tout cela dans les cent premiers jours. Ni dans les mille premiers jours, ni sous ce gouvernement, ni même peut-être au cours de notre existence sur cette planète. Mais nous pouvons commencer. 

C'est entre vos mains, mes chers concitoyens, plus que dans les miennes, que reposera le succès ou l'échec final de notre entreprise. Depuis la fondation de notre nation, chaque génération d'Américains a dû témoigner de sa loyauté envers notre pays. Les jeunes Américains qui ont répondu à cet appel reposent dans le monde entier. 

Aujourd'hui, la trompette retentit de nouveau, non pas comme un appel aux armes, bien que nous ayons besoin d'armes, non pas comme un appel au combat, bien que nous ayons des combats à mener, mais comme un appel à porter le fardeau d'une longue lutte crépusculaire, année après année, « en s'abreuvant d'espoir et en faisant preuve de patience dans l'adversité », une lutte contre les ennemis communs de l'homme : la tyrannie, la pauvreté, la maladie et la guerre elle-même. 

Pouvons-nous constituer contre ces ennemis une grande alliance mondiale unissant Nord et Sud, Est et Ouest, en mesure d'assurer une vie plus féconde pour l'humanité tout entière ? Vous associerez-vous à cet effort historique ? 

Tout au long de l'histoire du monde, seules quelques générations ont été appelées à défendre la liberté lorsqu'elle était grandement menacée. Je ne recule pas devant cette responsabilité, je m'en réjouis. Je crois qu'aucun d'entre nous n'échangerait sa place contre celle d'un autre ou de n'importe quelle autre génération. L'énergie, la foi et le dévouement dont nous faisons preuve dans cette entreprise éclaireront notre pays et tous ceux qui le servent, et cette lueur peut réellement se diffuser au monde entier. 

Ainsi, mes chers compatriotes américains : ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays. 

Mes chers concitoyens du monde : ne demandez pas ce que l'Amérique peut faire pour vous, mais ce qu'ensemble nous pouvons faire pour la liberté de l'homme. 

Enfin, que vous soyez citoyens d'Amérique ou citoyens du monde, exigez de nous autant de force et de sacrifices que nous vous en demandons. Avec une bonne conscience comme seule récompense, avec l'histoire pour juge ultime de nos actes, à nous de diriger ce pays que nous aimons, en demandant la bénédiction et l'aide de Dieu, tout en sachant qu'ici sur terre, son œuvre doit être la nôtre.


Source : https://www.jfklibrary.org

Pourquoi certains doivent marcher pieds-nus pour que d'autres puissent rouler en voitures luxueuses ? Pourquoi certains doivent vivre 35 ans pour que d'autres puissent vivre 70 ? Pourquoi certains doivent vivre misérablement pauvres pour que d'autres soient exagérément riches ? [...] A quoi sert la civilisation ? A quoi servent les Nations Unies ? A quoi sert le Monde ?

 

 

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen
6 Avril 2004

Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide.

Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau. Depuis deux siècles, elle souffre dédain et punition. Thomas Jefferson, figure de la liberté et propriétaire d’esclaves, signalait que d’Haïti provenait le mauvais exemple ; et il disait qu’il fallait « confiner la peste dans cette île ». Son pays l’a écouté. Les États-Unis ont mis soixante ans pour accorder la reconnaissance diplomatique à la plus libre des nations. Pendant ce temps-là, au Brésil, on appelait haïtianisme le désordre et la violence. Les propriétaires des bras noirs ont été sauvés du haïtianisme jusqu’en 1888. Cette année-là, le Brésil a aboli l’esclavage. Ce fut le dernier pays dans le monde à le faire.



                                                              Eduardo Galeano

Haïti est redevenu un pays invisible, jusqu’à la boucherie suivante. Pendant qu’il était sur les écrans et dans les pages des journaux, au début de cette année, les médias n’ont transmis que confusion et violence et ont confirmé que les Haïtiens sont nés ou pour faire le mal ou pour mal faire le bien. Depuis la Révolution, Haïti a seulement été capable d’offrir des tragédies. Ce fut une colonie prospère et heureuse et maintenant c’est la nation la plus pauvre de l’hémisphère occidental. Les révolutions, ont conclu quelques spécialistes, conduisent à l’abîme. Et certains ont dit, et d’autres ont suggéré, que la tendance haïtienne au fratricide provient de l’héritage sauvage qui vient de l’Afrique. Le mandat des ancêtres. La malédiction noire, qui pousse au crime et au chaos. De la malédiction blanche, personne ne parle.

La Révolution française avait éliminé l’esclavage, mais Napoléon l’avait ressuscité :
— Quel a été le régime le plus prospère pour les colonies ?
— Le précédent.
— Donc, qu’il soit reconstitué.
Et pour réimplanter l’esclavage à Haïti, il a envoyé plus de cinquante navires pleins de soldats. Les noirs révoltés ont vaincu la France et ont conquis l’indépendance nationale et la libération des esclaves. En 1804, ils ont hérité d’une terre dévastée par les plantations de canne à sucre et d’un pays ravagé par une guerre féroce. Et ils ont hérité de « la dette française ». La France a fait payer chère l’humiliation infligée à Napoléon Bonaparte. À peine née, Haïti a dû s’engager à payer une indemnisation gigantesque, pour les dommages faits en se libérant. Cette expiation du péché de la liberté lui a coûté 150 millions de francs or. Le nouveau pays est né étranglé par cette corde attachée au cou : une fortune qui équivaudrait actuellement à 21.700 millions de dollars ou à 44 budgets totaux de Haïti de nos jours. Il lui a fallu beaucoup plus d’un siècle pour le paiement de la dette, que les intérêts d’usure multiplièrent. En 1938 on a finalement fêté la rédemption finale. Mais Haïti appartenait déjà aux banques des États-Unis.

En échange de cette somme faramineuse, la France a officiellement reconnu la nouvelle nation. Aucun autre pays ne l’a reconnue. Haïti était né condamné à la solitude. Simón Bolivar ne l’a pas reconnue non plus, bien qu’il lui doive tout. Haïti lui donna en 1816 bateaux, armes et soldats quand il arriva sur l’île, vaincu, et demanda abri et aide. Tout lui avait été donné par Haïti, à la seule condition de libérer les esclaves, une idée qui jusqu’alors ne lui était pas passée par la tête. Ensuite, le grand homme a triomphé dans sa guerre d’indépendance et a exprimé sa gratitude en envoyant à Port-au-Prince une épée en cadeau. La reconnaissance, n’en parlons même pas.

En réalité, les colonies espagnoles qui étaient devenues des pays indépendants continuaient à avoir des esclaves, même si certaines avaient même des lois qui l’interdisaient. Bolivar a dicté la sienne en 1821, mais la réalité n’en a pas tenu compte. Trente années après, en 1851, la Colombie abolit l’esclavage. Le Venezuela en fit de même en 1854.

En 1915, les marines débarquèrent à Haïti. Ils sont restés dix-neuf années. La première chose qu’ils firent fut d’occuper la douane et le bureau de collecte des impôts. L’armée d’occupation a retenu le salaire du président haïtien jusqu’à ce qu’il se résigne à signer la liquidation de la Banque de la Nation, qui s’est transformée en succursale de la Citibank de New-York. Le président et tous les autres noirs étaient interdits d’entrer dans les hôtels, restaurants et les clubs réservés au pouvoir étranger. Les occupants n’ont pas osé réinstaurer l’esclavage, mais ont imposé le travail forcé pour les travaux publics. Et ils ont beaucoup tué. Ce ne fut pas facile d’éteindre les feux de la résistance. Le chef partisan, Charlemagne Péralte, cloué en croix contre une porte, a été exhibé, comme punition, sur la place publique.

La mission civilisatrice s’est conclue en 1934. Les occupants se sont retirés laissant à leur place une Garde nationale, fabriquée par eux, pour exterminer tout ombre possible de démocratie. Ils firent de même au Nicaragua et en République dominicaine. Quelque temps plus tard, Duvalier devint l’équivalent haïtien de Somoza et de Trujillo.


Et ainsi, de dictature en dictature, de promesses en trahisons, se sont ajoutées les mésaventures et les années. Aristide, le prêtre rebelle, est arrivé à la présidence en 1991. Cela a duré quelques mois. Le gouvernement des États-Unis a aidé à le faire tomber, ils l’ont pris, l’ont soumis à un traitement et une fois recyclé l’ont remis à la présidence, sous la protection des marines. Et une fois encore, ils ont aidé à le démolir, en cette année 2004. Une fois encore, un massacre a eu lieu. Une fois encore les marines sont revenus, ils reviennent toujours, comme la grippe. Mais les experts internationaux sont beaucoup plus dévastateurs que les troupes des envahisseurs. Pays soumis aux ordres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire, Haïti avait obéi à leurs instructions sans mot dire. Ils l’ont payé en lui refusant le pain et le sel. Ils lui ont gelé les crédits, bien que l’État ait été démantelé et que les barrières douanières et subventions qui protégeaient la production nationale aient été liquidées. Les paysans cultivateurs du riz, qui étaient la majorité, se sont transformés en mendiants ou « balseros ». Beaucoup ont plongé et continuent à plonger dans les profondeurs de la mer des Caraïbes, mais ces naufragés ne sont pas cubains et rarement apparaissent dans les journaux. Maintenant, Haïti importe tout son riz depuis les Etats-Unis, où les experts internationaux, qui sont des gens assez distraits, ont oublié d’interdire les barrières douanières et les subventions qui protègent la production nationale.
 
À la frontière où termine la République dominicaine et commence Haïti, il y a une grande affiche qui donne un avertissement : El mal paso - Le mauvais passage. De l’autre côté, c’est l’enfer noir. Sang et faim, misère, pestes. Dans cet enfer tellement craint, tous sont des sculpteurs. Les Haïtiens ont la coutume de récolter des boîtes de conserve et de la vieille ferraille et avec un savoir-faire ancien, en découpant et en martelant, leurs mains créent des merveilles qui sont offertes sur les marchés populaires. Haïti est un pays jeté à la décharge, par une éternelle punition de sa dignité. Là il gît, comme s’il était de la ferraille. Il attend les mains de ses gens.

Source : http://www.cadtm.org.
Traduction : Inconnu. Version francophone trouvée sur El Correo. Corrections : RISAL.


J

e suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation. Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité.

Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propre pays. C’est pourquoi nous sommes venus ici aujourd’hui dénoncer une condition humaine honteuse. En un certain sens, nous sommes venus dans notre capitale nationale pour encaisser un chèque. Quand les architectes de notre République ont magnifiquement rédigé notre Constitution de la Déclaration d’Indépendance, ils signaient un chèque dont tout Américain devait hériter. Ce chèque était une promesse qu’à tous les hommes, oui, aux Noirs comme aux Blancs, seraient garantis les droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la quête du bonheur.

Il est évident aujourd’hui que l’Amérique a manqué à ses promesses à l’égard de ses citoyens de couleur. Au lieu d’honorer son obligation sacrée, l’Amérique a délivré au peuple Noir un chèque en bois, qui est revenu avec l’inscription “ provisions insuffisantes ”. Mais nous refusons de croire qu’il n’y a pas de quoi honorer ce chèque dans les vastes coffres de la chance, en notre pays. Aussi, sommes-nous venus encaisser ce chèque, un chèque qui nous donnera sur simple présentation les richesses de la liberté et la sécurité de la justice.

Nous sommes également venus en ce lieu sacrifié pour rappeler à l’Amérique les exigeantes urgences de l’heure présente. Ce n’est pas le moment de s’offrir le luxe de laisser tiédir notre ardeur ou de prendre les tranquillisants des demi-mesures. C’est l’heure de tenir les promesses de la démocratie. C’est l’heure d’émerger des vallées obscures et désolées de la ségrégation pour fouler le sentier ensoleillé de la justice raciale. C’est l’heure d’arracher notre nation des sables mouvant de l’injustice raciale et de l’établir sur le roc de la fraternité. C’est l’heure de faire de la justice une réalité pour tous les enfants de Dieu. Il serait fatal pour la nation de fermer les yeux sur l’urgence du moment. Cet étouffant été du légitime mécontentement des Noirs ne se terminera pas sans qu’advienne un automne vivifiant de liberté et d’égalité. 1963 n’est pas une fin, c’est un commencement. Ceux qui espèrent que le Noir avait seulement besoin de se défouler et qu’il se montrera désormais satisfait, auront un rude réveil, si la nation retourne à son train-train habituel.

Il n’y aura ni repos ni tranquillité en Amérique jusqu’à ce qu’on ait accordé au peuple Noir ses droits de citoyen. Les tourbillons de la révolte ne cesseront d’ébranler les fondations de notre nation jusqu’à ce que le jour éclatant de la justice apparaisse. Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, debout sur le seuil accueillant qui donne accès au palais de la justice : en procédant à la conquête de notre place légitime, nous ne devons pas nous rendre coupables d’agissements répréhensibles.

Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine. Nous devons toujours mener notre lutte sur les hauts plateaux de la dignité et de la discipline. Nous ne devons pas laisser nos revendications créatrices dégénérer en violence physique. Sans cesse, nous devons nous élever jusqu’aux hauteurs majestueuses où la force de l’âme s’unit à la force physique.

Le merveilleux esprit militant qui a saisi la communauté noire ne doit pas nous entraîner vers la méfiance de tous les Blancs, car beaucoup de nos frères blancs, leur présence ici aujourd’hui en est la preuve, ont compris que leur destinée est liée à la nôtre. L’assaut que nous avons monté ensemble pour emporter les remparts de l’injustice doit être mené par une armée bi-raciale. Nous ne pouvons marcher tout seul au combat. Et au cours de notre progression il faut nous engager à continuer d’aller de l’avant ensemble. Nous ne pouvons pas revenir en arrière.

Il y a des gens qui demandent aux militants des Droits Civiques : “ Quand serez-vous enfin satisfaits ? ” Nous ne serons jamais satisfaits aussi longtemps que le Noir sera la victime d’indicibles horreurs de la brutalité policière. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos corps, lourds de la fatigue des voyages, ne trouveront pas un abri dans les motels des grandes routes ou les hôtels des villes. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que la liberté de mouvement du Noir ne lui permettra guère que d’aller d’un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos enfants, même devenus grands, ne seront pas traités en adultes et verront leur dignité bafouée par les panneaux “ Réservé aux Blancs ”. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps qu’un Noir du Mississippi ne pourra pas voter et qu’un Noir de New-York croira qu’il n’a aucune raison de voter. Non, nous ne sommes pas satisfaits et ne le serons jamais, tant que le droit ne jaillira pas comme l’eau, et la justice comme un torrent intarissable.

Je n’ignore pas que certains d’entre vous ont été conduis ici par un excès d’épreuves et de tribulations. D’aucuns sortent à peine d’étroites cellules de prison. D’autres viennent de régions où leur quête de liberté leur a valu d’être battus par les orages de la persécution et secoués par les bourrasques de la brutalité policière. Vous avez été les héros de la souffrance créatrice. Continuez à travailler avec la certitude que la souffrance imméritée vous sera rédemptrice.

Retournez dans le Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Caroline du Sud, retournez en Georgie, retournez en Louisiane, retournez dans les taudis et les ghettos des villes du Nord, sachant que de quelque manière que ce soit cette situation peut et va changer. Ne croupissons pas dans la vallée du désespoir.

Je vous le dis ici et maintenant, mes amis, bien que, oui, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain je fais toujours ce rêve : c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal américain. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : “Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux”.

Je rêve qu’un jour sur les collines rousses de Georgie les fils d’anciens esclaves et ceux d’anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve qu’un jour, même l’État du Mississippi, un État où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice. 

Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour, même en Alabama, avec ses abominables racistes, avec son gouverneur à la bouche pleine des mots “ opposition ” et “ annulation ” des lois fédérales, que là même en Alabama, un jour les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme frères et sœurs. 

Je fais aujourd’hui un rêve ! Je rêve qu’un jour toute la vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair. Telle est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud. Avec cette foi, nous serons capables de distinguer dans la montagne du désespoir une pierre d’espérance. Avec cette foi, nous serons capables de transformer les discordes criardes de notre nation en une superbe symphonie de fraternité.

Avec cette foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de défendre la cause de la liberté ensemble, en sachant qu’un jour, nous serons libres. Ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter ces paroles qui auront alors un nouveau sens : “ Mon pays, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où sont morts mes pères, terre dont les pèlerins étaient fiers, que du flanc de chacune de tes montagnes, sonne la cloche de la liberté ! ” Et, si l’Amérique doit être une grande nation, que cela devienne vrai.

Que la cloche de la liberté sonne du haut des merveilleuses collines du New Hampshire !

Que la cloche de la liberté sonne du haut des montagnes grandioses de l’État de New-York !

Que la cloche de la liberté sonne du haut des sommets des Alleghanys de Pennsylvanie ! 

Que la cloche de la liberté sonne du haut des cimes neigeuses des montagnes rocheuses du Colorado !

Que la cloche de la liberté sonne depuis les pentes harmonieuses de la Californie !

Mais cela ne suffit pas.

Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Stone de Georgie !

Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Lookout du Tennessee !

Que la cloche de la liberté sonne du haut de chaque colline et de chaque butte du Mississippi ! 

Du flanc de chaque montagne, que sonne le cloche de la liberté !

Quand nous permettrons à la cloche de la liberté de sonner dans chaque village, dans chaque hameau, dans chaque ville et dans chaque État, nous pourrons fêter le jour où tous les enfants de Dieu, les Noirs et les Blancs, les Juifs et les non-Juifs, les Protestants et les Catholiques, pourront se donner la main et chanter les paroles du vieux Negro Spiritual : “Enfin libres, enfin libres, grâce en soit rendue au Dieu tout puissant, nous sommes enfin libres" !
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Les lâches ! Ils n'ont point senti, dans leur aveuglement, qu'ils foulaient aux pieds cette constitution qu'ils avaient juré de défendre ! Ils n'ont point compris, ces indignes descendants des fondateurs de notre indépendance que, répudiant l'héritage de nos pères, livraient à l'étranger le sol de la Patrie, tiède encore du sang de leurs ancêtres ! — Faustin Soulouque, Empereur d'Haïti
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Si l'héroïsme existe quelque part ici-bas, sans doute, faudrait-il aller le chercher dans les pliures du Bicolore haïtien. (Hubert Papailler)

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Les présidents haïtiens Fabre Nicolas Geffrard et Nissage Saget ont aidé la République Dominicaine à maintenir sa souveraineté et son indépendance face à la volonté d'une certaine élite emmenée par les présidents Pedro Santana et Buenaventura Baez de livrer le pays à l'Espagne et de redevenir ainsi une colonie. Quant au président Nissage Saget, il a offert l'asile à des résistants dominicains, leur a donné des hommes, des armes, des munitions, de l'argent pour aller libérer leur pays. Ci-dessous, la lettre de remerciement de Gregorio Luperón au président Saget, dans laquelle il a également reconnu que son pays est redevable d'une immense dette envers Haïti en raison de son soutien au peuple dominicain. Une circonstance imprévue m'a emmené à Saint-Marc sur le bateau que je commandais. Votre accueil franc, loyal et sympathique a fait déborder en moi l'instinct de fraternité envers le peuple haïtien, et m'a rendu redevable à votre gouvernement d'une...
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Joseph Auguste Anténor Firmin, Ministre des Relations extérieures de la République d'Haïti Port-au-Prince, 22 avril 1891 Messieurs les plénipotentiaires, J'ai l'honneur de vous accuser réception à Vos Excellences de votre dépêche du 21 de ce mois, par laquelle vous avez bien voulu m'adresser une copie officielle du document signé par son Excellence le Président des États-Unis et vous investissant de pleins - pouvoirs pour - conférer avec toutes personnes revêtues des mêmes pouvoirs par Haïti, afin de négocier une convention entre les deux gouvernements. En examinant ce document et me référant à l'entrevue que j'eus l'honneur d'avoir avec Vos Excellences le jour même de la réception de votre dépêche, je dois inférer que vos pleins pouvoirs se rapportent à la demande faite le 7 février dernier au gouvernement d'Haïti, par l'honorable amiral Gherardi, en qualité de commissaire spécial des États-Unis, d'exprimer son consentement d'accorder au...
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Haïti : la malédiction blanche

Par Eduardo Galeano, intellectuel uruguayen 6 Avril 2004 Le premier jour de cette année, la liberté a fêté deux siècles de vie dans le monde. Personne ne s’en est rendu compte ou presque. Quelques jours plus tard, le pays de l’anniversaire, Haïti, occupait une certaine place dans les médias ; non pas à cause de cet anniversaire de la liberté universelle, mais parce qu’a été provoqué un bain de sang qui a fini par faire tomber le président Aristide. Haïti a été le premier pays où on a aboli l’esclavage. Toutefois, les encyclopédies les plus répandues et presque tous les textes d’éducation attribuent à l’Angleterre cet honneur historique. Il est vrai qu’un beau jour l’empire a changé d’avis, lui qui avait été le champion mondial du trafic négrier ; mais l’abolition britannique s’est produite en 1807, trois années après la révolution haïtienne, et s’est avérée tellement peu convaincante qu’en 1832 l’Angleterre a dû interdire à nouveau l’esclavage. La négation d’Haïti n’a rien de nouveau....
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Cette prière a été prononcée par le prêtre vodou, Dutty Boukman, esclave né à la Jamaïque, lors de la cérémonie du Bois-Caïman tenue dans la nuit du 13 au 14 août 1791.  Cérémonie qui a permis quelques jours plus tard le soulèvement général des esclaves et qui constitue l'une des premières marches vers l'indépendance d'Haiti en 1804. Kreyol Bon Dje ki fè latè. Ki fè solèy ki klere nou anwo. Bon Dje ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dje nou ki gen zorèy pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dje Blan yo mande krim. Bon Dje ki nan nou an vle byen fè. Bon Dje nou an ki si bon, ki si jis, li odone vanjans. Se li kap kondui bra nou pou nou ranpote la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fèt pou nou jete potre dje Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou. Français Le dieu qui créa la terre, qui créa le soleil qui nous donne la lumière. Le dieu qui détient les océans, qui fait gronder...
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Au quartier Général, Habitation de Frère, Plaine du Cul de Sac 23 Juin 1803 Jean Jacques Dessalines, Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue à Monsieur le président des Etats-Unis d'Amérique Monsieur Le Président, La Goélette des États-Unis (La Fédérale, Capitaine Neheniah Barr) forcée d’entrer dans le port du Petit Goâve par nos chaloupes en croisière, m’offre l’honneur de vous instruire des événements survenus dans notre malheureuse isle depuis l’arrivée des Français et de la révolution qu’y a occasionné la tirannie de leur gouvernement oppresseur. Lassé de payer par l’effusion de tout notre sang le prix de notre aveugle fidélité à une métropole qui égorge ses enfans , le peuple de Saint Domingue, à l’exemple des nations les plus sages, a secoué le joug de la tirannie et juré l’expulsion de ses bourreaux. Déjà nos campagnes sont purgées de leur aspect; quelques villes leur restent encore, mais n’offrent plus rien à leur avide rapacité. Le...
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